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Julien Grillon : “Les résultats des français, ça motive !”

Interview de Julien Grillon qui démarre sa saison sur l'Alps Tour avec en ligne de mire les cartes pour l'accession au Tour Européen

Après 3 premiers tournois en février dernier, le circuit Alps Tour poursuit sa route en Tunisie cette semaine du 28 avril au 1er Mai. Le Tunisian Golf Open est le tournoi régulier le plus richement doté avec 70.000 €. Julien Grillon y débutera réellement sa saison après un début d’année consacré à sa préparation golfique et à celle de son mariage qui a eu lieu il y a quelques semaines. Le joueur né à Lorient en 1986 tente de retrouver son meilleur niveau après une blessure à la cheville en 2013. Une rencontre exclusive pour La Petite Balle Blanche.

Bonjour Julien, en quelques mots, tes premiers pas dans le golf ?

J’ai commencé le golf à l’âge de 6 ans après avoir vu des images à la télé. À vrai dire, j’ai entraîné mes parents sur les greens car ils ne s’y intéressaient pas forcément à l’époque. Aujourd’hui, on est tous accros. J’ai eu de bonnes dispositions rapidement, ce qui m’a permis d’intégrer les différentes équipes de France à partir de l’âge de 13 ans.
J’ai joué plusieurs compétitions internationales avec des belles places d’honneur et j’ai été également vice-champion du monde en individuel en 2006. Je suis resté dans le Top5 français pendant 4 à 5 ans avant de passer professionnel en 2007.

Avec un début de carrière prometteur…

Je finis 7ème la première saison sur l’Alps Tour puis 1er l’année suivante (3 victoires), ce qui me permet de jouer ensuite sur le Challenge Tour. Je vais y rester avec des catégories pleines ou moindres entre 2009 et 2012, année où je termine 2ème du Grand Prix Schweppes.

Et puis la mauvaise blessure en 2013…

Oui une rupture de ligaments à la cheville. Une blessure qui a nécessité un long arrêt et qui a détruit les 2 saisons qui ont suivi, 2013 et 2014. Au-delà du physique, la confiance a été érodée. Même si j’ai remporté l’an dernier l’Open PGA France à Mont-de-Marsan, je ne peux pas dire que cela soit encore ça mais ça revient !

Donc tu démarres cette nouvelle saison sur l’Alps Tour ?

Je jouerai certainement les épreuves françaises du Challenge Tour mais oui, je vais me concentrer sur l’Alps Tour cette année. Je défendrai d’abord mon titre à Mont-de-Marsan début avril (interview réalisée en Mars, Julien a terminé T14 de l’Open PGA France 2016 -ndlr-) avant de me rendre en Tunisie puis en Autriche la semaine suivante, et après ça s’enchaîne.

Comment as-tu préparé cette année 2016 ?

Autant que possible, j’ai vu mon coach Cyril Miranda qui est aussi le cadet de Benjamin Hébert sur le Tour Européen. J’ai fait aussi quelques séances avec Guillaume Biaugeaud à La Boulie. Je suis resté surtout en région parisienne mais le climat a été assez raisonnable cet hiver donc j’ai pu faire pas mal de parcours. J’ai repris de la confiance et j’espère retrouver le niveau d’avant ma blessure, sinon mieux.

Quelles sont les forces et les faiblesses du joueur Julien Grillon ?

En fait, elles ont un peu changé ! 🙂 Avant ma blessure, j’avais un mental d’acier, un très bon driving et un très bon putting. Du coup, quand tout se goupillait bien, que je touchais les greens, je pouvais scorer assez bas. Depuis cette blessure, j’ai perdu la confiance, j’ai perdu en qualité au driving et c’est donc mon principal point faible ces dernières années.

Quels sont tes objectifs pour 2016 ?

Julien Grillon - Open PGA FranceD’abord retrouver de la régularité dans le jeu d’une manière générale, toucher les fairways, toucher les greens en régulation, avoir un jeu solide de jour en jour et franchir un maximum de cuts. L’objectif est d’arriver prêt aux cartes européennes ! Maintenant si je termine dans les 5 premiers sur l’Alps Tour et que je monte directement sur le Challenge Tour, je prends bien évidemment.

Tu as une certaine expérience de ces cartes européennes…

J’ai joué 5 fois la finale des cartes en étant proche 2 fois de l’accession directe. Je connais le niveau de jeu nécessaire pour pouvoir monter sur le Tour via ces cartes. Concrètement mon objectif est là, arriver prêt pour cette finale, essayer d’avoir le Tour européen ou au moins le Challenge Tour.

C’est difficile de retrouver son meilleur niveau de jeu ?

Effectivement. J’ai vécu des moments difficiles mais je suis en train de remonter la pente pares que j’ai la chance d’avoir des gens qui me soutiennent à côté. J’ai ma coach physique, Agnès Simon, à Montauban qui m’a préparé un programme pour revenir au niveau. J’ai ma compagne, ma future femme, qui fait tout pour que j’y arrive et j’ai mon papa qui m’a toujours soutenu dans mon métier. J’ai de la chance d’avoir ce noyau dur autour de moi qui fait que je ne me décourage pas et cela ne peut que m’aider à retrouver le niveau.

Tu as 30 ans, tu te vois où d’ici 3 à 5 ans ?

Clairement sur le Tour Européen. J’ai des copains qui y sont déjà, qui jouent sur ce circuit et je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas y arriver aussi. Avoir des bons résultats, je ne dis pas non mais c’est surtout c’est d’être sur le tour et d’y rester. Je sens que j’en suis capable, il faut continuer à y croire pour y arriver.

Et comment réagit-on justement en voyant ses copains sur le Tour ?

