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Perrine Delacour : “Je pense que je travaille autant mais plus efficacement”

Alors que la saison a bel et bien repris sur le LPGA, retour sur un entretien avec Perrine Delacour, la n°2 tricolore qui évolue aux USA depuis 2013.

 C’est par l’intermédiaire d’Adrien Mörk, son ancien coach, que nous avions pu échanger avec Perrine Delacour avant l’été. C’est l’inconnu total !” nous disait-elle alors que la saison du LPGA n’avait toujours pas redémarré.

Après plus de 5 mois d’interruption, le circuit élite féminin a repris. Perrine a joué 4 tournois et a passé le cut à chaque fois. Elle participait pour la première fois au Women’s Open et au ANA Inspiration, deux des quatre majeurs qui auront lieu en 2020 et a terminé première tricolore avec une 39e place ex-aequo en Ecosse et une 35e place ex-aequo en Californie.

De quoi faire parler d’elle dans les médias français mais aussi américains : “Je me sens à l’aise avec les médias et l’école américaine m’a aidé, mais je regrette surtout qu’on parle du golf féminin uniquement lorsqu’il y a des résultats, du coup cela ne nous aide pas à trouver des soutiens.” nous disait-elle lors de notre interview, alors que Perrine évolue cette saison sans sponsors.

Perrine s’entraîne près de chez elle, à Orlando en Floride au golf privé d’Orange Tree. Son équipe se compose d’un préparateur physique Josh Loyo, Californien qui travaille étroitement avec son entraineur Chris Masson basé à San Diego ainsi qu’une préparatrice mentale Amélie Cazé basée en France. 

Mes blessures m’ont appris à relativiser et me forger un mental

Les blessures qui ont marqué sa jeune carrière sont définitivement derrière elle : “J’ai eu une opération au poignet, des blessures aux deux épaules et une fracture de fatigue aux côtes en quelques années…“. Le physique retrouvé est une des raisons majeures de sa superbe saison 2019. Elle a regagné un droit de jeu complet sur le LPGA en remportant la saison du Symetra Tour (2e division américaine) grâce, entre autres, à 2 victoires et 5 Top5.

La Française qui a fêté ses 26 ans en avril est partie aux USA à 19 ans où elle a obtenu une catégorie partielle lors des cartes du LPGA : “J’ai de suite aimé les États-Unis, ce qui a facilité mon intégration. J’étais déjà venu avec les équipes de France et mon entraineur Edouard Brechignac. Au début je voulais tenter une université américaine, mais mon niveau de golf m’a permis de tenter les cartes américaines et d’accéder au Symetra Tour où je suis passé pro à 19 ans, puis sur le LPGA. » 

J’ai su créer une dynamique depuis l’an dernier 

Pour sa première saison américaine, elle n’a manqué que 3 cuts sur 24 tournois joués et a signé 4 Top10 dont 2 fois deuxième. Elle a pu alors évoluer 2 saisons et demi sur le LPGA avant les premières blessures qui vont gâcher de nombreux mois. Bénéficiant d’une exemption médicale, elle revient sur le LPGA début 2017 mais la saison sera compliquée (13 cuts manqués sur 20 tournois).

En 2018, le physique tient bon et les sensations reviennent même si les résultats ne sont pas suffisamment réguliers pour conserver sa carte. Le déclic se produira la saison suivante : “Lors de la saison 2019, où j’étais de retour sur le Symetra, mes débuts étaient moyens et quand j’ai raté 2 cuts de suite, j’ai réagi en voyant mon coach pendant une journée où on a travaillé essentiellement le putting et le mental. Et c’est reparti. Ma technique était bonne, mais on a modifié ma façon de penser“. 

https://www.instagram.com/p/B8ovAvdoV0H/?igshid=1dg144081ov0i

La saison 2020 repartait sur les mêmes bases avec un Top20 lors de son second tournoi suivi d’une superbe 3e place en Australie juste avant l’arrêt du circuit. Pour le premier tournoi de reprise, elle enregistre une 16e place ex-aequo au LPGA Drive On Championship. La semaine suivante, elle est forcée de se retirer du champ du Marathon LPGA Classic. Son caddie a été testé positif au COVID-19, Perrine est, elle, négative mais doit observer une quarantaine qui l’empêche de se rendre au Scottish Open et de correctement préparer le Women’s Open qui suit.

Je fais mon truc plus que regarder les autres

Il reste désormais 7 tournois pour terminer cette saison tronquée, et encore 2 majeurs avec le KPMG PGA Championship en octobre et l’US Open en décembre. Perrine devrait jouer le premier, le second ce n’est pas encore le cas. La tricolore, actuellement 28e du classement Race to CME Globe sur le LPGA, devra engranger beaucoup de points d’ici le 11 novembre prochain pour grimper au classement général ou au classement mondial avant le début de l’US Open.

Entourée de son équipe et la santé retrouvée, Perrine Delacour a confiance en elle : “il n’y a pas de joueuses qui me font peur. On a tous un « mental process » de gagnante” nous confiait-elle. Si elle apprécie particulièrement l’Américaine Stacy Lewis : “j’ai suivi le retour de Stacy qui a été opérée au dos à une époque où j’étais blessée et cela m’a motivé“, elle ne veut pas accorder plus de respect que de raison à ses adversaires : “Bien entendu, quand on regarde le palmarès d’une Inbee Park, elle est peut-être différente de nous par son entrainement et sa confiance en elle, mais il ne faut pas en faire pour autant des complexes.”

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La Française a souvent clamé que son objectif était d’être n°1 mondiale et elle s’en donne les moyens : “Je pense que je travaille autant mais plus efficacement ». Sur la route du sommet, elle s’est définie des étapes : “Les Jeux Olympiques, c’est important dans une carrière et on a cette chance d’être revenu (le golf -ndlr) aux jeux. Il y a l’aventure olympique au village notamment mais une médaille, cela reste l’objectif principal.”

Et quand on lui demande la différence entre le Symetra Tour et le LPGA, Perrine nous répond sans hésiter : “C’est surtout lié à la préparation des parcours et le niveau des meilleures joueuses mondiales, mais une fille qui performe sur le Symetra va réussir sur le LPGA”. 

C’est tout le mal que l’on lui souhaite.

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