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Solheim Cup 2019 : jeunesse et espoirs à Gleneagles

Les USA, tenantes du titre vont tenter de soulever le trophée pour la 3e fois consécutive face à des Européennes qui n'ont plus gagné à domicile depuis 2011. Toutefois, l'Europe a de bonnes cartes en main pour remporter la Solheim Cup 2019.

Une victoire est déjà assurée pour le rendez-vous de la Solheim Cup 2019 à Gleneagles en Écosse du 13 au 15 septembre prochain. Celle de l’engouement pour le golf féminin remportée grâce au succès de la billetterie. A une semaine de l’évènement, ce sont déjà près de 80.000 billets qui ont été vendus pour assister à la 16e confrontation de l’histoire entre Européennes et Américaines. Ces dernières, tenantes du titre vont tenter de soulever le trophée pour la 3e fois consécutive face à des Européennes qui n’ont plus gagné à domicile depuis 2011. Toutefois cette édition leur est favorable.

Renouvellement de générations

Les Américaines ont “perdu” 4 piliers de leur équipe qui avaient largement contribué à la victoire finale ces 2 dernières éditions. Cristie Kerr, Gerina Piller, Brittany Lincicome et Paula Creamer ne sont pas du voyage en Écosse pour aider leurs compatriotes à remporter un 11e succès depuis 1990, année de création de la Solheim Cup.

4 joueuses qui totalisent 25 sélections quand les 12 de cette édition 2019 n’en affichent que tout juste 18. Le clan “rouge” se présente avec 5 rookies, égalant le record de joueuses inexpérimentées de 2002. On comprend mieux pourquoi leur capitaine, Juli Inkster reconduite après les victoires de 2015 et 2017, a choisi Stacy Lewis et Morgan Pressel pour ses 2 invitations. Les “anciennes”, et seules joueuses de plus de 30 ans révolus de cette équipe, représentent 9 des 18 sélections américaines.

https://twitter.com/Golf_2_Win/status/1166244757221363718

La moyenne d’âge des Américaines est de 26.2 ans avec 5 joueuses de moins de 25 ans. Sur ces 10 dernières années, c’est d’ailleurs la plus faible depuis 2013 (26.0), année de leur dernière défaite en Solheim Cup, qui plus est chez elles au Colorado Golf Club.

En face, les femmes de Catriona Matthew, capitaine de l’Europe, affichent une moyenne de 28.3 ans, aussi l’une des plus basses de ces 10 dernières années. Mais à la différence près que l’Europe a déjà entamé son renouvellement lors des dernières éditions : Charley Hull, Jodi Ewart Shadoff, Carlota Ciganda ou encore Georgia Hall affichent plusieurs sélections au compteur.

Désormais, ces joueuses ont grandi et c’est une équipe “bleue” plus expérimentée que les “rouge” qui défendra les couleurs de l’Europe à Gleneagles. Avec un total de 31 sélections, et seulement 3 rookies, l’Europe offre un sérieux atout côté expérience de la compétition. La dernière fois que le total de sélections était en leur faveur, l’Europe a glané le 4e de ses 5 titres en Solheim Cup (Irlande, 2011).

“Braveheart” Pettersen

Il n’empêche ! Sur le papier, les Américaines restent les plus fortes. Avec un classement mondial moyen à 32 quand les Européennes sont à 54… sur 11 joueuses si on retire du calcul Suzann Pettersen. La Norvégienne est aujourd’hui retombée à la 644e place mondiale après une absence de 2 ans des greens pour cause de maternité.

Pettersen est d’ailleurs la grosse surprise de la sélection européenne. Choisie initialement par Catriona Matthew comme vice-capitaine, la Norvégienne a été annoncée comme un des 4 choix réservés à la capitaine alors qu’elle venait tout juste de reprendre la compétition (2 tournois joués au moment de l’annonce). A 38 ans, Suzann honorera sa 9e sélection avec pour mission d’endosser le costume de leader de l’équipe sur le parcours.

