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In Gee Chun, une coréenne en cache toujours une autre

2ème titre en Majeur pour in Gee Chun avec l'Evian Championship. Une victoire qui met à nouveau en lumière la domination des joueuses issues de Corée du Sud.
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In Gee Chun- Evian Champ 2016

Sans contestation, In Gee Chun remporte à 22 ans l’Evian Championship 2016 après avoir été leader, ou co-leader, après chacun des 4 tours du dernier Majeur de la saison. 4 cartes sous les 70 (63-66-65-69), 1 double, 2 bogeys contre 1 eagle et 23 birdies pour un total historique de 21 coups sous le Par. La coréenne s’offre le score le plus bas en Majeur jamais réalisé par tous les vainqueurs hommes et femmes de l’histoire.

Se-Ri Pak, la première

Si In Gee Chun compte déjà 11 titres sur les circuits asiatiques, elle gagne seulement son 2ème trophée sur le circuit LPGA. 2 victoires acquises à chaque fois lors d’un tournoi du Grand Chelem puisque son 1er titre date de 2015 avec l’US Women’s Open.
Elle entre ainsi dans dans le livre des records aux côtés de sa compatriote Se-Ri Pak dont les 2 premiers titres LPGA étaient aussi 2 Majeurs: le McDonald’s LPGA Championship (futur KPMG PGA Championship) puis 2 mois plus tard l’US Women’s Open de la même année 1998.

Se Ri Pak
Se Ri Pak – US Women’s open 1998

Ce doublé de Pak avait alors créé une effervescence autour de la petite balle blanche en Corée du Sud. L’histoire dit qu’une certaine Inbee Park, à quelques jours de son 10ème anniversaire, allait taper son premier coup de golf 2 jours après le sacre de Se-Ri Pak à l’US Women’s Open 1998. En 2008, Inbee n’a pas encore 20 ans quand elle détrône son ainée du titre de plus jeune vainqueur de l’US Open !

Entre-temps, Se-Ri Pak a ajouté 3 tournois du Grand Chelem de plus à son palmarès (British Open 2001, LPGA Championship 2002 et 2005). Leurs compatriotes Grace Park (Kraft Nabisco Champ 2004), Birdie Kim (US Women’s Open 2005) et Jeong Jang (British Open 2005) confirment, elles aussi, cette tendance que la Corée du Sud est en train de devenir la nouvelle nation forte du golf.

Travail, famille, patience

Depuis 2011, une coréenne a ainsi remporté au moins un des Majeurs chaque saison. Sur les 28 derniers titres du Grand Chelem décernés, la Corée du Sud en totalise 13 et viennent ensuite les USA avec 7 titres seulement.
Les coréennes sont au nombre de 5 dans le Top10 mondial, 9 dans le Top20 et 21 dans le Top50… Soit presque une joueuse sur 2. Et cette liste ne tient évidemment pas compte de la n°1 mondiale Lydia Ko, née en Corée du Sud, mais naturalisée néo-zélandaise après que ses parents aient déménagé sur cette île lorsqu’elle avait 6 ans.

La Corée du Sud domine le golf mondial indéniablement depuis 10 ans, et chacun y va de son explication.
La plus originale, pour ne pas dire farfelue ? Une extrême sensibilité dans les doigts des joueuses coréennes qui leur confèrerait un meilleur toucher de balle ! 🙂 Cette raison étant également reprise à souhait pour leurs performances régulières au tir à l’arc au plus haut niveau mondial.

La vérité se situe sans doute plutôt quelque part dans leur mentalité, leur capacité à travailler et leur technique.

Une mentalité qui ne veut pas nécessairement dire “mental” car certains entraîneurs en Corée le jugent même (très) perfectible mais ces joueuses sont reconnues pour être infiniment patientes.
Cette patience qui va leur permettre de garder confiance en l’avenir et en des résultats qui finiront par sourire. Une mentalité liée aussi à leur éducation qui les incite à ne jamais “abandonner” par respect pour le sacrifice de leurs parents. En effet, nombreuses sont les golfeuses issues de milieu modeste où les familles ont investi ce qu’elles avaient pour permettre le succès de leurs filles dans ce sport.

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Practice – Corée du Sud

Mais leur qualité première reste le travail. 8 heures par jour passées quasi exclusivement au practice car la Corée offre peu de parcours (Un peu plus de 500 pour 6 millions de pratiquants). Des jours, des semaines, des mois à répéter chaque coup faisant presque d’elles des “machines à taper”.
De plus, cette émergence du golf a favorisé la création de circuits professionnels très relevés (LPGA of Korea) au sein du pays qui placent très vite les joueuses dans un contexte extrêmement compétitif.

Enfin, la technique et la maîtrise de chaque coup qui découlent naturellement de ces heures d’entraînement. Dans une discussion passée avec Joanna Klatten, celle-ci évoquait “leur capacité à taper leurs bois et hybrides à la perfection pour trouver systématiquement le green.”

En 1990, la Corée comptait une centaine de golfeuses professionnelles, elles sont aujourd’hui plus de 2.000. Le circuit élite (KLPGA Tour) compte 29 tournois dans la saison et plus de 16 millions $ de Money Prize ! À titre de comparaison, la saison 2016 du Ladies European Tour comporte 21 tournois (en incluant les JO) dont 2 Majeurs (British et Evian) pour une dotation totale d’environ 14 millions $.

Lors de cet Evian Championship 2016, In Gee Chun a devancé notamment 4 de ses compatriotes, toutes classées dans le Top6. So Yeon Ryu (T2) a déjà gagné un Majeur (US Women’s Open 2011). Sung-Hyun Park (T2), Sei-Young Kim (5è) et In-Kyung Kim (6è) devront encore patienter quelques temps avant d’ouvrir leur compteur en Grand Chelem. Mais, apparemment, ce n’est pas un souci chez les coréennes.

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