Au palmarès du British Amateur Hommes, il y a Philippe Ploujoux (1981), Julien Guerrier (2006) et Romain Langasque depuis juin cette année, quelques jours après avoir fêté son 20ème anniversaire. Quasiment dans la foulée, il est le seul français à franchir le cut du British Open, celui de ses aînés, à St Andrews pour une 65ème place finale (-2) aux côtés de Thongchai Jaidee et Ernie Els. Entretien avec le n°6 mondial amateur à quelques heures de son départ vers le soleil de la Polynésie Française et quelques semaines de son passage chez les professionnels.
Comment Romain Langasque a attrapé le virus du golf ?
C’est mon papa qui m’a amené au golf. J’ai commencé à jouer en famille avec lui et ma grand-mère quand j’étais tout petit. Même si les premiers temps, je suivais surtout mon père lors de ses sorties, il m’a rapidement donné un club pour essayer et l’histoire a commencé comme ça.
À quel moment envisage-t-on d’en faire son métier ?
À vrai dire, le golf a toujours été une passion. Je l’ai tout le temps abordé comme un loisir et je jouais pour m’amuser. Quand, à 13 ans, je suis rentré au Pôle Espoirs à Antibes, le golf a naturellement pris plus d’importance : l’école le matin, le golf ensuite. Tu fais de la préparation physique, tu as des entraînements spécifiques donc, à ce moment là, tu penses forcément à faire quelque chose dans ce milieu. Oui, c’est sans doute à cette période qu’il y a eu le déclic.
Vient ensuite notamment le Pôle France Boys avec un titre de champion d’Europe par équipes en 2013 et cette année le Bristish Open Amateur à Carnoustie. Que retires-tu de cette victoire ?
Déjà, remporter le British Amateur devant mes parents, c’est le meilleur moment de ma jeune carrière. Cette victoire va certainement m’apporter de l’expérience qui m’aidera pour la suite ! Le truc, c’est que cela faisait déjà 3 ans que je jouais bien. Cette année, j’avais fait des super résultats en gagnant pas mal de tournois qui m’ont amené jusqu’à la 60ème place mondiale (Classement Amateur -ndlr-). Quand tu gagnes un tournoi de ce calibre, cela permet de se dire : “bon ça y est, j’ai fait le tour chez les amateurs, maintenant je me sens prêt pour aller dans le monde des pros !”. C’est ce que je cherchais à obtenir : une victoire marquante avant de passer professionnel.
Pour quand alors ce passage chez les pros ?
Juste après le Masters ! (7 au 10 avril 2016 -ndlr-). Ce sera ma dernière compétition en tant qu’amateur.
Augusta, c’est déjà dans la tête ?
Oui, forcément. Le Masters, c’est le tournoi au-dessus de tous les autres ! Ne sont présents que le Top50 mondial et les vainqueurs de tournois. Le parcours, tu ne peux le jouer quasiment que pour ce tournoi. Le Masters, c’est LA référence ! Je m’y prépare donc déjà avec l’envie de faire un bon résultat. J’ai prévu d’aller sur place en janvier/février pour reconnaître le parcours. J’irais là-bas pour faire de mon mieux, d’abord passer le cut mais surtout comme à chaque tournoi, m’amuser et profiter un max !
Romain a développé une grande faculté d’écoute qui lui permet, aujourd’hui, de prendre ce qu’il juge bon pour lui au cours d’une séance de practice. Il effectue sa propre sélection. C’est sa force. Il retient les choses qui lui conviennent le mieux. C’est la marque d’un grand joueur. Benoît Ducoulombier
Tu as le même entraîneur qu’un certain Victor Dubuisson, est-ce un plus à ton avis ?
Benoît Ducoulombier, c’est certes le coach de Victor mais avant, c’était celui de Grégory Havret, c’est aussi celui de Julien Quesne. Ce que je retiens, c’est surtout le coach de joueurs qui ont beaucoup progressé. Cela fait près d’un an et demi que je travaille avec Benoît et ça été comme un déclic, j’ai retrouvé beaucoup de sensations avec lui. Avec mes précédents entraîneurs et, notamment, Renaud Gris lors de mes 2 dernières au Pôle France, j’ai fait un super travail. Mais je dirais que si Denis souhaitait m’amener au même ‘endroit’ que Benoît, c’est le chemin pour y arriver qui est différent. Benoît, c’est une autre vision du golf, une autre manière de faire, et c’est plus simple à comprendre pour moi.
Maintenant, pour en revenir à Victor, c’est vrai que j’ai pu profiter de jouer pas mal de parties avec lui, et c’est sympa pour te tirer vers le haut ! 🙂
Dans moins de 3 ans, tu auras 23 ans, la Ryder Cup se jouera en France. Tu y penses ?
Oh oui ! Elle est dans un coin de ma tête. C’est la compétition que je veux jouer et gagner, peu importe l’endroit… Mais en France, devant son public, cela doit être juste la folie ! Alors j’y pense et je donnerais tout pour y être mais je ne me focalise pas dessus. Si j y arrive, ce sera un bonus.
Le golf français engrange de plus en plus de victoires, chez les amateurs comme les professionnels. Crois-tu que la France peut devenir une grande nation du golf ?
Oui c’est vrai que depuis quelques années le golf français se développe bien et ça grâce au travail de la fédération qui investit beaucoup auprès des joueurs, en mettant des installations à disposition, en prenant en charge tous les voyages ! La France est déjà en train de devenir une grande nation golfique. Maintenant, je pense que le réel manque est la victoire dans un Majeur, mais elle va venir vite ! 🙂
On va terminer cette interview avec une petite série de questions rapides :
Dans 10 ans, quel serait le palmarès idéal de Romain Langasque ?
Vainqueur sur le Tour Européen, ou le PGA Tour, joueur de Ryder Cup et un top 10 mondial serait le top ! 🙂
Quel est ton club préféré ?
Le wedge.
Le coup que tu aimes le moins jouer ?
La sortie de bunker à 50m.
Le tournoi ou la compétition que tu aimerais gagner ?
Le Masters et la Ryder Cup.
Avec quel joueur aimerais-tu jouer en double dans une Ryder Cup justement ?
Victor Dubuisson.
Si tu pouvais changer une règle au golf, ce serait laquelle ?
J’autoriserais une Mulligan sur tous les drives ratés ! 🙂 Plus sérieusement, je réautoriserais le Belly putter.
Ton joueur préféré et la la question que tu souhaiterais lui poser ?
Tiger Woods.
“Quand est-ce que je peux partager une partie avec toi ?”
Ton Top3 des parcours de golf ?
- Augusta
- Carnoustie
- Fontainebleau
Un dernier mot à ajouter ?
Prenez du plaisir à jouer, c’est l’essentiel ! 😉
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