L’une des forces de la Norvégienne est son caractère combatif, même si on se rappelle que celui-ci avait mis l’équipe européenne dans la tourmente en 2015 lors de son match de 4 balles avec Charley Hull face au duo Alison Lee/Brittany Lincicome. Malgré le point de la victoire dans ce match et alors que les Européennes menaient 10 à 6 avant les simples, sans le savoir, elle venait de donner le bâton pour se faire battre ! Les Américaines survoltées lors du dernier jour infligèrent un cinglant 8.5 à 3.5 lors de la dernière session pour reprendre à nouveau le trophée.

Le simple du dimanche perdu par Pettersen face à Angela Stanford est d’ailleurs le dernier match joué par la Norvégienne en Solheim Cup. En 2017, bien que qualifiée automatiquement pour jouer, elle avait dû déclarer forfait pour une blessure au dos. Catriona Matthew, alors vice-capitaine, l’a remplacé sur le terrain. Cette année, l’Écossaise devenue capitaine boucle la boucle en sélectionnant Pettersen.

L’Ecosse, terre de victoires

En 2014, la 40e édition de la Ryder Cup s’était jouée pour la 1re fois en Écosse depuis l’élargissement à l’Europe continentale pour cette compétition. C’était à Gleneagles et les hommes de Paul McGinley ont pris le dessus facilement sur les joueurs de la bannière étoilée (16.5 à 11.5).

Pour ces dames, c’est la 3e fois que la Solheim Cup est organisée sur les terres du berceau du golf. En 1992 (Dalmahoy CC), pour la toute première édition sur le sol européen, les 10 joueuses du Vieux Continent ont repris le trophée aux Américaines vainqueurs 2 ans plus tôt de l’épreuve inaugurale. Lors d’une semaine qui comportait alors 4 Foursomes le premier jour puis 4 matches de 4 balles le jour suivant, l’Europe fait la différence lors des 10 simples pour gagner 11.5 à 6.5. Juli Inkster, capitaine des USA en 2019, y était sélectionnée comme joueuse pour la 1re fois.

En 2000 (Loch Lomond GC), la compétition revient en Écosse alors que les USA ont fait main basse sur les éditions de 1994, 1996 et 1998. C’est presque une opposition entre Suédoises et Américaines car les scandinaves sont au nombre de 6 sur les 12 joueuses ! Avec 26 points au total à distribuer (8 Foursomes, 6x 4 Balles et 12 simples), l’Europe s’offre son 2e succès de l’histoire sur le score de 14.5 à 11.5.

Alors jamais 2 sans 3 ? Oui, l’Europe peut le faire. Entre le fait de jouer à domicile, d’affronter une équipe des USA jeune, plutôt inexpérimentée sans quelques piliers importants des éditions passées et des joueuses du Vieux Continent qui sont plus aguerries au contact des meilleures du monde en évoluant de plus en plus sur le LPGA, l’Europe a des atouts à faire valoir.

Céline Boutier reprend le flambeau tricolore

Fait unique dans l’histoire de la Solheim Cup. En amont de la compétition, aucune Américaine, ni aucune Européenne ne détient l’un des Majeurs. Les Asiatiques sont passées par là et n’ont pas réussi le Grand Chelem à cause de l’Australienne Hannah Green, vainqueur du PGA Championship.

Pour les places d’honneur, les membres de l’équipe des USA totalisent 13 Top10 sur les 5 grands rendez-vous alors que les Européennes n’y apparaissent que 5 fois dont 2 sont à mettre au crédit de la seule Céline Boutier. La Française, qui va fêter sa première sélection, poursuit la tradition féminine des tricolores ayant représenté l’Europe (13 fois sur les 16 éditions, au moins une Française a été sélectionnée).

Céline réussit une superbe saison sur le LPGA avec 4 Top10 dont 1 victoire (ISPS Handa Vic Open, Australie), chose que l’on n’avait pas vécue depuis 2003 pour le golf français. La Française est impatiente de retrouver une telle compétition par équipe qu’elle a eu l’occasion de goûter, notamment, avec la Ping Junior Solheim Cup en 2011.

Une tricolore, pour sa 1re sélection dans l’équipe européenne, qui joue à Gleneagles ne peut que nous rappeler au bon souvenir de Victor Dubuisson. Reste à lui souhaiter le même succès individuel et collectif ! 🙂

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