Au golf, les noms d’oiseaux ne sont pas des insultes. Bien au contraire, Birdie, Eagle ou encore Albatros sont plutôt synonymes de respect. Ces termes golfiques sont connus de tout joueur… A défaut d’apparaître sur sa propre carte de score ! 😉 Mais, pour autant, en connaissez-vous l’origine ? Bogey, Par, Birdie et consorts : passage en revue de l’histoire (la plus probable mais sans garantie absolue) qui a donné naissance à ces mots qui résonnent dans le club-house.
Colonel Bogey, un sacré joueur !
En 1890, Hugh Rotherham a souhaité normaliser le score que tout bon golfeur devrait réaliser sur chaque trou du parcours, nommé le “Ground Score” (Score scratch). Peu importe que l’appellation ‘bogey’ soit issue d’une chanson de l’époque “Here comes the bogey man” ou du mot écossais qui se traduirait par “fantôme”, le fictif colonel Bogey allait naître pour représenter ce “golfeur” au jeu parfait.
Il est donc amusant de constater que jouer “bogey” signifiait à l’époque que l’on pratiquait le meilleur golf. Au fil des ans, les innovations en matière d’équipements et de balles, entre autres, ont entraîné le ré-étalonnage des parcours. Conséquence ? Le “ground score” du colonel Bogey est devenu 1 coup de plus que le nouveau Par sur chaque trou ! 😉
Un Par d’origine boursière
Le Par est dérivé des échanges boursiers où une action peut être au-dessous ou au-dessus de sa valeur nominale (‘Par’ en anglais).
Lorsqu’en 1870, Mr AH Doleman, écrivain anglais, a interrogé David Strath et James Anderson sur le score qui devrait permettre de remporter “The Open” se déroulant sur le golf de Prestwick, ces derniers ont répondu, que sur les 12 trous du parcours, un score de 49 serait synonyme de victoire. Mr Doleman a donc écrit que ce score serait le “Par” de Prestwick. Le futur vainqueur de l’édition, Tom Morris, réalisera sur 3 tours de 36 trous, 2 au-dessus du “Par”.
C’est en 1911 que l’USGA a ensuite établi les distances relatives à chacun des “Par”, pour les hommes, d’un parcours que l’on arpente aujourd’hui :
- Jusqu’à 250 yards (env. 228m) : Par3
- De 251 à 470 yards (env. 430m) : Par4
- De 471 à 690 yards (env. 549m) : Par 5
- Au-delà de 691 yards : Par 6
Un birdie, c’est cool !
Dans le vocabulaire utilisé aux Etats-Unis au 19è siècle, le terme “bird” s’appliquait à toute chose géniale. C’était le “cool” de l’époque ! Au golf, un superbe coup était donc “bird”, mot qui s’est transformé par la suite en birdie.
Vers la fin du 19è siècle/ début 20è, au cours d’une partie amicale entre les frères Smith et George Crump, qui construira plus tard le parcours de Pine Valley, Ab Smith a tapé son second coup d’un Par4 et planta sa balle au pied du drapeau. Ce qui lui fit dire : “What a bird of shot !” et il proposa que le fait de réussir à jouer un coup sous le Par devrait être doublement récompensé. Ses 2 partenaires ont approuvé et dès le trou suivant, ils ont adopté ce principe qu’ils ont surnommé “Birdie”.
Eagle et Albatros, c’est encore plus grand
Le mot “birdie” étant adopté, par déclinaison, le fait de réaliser 2 coups sous le Par devait donc être exprimé par un terme plus “grand”. L’eagle est un “grand” birdie. Le choix de l’aigle coulant de source pour les américains puisqu’il représente un symbole national.
Jouer 3 coups sous le Par est évidemment rare (mais pas impossible), aussi pour conserver cet esprit “ornithologue”, il fallait choisir un oiseau encore plus grand : l’Albatros. Entre 1970 et 2003, 84 Albatros, ou double eagle, ont été enregistrés sur le circuit PGA !
Et, histoire d’être fier comme un paon, vous pourrez toujours annoncer que vous avez réalisé un Condor, terme véridique pour 4 coups sous le Par. Soit un sacré drive exécuté en coupant le dogleg d’un Par5 avec une balle dans la boîte.
Reste plus qu’à vous souhaiter des petits et des grands birdies et forcément à tweeter cet article ! 😉
Sources : http://golf.about.com/ – http://www.scottishgolfhistory.net/