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Robin Roussel : “Clairement, jouer les majeurs, c’est le but”

Rencontre avec Robin Roussel. Auteur d'une première victoire sur le Challenge Tour en 2019, le Français de 26 ans réalise une belle saison qui lui assure de rejoindre le Tour Européen en 2020. 

Robin Roussel est passé professionnel en 2016 après avoir gagné son droit de jeu sur le Challenge Tour via les cartes. Une première saison compliquée (10 cuts manqués) qui l’oblige à jouer sur l’Alps Tour en 2017, mais dès 2018 retour au sein de la 2nde division européenne grace à une 5e place à l’ordre de mérite en fin de saison. Depuis quelques jours, le Parisien est désormais assuré de rejoindre le Tour Européen en 2020. 

Comment pourrais-tu résumer ton début de saison ?
J’ai très bien joué lors des 4 premiers tournois de la saison où les top10 (3 + 1 Top12) m’ont permis de sentir que j’avais le jeu et les armes pour être à la lutte le denier jour sur le Challenge Tour. Je rate ensuite un cut (cartes de 69-73 au Swiss Challenge – ndlr), d’un coup à cause de 2 bogeys sur les 3 derniers trous. Déçu de rater le cut mais pas réellement inquiet sur mon niveau de jeu.

La victoire à St Omer.

Comment abordes-tu le tournoi qui suit, en France à St Omer ?

Certains joueurs y arrivent parfois en étant moroses : Il n’y fait pas très chaud, il y a souvent du vent et le parcours est dur. De mon côté, je m’étais préparé à être positif car je pensais pouvoir bien y figurer. J’ai très bien joué et à posteriori, c’est cette semaine là que j’ai eu mon meilleur golf et mes meilleures sensations de la saison.

Cette victoire déclenche t’elle un sentiment de se sentir plus fort, plus apte à gagner encore ? 
Pas immédiatement en tout cas. Le tournoi suivant, je ne passe pas le cut en jouant +9 (77-74 au Andalucia – Match Play 9 – ndlr). Ce sentiment est revenu après avoir enchainé de bonnes performances (dont un Top5 en Slovaquie avec une carte de 65 le dernier jour – ndlr). Les 4 top10 en début de saison, ce n’était pas de la chance et j’étais capable de le refaire. Savoir que tu peux être très performant au contact de la victoire te donne beaucoup de confiance quand la situation se reproduit. Et ce boost de confiance m’a bien aidé au Hainan Open pour remonter en haut du leaderboard (Robin termine 2e de ce tournoi en Chine et assure sa montée parmi l’élite – ndlr).

Comment décrirais-tu ton tournoi au Foshan Open ce week-end (T47) ?
Interview réalisée au lendemain du tournoi-

J’ai mieux joué qu’au Hainan Open, avec une très bonne frappe de balle, un driving très droit et de très bons coups de fer. Au Hainan, les greens étaient petits avec peu de pente et de grain, un peu comme en Europe,  mais au Foshan, c’était exactement l’inverse.Pas vraiment à l’aise sur les greens, j’y ai perdu beaucoup de points. Je n’ai pas l’impression que ma 47è place s’explique par une baisse d’intensité après ma 2e place le week-end précédent, mais je manque peut-être de recul pour l’analyser.

Quel est le programme des prochaines semaines ?
Je vais rester 2/3 jours avec mes parents et direction le sud pour m’entraîner à Saint-Donat. Puis Majorque pour le Grand Final du 7 au 10 novembre, avant de profiter de quelques jours de repos pour fêter ma saison. Après, avec Benoit Ducoulombier, entrainement technique et avec David Baudrier, reprise du travail physique un peu délaissé durant les tournois en Chine. Il faut vraiment optimiser ces 2 semaines.

Le début de saison sur l’European Tour est assez lointain (en distance) : Afrique du Sud, Hong Kong, Maurice et Australie. Peux-tu nous parler de ton planning pour cette saison 2020 ?
Cette année, Leopard Creek (en Afrique du Sud) et Hong Kong se joueront la même semaine (28 novembre au 1er décembre). J’irai en Afrique du Sud puis à l’Ile Maurice (5 au 8 décembre). Pour l’Australie (du 19 au 22 décembre), ça me tente vraiment mais j’ai encore besoin d’y réfléchir. Je pourrais y aller directement depuis l’ïle Maurice, prendre une semaine pour récupérer du décalage horaire tout en continuant à s’entrainer et à travailler sur les parcours australiens, sachant qu’en rentrant, j’aurais tout de même 2 semaines pour me reposer et travailler. Avoir 2 tournois consécutifs en Australie aurait été idéal, le 1er tournoi étant une préparation du 2nd tournoi. Mais ce n’est pas le cas. D’un autre côté, c’est loin, beaucoup de décalage horaire avec des greens hyper fermes et très rapides. Peu de joueurs européens (une 30aine sur 150) et des joueurs océaniens très affutés car en milieu / fin de saison. C’est donc beaucoup de temps et d’énergie dépensés pour un tournoi sans être pas dans les meilleures dispositions. Et avoir un mois de pause sur le tour européen (entre le tournoi à Maurice et celui en Afrique du Sud début 2020 -ndlr), c’est rare et cela permettrait d’avoir 3 bonnes semaines d’entrainement.

