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Marion Ricordeau: les émotions au golf, pour moi c'est la vie !

Rencontre avec Marion Ricordeau qui est au départ cette semaine de la finale des cartes américaines, à 5 tours d'une place aux côtés de l'élite mondiale du golf féminin.

À partir d’aujourd’hui, 2 décembre, jusque dimanche, voire lundi si une météo capricieuse devait interrompre les parties cette semaine, Marion Ricordeau est au départ de la finale des cartes du LPGA. Ayant passé l’épreuve du tour précédent (61è), elle fait partie du quatuor des françaises présentes cette semaine en Floride avec Céline Herbin, Fiona Puyo et Anne-Lise Caudal. Elles devront, après 4 tours, terminer dans le Top70 pour franchir le cut avant de viser un Top20 après le 5ème et dernier tour pour obtenir un droit de jeu complet en 2016.
Marion Ricordeau-Helsingborg Open 2015Marion Ricordeau, originaire de Laon (02), résidente désormais à Bayonne (64), est 51ème à l’ordre du mérite européen 2015. Elle aborde cette finale bien préparée avec l’objectif avoué de réaliser son ambition depuis toujours : jouer sur le plus prestigieux des circuits de golf féminin. Rencontre.

Marion, pourquoi vouloir jouer sur le LPGA Tour ?

Parce que c’est sur ce circuit que jouent les meilleures joueuses mondiales, on peut bien y gagner sa vie, à condition de bien jouer ! De plus, pour atteindre les objectifs que sont les JO ou la Solheim Cup, il faut marquer des points au ranking mondial, et en étant performante là-bas, c’est possible. Le circuit européen féminin (LET) n’est pas vraiment reconnu et engranger des points en Europe est très compliqué, peu de joueuses y arrivent.
(Sur le LPGA, c’est plus de 30 tournois par saison contre une vingtaine en Europe  – ndlr-)

Hormis le doublé (2014, 2015) au PGA Schweppes, ta dernière victoire remonte au Terre Blanche Ladies Open en 2012 (LETAS). Que t’a-t-il manqué sur le LET pour décrocher un titre ?

Marion Ricordeau - Inigo Sebblos-Ibanez De la consistance et du travail ! Il faut que je joue plus, que je travaille encore plus. Je me sens une jeune golfeuse de part mon inexpérience. Je n’ai pas fait beaucoup d’années en tant qu’amateur de haut niveau donc chaque semaine je dois rattraper mon retard… Et je sens que je progresse vite ! Mais bon, j’ai encore un petit manque de creativité, que je travaille avec Patrick Talon, mon coach, et Ini (Iñigo, caddie et compagnon de Marion – ndlr-) avec ses mains espagnoles talentueuses.

Revenons quelques années en arrière. Pourquoi as-tu privilégié le golf plutôt qu’un autre sport ?

À vrai dire, je n’ai pas véritablement privilegié le golf, c’est mon père qui l’a fait pour moi. À cette époque, je jouais au volley et je commençais d’ailleurs à être plutôt bonne. En parallèle, je faisais aussi régulièrement des stages de golf avec la ligue de Picardie, ce qui a poussé mon père à me faire arrêter le volley pour me concentrer sérieusement sur la petite balle blanche. Autant dire qu’à 18 ans, ça ne fait vraiment pas plaisir de se faire imposer ses loisirs par son papa mais bon, il n’avait pas tort finalement ! 😉

À quel moment as-tu décidé de passer professionnelle ?

À 23 ans. J’étais au pôle France depuis 1 an et j’ai pensé, à ce moment-là, que je pouvais être suffisament bonne pour réussir.

Après 5 années chez les pros, qu’en retires-tu de ce métier ?

Quand on démarre, on ne voit que le côté jeu et compétition. Ma premiere année a été compliquée parce que, d’une part, je ne jouais pas aussi bien que je le croyais et, d’autre part, j’ai découvert la face cachée de ce métier : URSSAF, RSI, les prélèvements à la source quand par miracle je passais un cut… oui le début, dur ! dur !
Mais tout ça c’est oublié. Maintenant c’est du bonheur, d’autant que partager ça avec Ini tout le temps c’est super ! Le haut niveau, c’est bien plus difficile que ce que j’imaginais mais ca en vaut la peine, toutes ces émotions que je peux ressentir sur un parcours de golf, pour moi c’est ça la vie!

Et qu’attends-tu des 5 prochaines années ?

Logo_Solheim-CupBien entendu, l’objectif à court terme est d’obtenir ma carte sur le LPGA, j’y travaille depuis longtemps et le verdict va bientôt tomber ! J’ai le rêve de participer un jour aux JO, de représenter l’Europe en Solheim Cup et de faire de belles perf en Majeurs ! Mais bon… tout ça va dépendre des cartes dans 2 semaines (cette semaine – ndlr-).

Comment perçois-tu la vision du golf (féminin) en France ? Ressens-tu la même chose quand tu te déplaces à l’étranger ?

Je crois que les français pourraient s’intéresser au golf féminin mais on ne leur en donne pas vraiment l’occasion donc c’est compliqué. On entend souvent les gens en Pro-Am dire qu’ils sont ravis de jouer avec nous parce qu’ils nous trouvent accessibles et agréables… Non pas que les garcons ne le soient pas ! 🙂 Mais je crois qu’on donne de notre temps un peu plus facilement.
Ce n’est pas forcément différent à l’étranger, en tout cas pas beaucoup mieux.

Pour terminer, que conseillerais-tu à une jeune golfeuse qui aimerait devenir pro ?

De bien y réfléchir !!!
C’est un métier formidable mais il faut être bien entourée, bien accompagnée lorsqu’on souhaite se lancer. Cela peut se transformer en vie idéale… Au pire, cela restera une expérience extraordinaire !

© Photos : Marion Ricordeau

[alert color=”963052″]Départs Rounds 1 et 2 – Finale Cartes LPGA – Daytona Beach (Floride, USA)
02/12/2015 – 09h17 – Tee 1 (Hills Course)
03/12/2015 – 08h11 – Tee 10 (Jones Course)[/alert]

Un grand et chaleureux merci à Marion Ricordeau pour sa disponibilité en pleine période de préparation des cartes ainsi que toute l’année à travers les réseaux sociaux. En lui souhaitant le meilleur pour cette semaine  ! Pour vos messages d’encouragement via twitter : @Marion86Golf.

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