Cette 41ème édition se termine sur le succès des américains avec le score sans appel de 17 points à 11, soit leur 2ème plus large victoire de l’histoire face à l’Europe après 1981, édition remportée 18½ à 9½.
En 19 confrontations entre ces 2 équipes, les USA viennent de gagner un 8ème titre contre 10 victoires et 1 nul en faveur de l’Europe. À première vue, leur sacre apparaissait prévisible (voir article) et ils l’ont confirmé sur le parcours. Retour sur cette Ryder Cup 2016 à Hazeltine avec un “Up and Down” personnel que je vous invite à commenter évidemment ! 😉
DOWN↓ Darren Clarke
Non pas dans ses choix de joueurs d’avant compétition car la critique est toujours aisée post-résultat et il n’y a aucun moyen de valider qu’un autre joueur aurait fait mieux sauf à le croire ou l’espérer.
Par exemple, les 3 choix de McGinley en 2014 ramènent 3 points, là où ceux de cette année en ramènent 5. Ce Down est donc “attribué” pour son capitanat pendant la compétition. On dit que les matches de double sont l’affaire du capitaine et les simples reposent sur les joueurs. Oui… et Non !
Clarke a été sans surprise et cela a fait les affaires de Davis Love III (DL3).
Tout le monde attendait Rose et Stenson mais leurs résultats passés étaient convaincants avant tout en 4 Balles, pas en Foursome.
Pourquoi un Garcia/Kaymer d’entrée quand Cabrera-Bello est largement au-dessus de l’allemand cette année !
Pourquoi associer un Pieters à Westwood en premier match où on est, d’une, dans un “choc de générations” et, de deux, le vétéran doit mettre en confiance le rookie par son jeu et non seulement par son expérience !
Le tir est rectifié dès l’après-midi du 1er jour mais cela fait déjà 4 à 0 au tableau d’affichage. Le pire est de recommencer le lendemain en 4 Balles avec Kaymer/Garcia et Westwood/Willett.
Même lors du dimanche, une stratégie (trop) “classique” est choisie par Clarke. Les meilleurs de son groupe d’entrée pour essayer de remonter rapidement au score. DL3 s’y attendait et mixe parfaitement ses joueurs entre début et fin de liste pour dérouler sur les dernières parties, engrangeant 5 points sur les 6 derniers matches. Ce qui aurait été suffisant pour gagner même en perdant tous les premiers matches !
Là aussi, facile à dire à postériori, mais quand on sait qu’individuellement on est un ton au-dessous de ses adversaires, ce qui était en 2016 contrairement à 2012, les doubles représentent vos meilleures chances et vous devez tout mettre en oeuvre (au diable les susceptibilités !) pour passer en tête avant la session des simples. Même un 8-8 le dimanche matin aurait pu s’avérer suffisant.
UP↑ Thomas Pieters
Vite oublié, pour lui comme pour nous, son visage fermé et livide lors du départ sur le tee n°1 du vendredi matin. Le belge a impressionné aussi bien les européens que les américains.
Malgré 3 titres (2 en 2015, 1 en 2016) déjà acquis sur le Tour Européen, il était quelque peu contesté les semaines précédentes. La réponse est claire et nette : 4 points acquis en 5 matches, soit le meilleur total pour un rookie du côté européen.
Né à Anvers, le joueur de 24 ans a montré ce week-end qu’il est puissant, relativement précis, adroit sur les greens et surtout costaud mentalement. En simple, il est mené 2Up par JB Holmes après 2 trous. Il revient Square au 4. Un drive Hors Limite au 5 mais il continue son jeu sans se désunir et joue -5 sur les 11 trous suivants. Chapeau !
UP↑ Rafa Cabrera-Bello
Lui aussi rookie, il ne ramène “que” 2.5 points mais sur 3 matches ! Il est tout simplement le seul européen invaincu de la semaine (à l’instar de Brandt Snedeker côté USA). Un joueur fait pour la Ryder Cup où il avait prouvé déjà cette année au WGC-Dell que le Match Play lui convenait parfaitement (3ème). Il se défait du vainqueur du PGA Championship, Jimmy Walker, en commettant son 1er bogey au 15 alors qu’il est déjà 2 Up. Il signe 6 birdies en 16 trous.
Personnellement, j’aurais aimé le voir plutôt face à Patrick Reed ce dimanche car son tempérament en mode “surfeur-cool” aurait pu “déstabiliser” l’américain qui n’est jamais aussi fort que lorsqu’il joue dans un climat d’excitation extrême (au passage parfaitement entretenu par McIlroy… et à ses dépens).
L’espagnol a montré une belle complémentarité avec Garcia mais apparaît comme un joueur capable de jouer avec tout le monde en y apportant un vrai plus.
