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Distance Report – chapitre 2 – la distance mais pas que…

Second volet basé sur le rapport "Distance Insights Reports" de l'USGA et le R&A où Gurvann s'est intéressé à quelques uns des graphiques sur l'évolution du golf comme les clubs, les parcours ou encore les centres d'intérêt des spectateurs.

Après le premier billet basé sur la distance, on poursuit la lecture du rapport   “Distance Insights Report” publié par l’USGA et le R&A (n’hésitez pas à cliquer sur ce lien pour accéder au pdf), je me suis intéressé aux autres points présentés dans ce document.

Comme le sondage du 1er billet a bien fonctionné, je vous propose à nouveau 3 questions. Toujours rien à gagner, si ce n’est découvrir ou apprendre des choses, ni à perdre, même pas votre temps ! 😉
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La distance, toujours la distance

L’évolution du club

Vous n’en avez pas marre d’entendre parler de distance, toujours de distance ? Les fabricants insistent sur la longueur exceptionnelle de chaque nouveau club. Tu m’étonnes ! Entre 2000 et 2019, le loft a juste changé d’un club, rien que ça… (en vous rappelant que c’est une moyenne).

L’évolution du loft en fonction des années (p33-fig25)

Concernant la longueur du club, l’augmentation n’est pas d’un club mais on s’en approche.

L’évolution de la longueur du club en fonction des années (p33-fig26)

Si votre fer 7 actuel n’a jamais été aussi long, c’est qu’il correspond probablement à un fer 6 voire à un “fer 5.5” il y a quelques années.

Le choix du club au départ

La relation entre l’utilisation du driver et la longueur du trou a aussi été étudiée sur les Par4 du PGA Tour. Regroupés par intervalle de longueur, il est étonnant de voir que c’est en ayant des trous entre 325 et 374 yards (correspondant à 357 yards de moyenne) que le driver est le moins souvent utilisé (la 1ère catégorie, 225-274 yards, n’étant pas représentative puisqu’elle ne concerne que 2 trous).

L’utilisation du driver sur les Par4 du PGA Tour (p38-tab2).

Ami architecte si tu nous lis, tu veux que les joueurs drivent moins ? Tu as ta réponse. 🙂
C’est d’autant mieux que ces Par4 restent assez courts pour les amateurs que nous sommes !

La longueur des parcours

Avec des drives commençant à être plus longs, le jeu du chat et de la souris a débuté avec la longueur des parcours.

La longueur des parcours du PGA Tour versus la longueur des drives (p50-fig41)

A partir du milieu des années 1980, on voit de manière quasi systématique la longueur du drive (en bleu) surpasser la longueur moyenne des parcours. L’année d’après, la longueur du parcours augmente mais le drive encore un peu plus. Une course perdue d’avance (l’augmentation du drive étant de 13% mais seulement 7% pour la longueur du parcours) semblant continuer pour l’instant.

Étonnant de remarquer sur le graphique suivant – et malgré des années où la longueur maximum des parcours du PGA Tour stagnait sur plusieurs années – la moyenne elle n’a cessé d’augmenter : les parcours les plus courts devenant donc de plus en plus longs !

Sans que cela soit une tendance certaine, on note toutefois que la longueur maximale des parcours est en légère décroissance depuis 2010.

La longueur moyenne et maximale des parcours joués sur le PGA Tour par année (p46-fig39).

L’évolution sur le tour européen est encore plus marquée. En 1980, la longueur moyenne était de 6900y (PGA) et 6775y (ET) pour passer à 7300y (PGA) et 7250y (ET) en 2019.

La longueur moyenne des parcours joués sur l’European Tour par année (p47-fig40).

Combat perdu pour les pros comme je vous disais.

Mais les architectes de parcours ont bien compris que l’augmentation de la longueur n’était pas pertinente pour tous les joueurs. Au contraire, on constate une baisse de la longueur des parcours aux US (tant la moyenne que le 10è percentile) depuis le tee le plus avancé. Quand je parle du 10è percentile, il faut comprendre les parcours qui sont parmi les 10% les plus courts.

La longueur des parcours aux USA depuis le tee le plus avancé (p54-fig46).

Bonne nouvelle me direz-vous ? Et bien, non. Le graphique ci-après – il est un peu costaud – vous présente le pourcentage de parcours américains ayant une distance adéquate selon votre distance de drive (en base).

Aux Etats-Unis, seuls 20% des parcours sont adaptés à une longueur de drive de 175y (c’est à dire la moyenne des drives d’un homme classé plus de 20) et 60% seulement pour une longueur de drive de 200y (soit la moyenne d’un homme classé plus de 13). Bref, si tu tapes fort ou très fort, pas de problème. Mais sinon, le golf est moins drôle.

La distribution cumulée du nombre de parcours adaptés à la longueur du drive (p56-fig48).

