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US Open 2020 : vivement que ça commence !

Le Winged Foot GC nécessite de savoir driver long et droit, d'avoir un jeu de fers de haute précision, un petit jeu exceptionnel et un putting de grande qualité. Rien que ça !

Le Winged Foot Golf Club aurait dû accueillir 45.000 fans chaque jour de cette semaine de l’US Open 2020. Hormis les officiels de l’USGA, quelques poignées de privilégiés invités et les équipes d’entretien du parcours (135 personnes au total dont 80 volontaires), les 144 joueurs seront livrés à eux mêmes pour espérer vaincre ce parcours annoncé comme LE monstre. Merci Tillie !

Albert Warren Tillinghat, surnommé “Tillie”, est l’un des six architectes intronisés au World Golf of Fame. On lui doit notamment le Baltusrol GC, hôte de deux PGA Championship pour les Majeurs les plus récents (2005 et 2016) et sept US Open au 20e siècle, rien que pour les tournois masculins professionnels. C’est aussi à lui que l’on doit le Black course de Bethpage. Souvenez-vous cet autre monstre annoncé avant le PGA Championship 2019. Avec une carte de 63 d’entrée, il n’avait finalement pas réellement effrayé Brooks Koepka le futur vainqueur.

Winged Foot GC qui accueille la 120e édition de l’US Open est l’un des dix parcours que Tillie a dessiné dans le seul comté de Westchester (New-York). Il est par la même occasion l’un des 260 parcours en Amérique du Nord où Tilinghast est intervenu…

Le parcours Ouest du Winged Foot GC, comme vous l’avez certainement lu ici et là, propose à nouveau ce spectaculaire test de golf selon l’expression consacrée (un peu comme chaque année en amont de l’US Open, en fait). Des greens immenses (vraiment immenses !) et tortueux aux pentes complexes, des doglegs qui imposent précision lors des mises en jeu. Mais à cette difficulté native voulue par l’architecte, l’USGA va surtout apporter sa touche personnelle d’un rough qui vous avale votre balle et de greens qui ne veulent pas que celle-ci s’arrête.

Car oui, tout Winged Foot qu’il est, c’est bel et bien la manière de le préparer qui démultiplie sa difficulté. Les six US Open qui ont eu lieu sur ce parcours n’ont trouvé que deux joueurs pour le vaincre sur 72 trous. Fuzzy Zoeller a défait Greg Norman en playoff lors de l’édition 1986. Les deux champions avaient terminé à 4 sous le Par, le troisième Curtis Strange était à +1. En 1974, Hale Irwin a gagné l’US Open sur le score de +7 à Winged Foot. Record égalé du score le plus haut d’un vainqueur de l’US Open après guerre.

“les derniers 18 trous sont très difficiles” – Jack Nicklaus (1974) à propos de Winged Foot.

Et le challenge sera là. Pas celui des joueurs mais celui des équipes d’entretien du parcours. Viser un historique +8 pour le vainqueur. Le directeur des parcours de Winged Foot, Steve Rabideau, a motivé et harangué ses troupes tout l’été pour “faire de cette édition l’un des US Open les plus durs qu’ils n’ont jamais joué” selon ses propos. Un rough épais de plus de 15cm de hauteur devrait y contribuer grandement.

A la main de l’homme, il y aura aussi la touche de la nature. Septembre n’est pas juin, et les températures plus fraîches offrent des opportunités supplémentaires. Geoff Ogilvy, vainqueur en 2006 à +5 l’évoquait récemment : “ils peuvent stresser un peu plus les greens, car il ne fera pas aussi chaud.(…) les greens pourraient devenir plus rapides que la dernière fois à cause de la différence de date, ce qui serait un peu fou.

Le parcours ouest constitue pourtant un véritable challenge en temps “normal”. Il a, par exemple, accueilli le PGA Championship en 1997. Le vainqueur Davis Love III l’avait emporté sur un score de -11 en signant 3 cartes de 66 sur ce Par70. Mais ils n’étaient pour autant que quatre joueurs sous le Par après 4 tours. Le tout sans préparation en mode US Open.

Sur le parcours Ouest de Winged Foot GC, habituellement un Par72 de 6352m, un joueur 18 d’index aurait 6 coups de rendus. Ceci explique sans doute pourquoi le club possède l’un des pourcentages les plus élevés des Etats-Unis en ce qui concerne le handicap – pardon Index WHS – à un chiffre de ses membres. Ils sont 189 joueurs de moins de 5 dont 82 inférieurs à 2.

Une histoire raconte d’ailleurs que le Canadien David Mulligan, membre du club au milieu des années 30, y aurait tapé un second coup directement dans la foulée d’un premier raté sur le tee du 1. A ses partenaires de jeu, il annonça alors qu’il jouait un “coup de correction”. La Mulligan serait donc née à Winged Foot. Mais de l’avis des membres, ce “monstre” est juste. Il pénalise les mauvais coups autant qu’il récompense les bons donc.

Toutefois, point de “seconde chance” pour les professionnels cette semaine. Le parcours sera configuré en Par70 (trous 5 et 16 en Par4 au lieu de Par5) de 6837m ! On retiendra les trous les plus longs par type : le n°3 sera un Par3 de 222m, le n°5 sera un Par4 extensible jusque 479m et le n°12 un Par5 de 579m.

Souhaitons maintenant que l’USGA, comme hélas trop souvent lors des dernières éditions, ne fausse pas le jeu exagérément tellement cela semble inutile. Aux dires de tous, le parcours Ouest du Winged Foot Golf Club nécessite de savoir driver long et droit, d’avoir un jeu de fers de haute précision, un petit jeu exceptionnel et un putting de grande qualité. Le futur champion de ce 120e US Open ne devra donc rien à la chance et aura produit un jeu impressionnant cette semaine. Vivement que ça commence !

 

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