Déjà, je suis content pour eux ! 🙂 Quand je vois un Mike Lorenzo-Vera qui garde sa carte alors qu’il a eu des années difficiles, je suis content pour lui. Quand je vois un Ben Hébert qui jouait fantastique sur le Challenge Tour, qui a ensuite eu une saison pas simple avant de faire des super résultats en 2015 et que cette année, il a déjà assuré sa carte pour 2017 alors qu’on n’est au 1/4 de la saison, c’est super ! De voir Dubush avec qui j’ai joué chez les jeunes réussir comme ça, c’est vraiment fantastique je trouve et ça donne envie d’être à leur place, enfin avec eux ! 😉

C’est une motivation supplémentaire !

Forcément, oui ! Quand on voit l’émulation qu’il y a dans le golf français en ce moment. Il n’y a jamais eu autant de joueurs français sur le Tour Européen, il n’y a jamais eu autant de résultats donc logiquement ça motive. On se dit encore plus que c’est possible !

Que trouve-t-on dans le sac de Julien Grillon ?

Je viens d’avoir un tout nouveau driver pour mon anniversaire, un TaylorMade M1 que je trouve fantastique. J’ai un Bois3 Callaway XR (14°) qui m’avait été donné à l’Open de France et une série de fers TaylorMade RSI TP. Côté SW, c’est Titleist parce que j’en ai toujours eu et je n’arrive pas à changer. J’ai un putter Ping. Comme je n’ai pas de contrats avec un équipementier, dès que je trouve un club qui me convient, je le garde indépendamment de la marque. En balles, je joue des Pro V1X qui me vont très bien.

Et quelques gris-gris aussi ?

Ha, ha ! Oui, dans les golfs que j’apprécie particulièrement, je prends un marque balle du club. Avant chaque tour de la compétition, je mets dans la poche 3 marque-balles, un relève-pitch en métal, 4 petits tees et 4 longs. C’est tout le temps comme ça depuis très longtemps !

Cette année, c’est la 100ème de l’Open de France. Tu y étais en 2015 ?

Open de FranceOui, je passe par les qualifications avec succès mais globalement c’était une période où je ne jouais pas bien au golf. Comme cela faisait longtemps que je n’avais pas joué un tournoi de cette envergure, j’étais plus spectateur que acteur ! Là, j’ai clairement ressenti le manque de confiance, j’étais stressé et avec un parcours aussi exigeant que l’Albatros, je me suis mis dans le rouge direct. Je ne passe donc pas le cut, la semaine a été à la fois très frustrante et enrichissante car j’ai mis en évidence les aspects de mon jeu qui n’étaient pas bons, comme le driving par exemple.

Quelle perception as-tu de la Ryder Cup 2018 en France ?

J’espère de tout mon coeur que cela va apporter énormément de positif dans le golf français. Après, il faut qu’il y ait quelques conditions pour que cela se concrétise vraiment comme le fait d’avoir au moins un français dans l’équipe européenne ou encore que le public français, au-delà des seuls golfeurs, soit intéressé et motivé par un tel événement. Pour que le golf progresse en France, il faut que les à-priori changent et je pense que ça n’est possible que si les gens (non golfeurs) viennent au golf, qu’ils viennent essayer et voir ! J’espère vraiment que ce sera le cas.

Photos : © GolfOuest, © Sud-Ouest, © LPBB

Questionnaire In/Out de La Petite Balle Blanche : un aller en 9 questions golf et un retour en 9 questions persos

 

  1. Ton club préféré ?
    Le sandwedge
  2. Le coup de golf que tu aimes le moins jouer ?
    La balle en fade
  3. Le tournoi ou la compétition que tu aimerais gagner ?
    Le British Open
  4. Le golf aux JO : bonne chose ou peu d’intérêt ?
    Une bonne chose si le Top mondial joue le jeu et est présent au tournoi
  5. Le conseil (golfique) que tu donnerais à un jeune qui veut faire carrière ?
    Travailler intelligemment et rester patient
  6. Pour la partie à 4 de tes rêves, quels sont tes 3 partenaires ?
    Tiger Woods, Ernie Els et Ben Hogan
  7. Si tu pouvais changer une règle au golf…
    Repositionner immédiatement la balle si elle roule à l’endroit où elle est tombée. Pourquoi le faire 2 fois ?!
  8. Le joueur (ou joueuse) préféré(e) et la question que tu aimerais lui poser ?
    Tiger Woods. Comment il a réussi à travailler autant ?
  9. Ton pronostic pour la Ryder Cup 2016 ?
    L’Europe avec un petit 2 points d’avance !
  10. Si tu n’avais pas été pro, tu aurais aimé être ?
    Pilote de course ou médecin comme mon père
  11. Au restaurant, que commandes-tu le plus souvent ?
    Une bonne viande !
  12. Film, série ou livre préféré ?
    Le seigneur des anneaux
  13. Que trouve-t-on comme musique sur ton iPod ou équivalent ?
    ColdPlay, Muse … Plutôt Pop-Rock on va dire
  14. Tu conduis quoi ?
    Une Audi TT
  15. Quand tu ne joues pas, ton occupation/passe-temps favori ?
    Regarder des films, passer du temps avec mes amis et surtout prendre du temps avec ma compagne.
  16. Les réseaux sociaux, tu en penses quoi ?
    Une bonne chose tant que ce n’est pas utilisé pour rentrer dans la vie des gens à leur insu.
  17. Ton prochain voyage (loisirs) ?
    Mon voyage de noces aux Seychelles ! 🙂
  18. La question dont tu aimerais connaître la réponse ?
    Y-a-t-il de la vie ailleurs ?

Merci beaucoup Julien, nous te souhaitons avant tout beaucoup de bonheur et une très belle saison 2016 !

 

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