As-tu des objectifs quantitatifs ou plutôt qualitatifs pour ce début de saison ? 
Pas d’objectifs qualitatifs. Pour l’instant, c’est coup après coup, tournoi après tournoi. Franchement, tout est arrivé très vite ces dernières semaines et je n’ai pas encore pris le temps de définir des objectifs clairs. Je vais m’y atteler les prochaines semaines pour en définir quelques uns, par exemple, se donner une idée du nombre de points à avoir après les 4 premiers tournois.

Robin Roussel et son cadet Bruno Santiago-Isasi.

Portes-tu une attention particulière aux statistiques de ton jeu ?
Le haut niveau réclame d’avoir un staff solide et d’être encore plus précis dans la connaissance de son jeu. Depuis le début de l’année, je me suis mis à analyser les statistiques de mon jeu plus finement. Mon cadet Bruno Santiago-Isasi (que j’aurais sur le sac la saison prochaine) note tout sur son carnet de parcours et, à la fin du tournoi, après avoir fait un débrief du tournoi ensemble, je rentre tous mes coups dans l’application Spider Golf.

Qu’est ce qu’il en ressort ?

Le drive du 11 à Pléneuf.

Globalement, que je drive plutôt droit, mon chipping et mon putting sont plutôt bons. En revanche, je peux manquer de précision sur mes coups de fer. J’analyse donc particulièrement mes GIR et la proximité au trou. A tel point que je me suis rendu compte qu’à 50-70m du drapeau, je suis beaucoup moins performant qu’entre 80-100m. Je vais me servir de ces stats pour travailler les points où je n’ai pas été très bon.

Justement, lors d’une interview récente lue sur le site de la FFGolf, tu parlais du travail effectué ces derniers mois. Tu peux nous en dire plus ? 
La première fois – en Octobre 2018 – que j’ai vu Benoit Ducoulombier à St Donat, j’ai fait une partie avec Matthieu Pavon et Grégory Havret où je tapais plutôt bien la balle. Matthieu était toujours 30 ou 40 mètres devant et au mieux, j’étais à la hauteur de Greg (quand je tapais bien), mais généralement 10 mètres derrière. Benoit m’a dit qu’au terme de l’hiver, si je ne mettais pas 10 mètres à Grégory, il ne pourrait rien pour moi. On a fait beaucoup de changements pour que je puisse taper plus fort : le grip pour avoir une main droite un peu moins forte, la conservation des angles de mains, avoir une montée moins intérieure. Mon swing était presque étriqué et, depuis, je me suis un peu grandi en ayant un swing plus adapté à ma morphologie.

Il y a quelques années l’image des joueurs français sur le CT renvoyait celle d’une confrérie. Cela a t’il changé ? 
Cela reste très collectif. Chaque tournoi on essaie de manger ensemble. Pour fêter sa victoire, Antoine a organisé un barbecue en Italie où on devait être 16 ou 17 joueurs. Quand j’ai gagné, on a mangé tous ensemble dans un restaurant à Malaga et on a passé une super soirée. Quand José (Philippe Lima) a gagné, on s’est fait un restaurant au Maroc. L’ambiance est superbe, sans animosité. Ce sont que des bons gars et on essaie tous de se tirer vers le haut.

Ca fait quoi pour toi de te faire interviewer par Golf+ ? L’impression de passer à un autre statut ?
Non, à mon niveau, je n’ai pas l’impression que cela a changé grand chose. Mais dans mon cercle familial, cela a changé oui avec un sentiment de fierté et aussi de la reconnaissance.
As-tu des rêves de majeurs ou de grandes épreuves ou l’objectif est juste de garder la carte ?
C’est très clair pour moi que je rêve de jouer les majeurs et les grands tournois, de ressentir l’atmosphère lors de ces très grands événements. Evidemment cela passe par une multitude de choses, et la 1ère étant de garder la carte, mais clairement, jouer les majeurs, c’est le but.

Et les Jeux Olympiques, un petit frémissement ? 
Non, pas un petit frémissement… Cela me fait beaucoup frémir ! 🙂

Si tu devais choisir un majeur à gagner ? 
The Open !

Et en Ryder, quel serait ton partenaire préféré ? 
Justin Rose

On approche du dernier tournoi de la saison. Quel est ton objectif ? 
Ce que je souhaiterais, c’est être en capacité de jouer la gagne le dimanche.

Un grand merci à Robin pour sa disponibilité et au nom du Blog, un gros mer** à toi et aux joueurs du Challenge Tour pour que le contingent français soit le plus grand possible en 2020 sur le Tour Européen.

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