Pour autant les golfs changent

En effet, le temps passant, les golfs cherchent de plus en plus à contenir leurs coûts, d’autant que ces derniers explosent.

Les coûts de maintenance d’un golf (p70-fig60)

Plusieurs explications mais les principales sont les conditions de jeu : du bunker au green, en passant par le fairway, tout s’améliore d’années en années et tout cela a un coût. D’autant que pour se défendre contre l’augmentation de distance, le bunker est devenu l’arme favorite des architectes… Et, green excepté, c’est aussi la partie du parcours la plus coûteuse.

Les coûts de maintenance annuel par acre pour 37 golfs représentatifs aux USA.(p70-tab7)

Une autre tendance assez impressionnante s’est inversée aussi. Sur 80 parcours représentatifs aux US, quelle que soit l’année d’ouverture des golfs, l’espace utilisé par les fairways avait été réduit à aux total de 25 acres environ (≈10 hectares). Mais sur les parcours ouverts depuis 2010, cette tendance est repartie à la hausse pour atteindre 31 acres (12,5 hectares).

Spectateurs et téléspectateurs de plus en plus exigeants

Les spectateurs, joueurs ou non.

Le R&A leur a demandé ce qui rendait le golf intéressant à un public de golfeurs (28000 personnes) et de non-golfeurs (1500).

Ce qui rend le golf intéressant (p85-fig73)

Les résultats sont quasi opposés. D’un côté, le joueur qui considère parmi les 4 points les plus intéressants par ordre d’importance :

    • le shot-tracer / tracking shot
    • les coups de “recentrage” (recovery shots)
    • les joueurs les plus médiatiques (high profile players)
    • le parcours en lui-même.

Quand l’ordre pour les non-joueurs est :

    • les joueurs les plus médiatiques (high profile players)
    • le parcours en lui-même
    • les longs putts
    • les coups de recentrage (recovery shots)

La plus grande différence étant sur le shot-tracer – le suivi au coup par coup – (que je trouve indispensable pour ma part) où 45% des spectateurs-golfeurs le considèrent comme intéressant mais seulement 14% des non golfeurs.

Devant la télévision

La typologie des parcours préférés à la télévision (p86-fig74)

Semaine après semaine, les téléspectateurs râlent de plus en plus – à raison selon moi – contre la réalisation (anglaise ou américaine) qui semble être parfois balbutiante.

L’autre consensus, c’est bien sur le type de parcours que tant les américains ou les anglais aiment voir à la télévision : à 90%, les links sont plébiscités, suivi de près par les parcours anciens (old / heritage) et les parcours étroits ! Pour les parcours droits et larges, près de 50% des téléspectateurs ne les apprécient pas ou pas de sentiment par ailleurs.

Le succès au golf selon les amateurs

On a demandé à près de 67000 joueurs quels étaient les clés du succès dans leur jeu de golf. Sincèrement, moi qui envoie des papattes à 192,5m (oui dans ce cas, les 0,5 mètres sont importants), j’adore ces résultats.

Réussir au golf, c’est quoi pour les amateurs (p92-fig81)

Pour 40% des joueurs (et plus) , bien jouer au golf, c’est :

  • bien putter
  • un bon petit jeu
  • la précision au départ
  • l’intelligence de jeu

Je t’aime golfeur, d’autant que signe du bon goût, seuls 8% des golfeurs considèrent que bien jouer, c’est driver loin !

La même question a été posée à l’industrie du golf :

Réussir au golf, c’est quoi pour l’écosystème du golf  (p93-fig82)

On retrouve les 4 mêmes points clés en tête dans le désordre avec par exemple la stratégie de jeu en tête pour les designers de golf. Les drives en “mode patator” restant au fond du classement.

Concluons ce billet, et donc la lecture de ce rapport, par ce que souhaite voir le golfeur (anglais) à la télévision dans le futur.

Ce que veut voir le golfeur anglais à la télévision (p94-fig83).

La première chose est, je pense, que pour une fois, nous sommes en phase avec les Anglais ! 🙂

Autant les longs parcours que les coups qui vont encore plus loin qu’aujourd’hui sont à oublier. A l’inverse, les téléspectateurs privilégient plutôt des parcours qu’on pourrait qualifier de caractéristiques tels St Andrews, l’Augusta National ou bien des parcours difficiles et “challenging”.

Évidemment, une utilisation plus poussée des statistiques et du tracking visuel à l’écran sont aussi souhaitées. Ce point venant très probablement du gros retard du Tour Européen comparé au PGA Tour quant à ces outils et données.

C’en est donc terminé pour ces éclairages sur ce rapport imposant. N’étant pas Bryson DeChambeau j’ai laissé de côté tous les éléments plus scientifiques mais j’espère que ces quelques extraits vous auront donné envie de lire ce document très instructif. Comme toujours, si vous avez des questions ou vous souhaitez partager vos avis, la zone de commentaires est ouverte. 🙂

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