Logo LPBB - Blog Golf
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Open de France : Noren maître du suspense



Le Suédois Alex Noren a remporté le HNA Open de France au terme d'un dimanche à rebondissements. L'autre grand vainqueur de la semaine fut le tournoi, qui a proposé pendant quatre jours un formidable spectacle.



Le Suédois Alex Noren, 16e mondial, a remporté le HNA Open de France au terme d’un dimanche à rebondissements. L’autre grand vainqueur de la semaine fut le tournoi, qui a proposé pendant quatre jours un formidable spectacle…

Pendant un peu plus d’une heure, Alex Noren a patienté au practice avec l’espoir de pouvoir disputer un play off. Parti le dimanche avec sept coups de retard sur son surprenant compatriote Marcus Kinhult, le Suédois a réussi un finish rare sur l’Albatros : 9 derniers trous en -3 avec des birdies au 12, 16 et 17 (ce dernier grâce à une ficelle de 8m en descente) et surtout pas un seul bogey alors que le parcours regorge de pièges en tout genre. A -7 au club-house, il doit compter sur des faux pas de ses rivaux. Pendant qu’il reste concentré sur le putting green, les bonnes nouvelles vont affluer de partout.

C’est d’abord l’Américain Julian Suri qui craque. A -8 sur le fairway du 18, il manque son coup de fer 5 en draw qui échoue au milieu du bassin. Et puis voilà que Kinhult s’enfonce dans le rough du 15 pour commettre un double bogey dont il ne se remettra pas, après avoir déjà dilapidé plus tôt une avance de quatre coups avec un triple bogey au trou n°4. Alors que l’Anglais Chris Wood, devenu un temps leader, manque des putts courts au 15 puis au 17, les Espagnols Jon Rahm et Sergio Garcia, en quête d’un birdie au 18, égarent leurs mises en jeu. Tout le monde s’y met et Noren n’aura pas à revenir sur l’Albatros. Une dernière tentative désespérée de Wood du bunker n’y changera rien. Noren s’impose pour la deuxième fois dans un Rolex Series, un an après son triomphe au BMW Championship. Il avait alors su déjà remonter une avance de sept coups par la grâce d’un 62 le dimanche…

Non, sept n’est pas mon chiffre porte-bonheur, je vous assure, s’amusait le vainqueur qui compte désormais 10 titres sur le Tour européen (à une longueur du record suédois de Stenson et Karlsson). Je ne m’attendais vraiment pas à gagner avec ce score de -7. Quand j’ai manqué le birdie de peu au dernier trou, je pensais avoir laissé filer mon unique chance de play off.”

“Quand vous jouez un tel tournoi, sur un tel parcours, vous voulez tellement gagner… C’est un sentiment incroyable d’y parvenir.”

Le triomphe d’Alex Noren est une très bonne nouvelle pour l’Open de France, qui méritait de consacrer un joueur de premier plan avec un champ de joueurs exceptionnel pour cette édition 2018. Récemment plombée (notamment en 2016) par l’absence de stars, l’épreuve a évidemment bénéficié de l’effet Ryder Cup. La participation de l’Américain Justin Thomas et des Espagnols Sergio Garcia et Jon Rahm a changé la face du tournoi, qui va malheureusement perdre son sponsor titre (HNA) dès l’an prochain, a priori. Le Tour européen devra aider la FFGolf pour que notre Open national conserve son statut de Rolex Series. Car au-delà de l’histoire et de la préservation du “patrimoine” (la première édition a eu lieu en 1906 !), l’Open de France, sur le golf National, peut se vanter de proposer un immense spectacle.

Bien sûr, ce constat, on le doit avant tout aux joueurs. Si quelques stars ont déçu (Tommy Fleetwood le tenant du titre, a manqué le cut ), si les Français n’ont pas été au rendez-vous (le meilleur est Mike Lorenzo-Vera, 16e, tandis que Alex Levy a terminé 65e), d’autres ont fait chavirer de plaisir le public de connaisseurs qui s’est pressé pendant quatre jours à Guyancourt. Justin Thomas, le n°2 mondial, termine à une solide 8e place. A l’image de son chip quasi rentré venu du pont de son 72e trou, il a régalé tout le monde, par son jeu et par son attitude.

Sergio Garcia, qui lui aussi découvrait le parcours, a été dans le coup pour la gagne presque jusqu’au bout, malgré de gros problèmes avec ses bois. On y reviendra, dans un magazine à venir cette semaine puisqu’on a collé aux basques de l’Espagnol (sans mauvais jeu de mots) pendant 72 trous. Quant à Jon Rahm, malgré quelques coups de sang pas toujours très à propos, il a lui aussi entrevu la victoire.

Et puis il y a le parcours. Alejandro Reyes, le superintendant, a gagné son pari. L’Albatros sera prêt pour la Ryder Cup et il sera formidable pour du match play. Pendant quatre jours, les organisateurs ont pu exploiter toutes les options que proposent les 18 trous. Départs avancés sur le trou n°6 le samedi pour rendre ce par 4 “drivable”, idem sur le trou n°2 le week-end pour que les joueurs attaquent avec des wedges des drapeaux collés à l’obstacle d’eau, des greens roulants mais réceptifs, des roughs dantesques mais des fairways plus accessibles visuellement, tout était réuni pour satisfaire joueurs et spectateurs. Les violentes bourrasques du jeudi ont fait exploser les scores, mais la pétole du week-end a permis aux birdies de fleurir, à l’image du 64 de Garcia le samedi et du -10 de Noren sur ces deux derniers jours. Au passage, on notera que le Suédois a passé le cut de deux coups seulement…

Il y a bien quelques bémols que l’auteur de ces lignes ne peut s’empêcher d’écrire, en bon français râleur qu’il est. Ainsi les accès tout près des cordes restent très glissants pour le public. Avec 5000 spectateurs pendant la “Ryder” par partie, voire plus, il faudra bien se chausser pour éviter l’entorse. Et puis les sympathiques bénévoles qui jouent les commissaires étaient parfois distraits, mais rien de bien méchant. Il faut saluer leur travail d’ensemble, d’autant que la canicule qui a sévi ne leur a pas facilité la tâche. Enfin l’accès par véhicule jusqu’au golf National reste un point noir, tout comme le fléchage des parkings. Des détails qui seront réglés d’ici deux mois et demi.

Alex Noren et le Golf National sont les deux grands vainqueurs de la semaine. Le Suédois a d’ailleurs inscrit des points précieux qui devraient lui valoir un ticket pour le grand raout de septembre, d’une façon ou d’une autre. Le capitaine Thomas Bjørn aura apprécié sa performance. Tout comme celles de Rahm, ou de Garcia qui aujourd’hui n’est pas qualifié directement via les points. On ne sait pas si les absents ont eu tort, mais les présents ont forcément eu raison…

PARTAGER CET ARTICLE