DOWN↓ Les Anglais
Les joueurs des Îles ont eu besoin des golfeurs continentaux pour gagner à nouveau le trophée, on peut se demander maintenant si on a besoin d’eux ! 🙂
Blague à part, ils étaient 6 dans l’équipe et totalisent… 3 points.
Westwood 0, Willett 0, Fitzpatrick 0, Sullivan 0, Wood 1 et, même, Rose 2 points seulement en 5 matches. C’était un peu attendu pour la plupart au vu de leurs résultats de ces derniers mois mais jeter le blâme sur le seul Westwood est donc assez injuste. Tous les autres étaient dans la liste des qualifiés automatiques et ils sont apparus bien “tendres” dans l’adversité, Andy Sullivan restant celui qui m’a fait la meilleure impression dans l’attitude tout au moins.
Le chef de file de ses compatriotes, Justin Rose n’a pas été à la hauteur de l’évènement. Il a proposé un putting trop inconsistant qui a pénalisé son duo avec Stenson en Foursome et lui a coûté le simple face à Fowler qui n’est quand même pas au mieux cette saison.
UP↑ Patrick Reed
Quel tempérament et quel joueur magnifique dans un tel contexte. Les USA ont assurément trouvé “leur Poulter” avec le jeune texan de 26 ans. Ce joueur est fait pour la Ryder Cup, il apporte 3.5 à son équipe cette année, exactement comme en 2014, soit quasiment le quart (7 sur 28.5) des points américains obtenus sur les 2 dernières éditions.
En Foursome le samedi, il a quasiment battu à lui seul la paire Stenson-Rose et dimanche, il fait tomber McIlroy en répondant coup pour coup au Nord-Irlandais (comme sur le green du Par3 du 8 où il rentre son putt pour birdie et partager le trou avec un putt monstrueux de Rory).
L’ambiance électrique de cette compétition déclenche des étincelles de génie chez Patrick Reed qui s’offre notamment 2 eagles ce week-end !
A/S Rory McIlroy
Je vais m’attirer les foudres de nombre d’entre vous en ne mettant pas un big Up à Rory ! 🙂
Oui, 3 points. Mais 2 défaites dont le simple qui devait (re)lancer l’Europe dans ce dernier jour. Rien à redire sur son jeu qui a été parfait et flamboyant… le plus souvent. Je trouve qu’il s’est fait rattraper par l’émotionnel aux moments décisifs ! L’énergie qu’il a dépensé dans ses manifestations euphoriques et autres provocations l’ont fait sortir de ces matches au final.
En 4 Balles avec Pieters contre DJ-Koepka, après être 4Up au 9, McIlroy s’enflamme et du 11 au 17 c’est le belge qui assure systématiquement le score de l’équipe.
Contre Reed dimanche, après son rugissement sans fin au 8, il enchaîne 3 bogeys sur les 5 trous suivants et ne signe aucun birdie jusqu’au 18.
Alors, évidemment McIlroy est un très grand joueur et il a assumé parfaitement le rôle de leader de son équipe cette semaine. Mais la force de Rory, c’est le golf ! En étant plus concentré sur son jeu et moins dans le “show”, là il était imbattable.
Rory McIlroy is on ? #RyderCup https://t.co/aXSh84uChz
— BigSport (@BigSportGB) 2 octobre 2016
Et c’est tout ?
Oui, Stenson a été bon le dimanche, Willett a été inexistant, Garcia a rivalisé avec un Mickelson qui n’en finit jamais de nous étonner (et de nous faire rire quand il saute de joie).
Oui, ce flegme permanent, et un poil agaçant, de DJ n’a rien de très excitant en dehors de ses concours de long drives (et en dehors de sa femme ajouteront certains) où il tape 330m au départ mais a besoin de 3 coups pour les 35 derniers.
Oui, Snedeker avec 3 points en 3 matches auraient mérité un Up mais je ne l’aime pas.
Non, Spieth n’est pas un joueur de Match Play et enchaîne sa 4ème défaite consécutive en simples lors de compétitions par équipes (Ryder Cup et Presidents Cup).
Oui, la performance de Moore devrait faire réfléchir à 2 fois la Task Force américaine sur l’intérêt d’un “pick” de dernière seconde.
Oui, le parcours du Hazeltine National était splendide pour l’évènement et les trous 15-16-17 parfaitement adaptés au Money Time. Le trou 18 ne valant pas celui de 2018. 😉
Non, le public américain n’est pas fait que de crétins mais il ne faut pas non plus confondre patriotisme, encouragements et anti-sportivité : “l’étiquette bordel !” comme dirait certaine ;-]
Et Oui, cent fois Oui, c’est réellement triste que le golf à travers la Ryder Cup ne trouve pas un plus bel et grand écho en France auprès des médias généralistes…
Rendez-vous sur l’Albatros du 28 au 30 septembre 2018 ! 🙂