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La victoire des nations unies

La 7e victoire de l'Europe en 17 éditions de Solheim Cup est celle d'une équipe unie et à l'unisson où le talent n'a pas de frontières.

C’est une première. Jamais autant de pays différents n’avaient défendu les couleurs de l’Europe en Solheim Cup. En incluant capitaine, vice-capitaines et joueuses, dix nations* étaient représentées. Ensemble, elles sont allées défendre brillamment leur titre en terres américaines infligeant une seconde défaite consécutive aux États-Unis.

On avait ressenti que le finish de la veille avait placé les joueuses de la capitaine écossaise Catriona Matthew sur une rampe de lancement avant les simples. En menant, 9-7 après les sessions de doubles, l’Europe n’avait besoin que de cinq points en 12 matches, même pas la moitié. Et pourtant. Les derniers mètres d’une ascension sont toujours les plus difficiles.

Les simples sont statistiquement la journée de prédilection des Américaines. Des matches où l’on ne doit compter que sur soi-même. Oui, historiquement, elles sont plus fortes mais c’est aussi de l’histoire ancienne.

Les joueuses européennes sont désormais légion sur le circuit élite LPGA et leur niveau individuel est bien plus élevé que lors des premières Solheim Cup. Ces cinq dernières années, ce sont dix Européennes différentes qui ont ouvert leur palmarès sur le LPGA. On n’en compte que huit pour les USA.

Aussi, à la publication par les capitaines de l’ordre des joueuses pour cette session de simples, l’Europe pouvait être confiante. Sur le papier, la victoire était possible dans chacun des douze duels.

Sur le parcours, cela devenait aussi une réalité. Trois heures après le premier départ de la journée donnée par Anna Nordqvist, l’Europe était Up dans huit des douze matches et en partageait un.

Moins de trente minutes plus tard, Leona Maguire permettait à l’Europe de marquer le premier point de la journée (5&4 face à Jennifer Kupcho). L’Irlandaise, première représentante de son pays en Solheim Cup, a juste éclaboussé de toute sa classe cette édition. Seule joueuse alignée à chacune des cinq sessions, elle en ressort invaincue, avec 4 victoires et un nul. A 26 ans, Maguire s’impose dès ses débuts comme un pilier de l’Europe.

Les points défilent inexorablement. La Suédoise Sagström gagne 3&2 face à Ally Ewing, notre tricolore Céline Boutier 5&4 sur Mina Harigae avant le demi-point de Anna Nordqvist dans le premier match du jour face à Lexi Thompson. Le leaderboard affiche 12.5 à 7.5 en faveur des joueuses européennes. En tant que tenantes du titre, il ne leur reste que 1.5 point à glaner. Il en faut 7 pour les USA sur les huit derniers matches encore en jeu. Mission quasi impossible.

Mais surgit alors la magie du Match Play, ou la sorcellerie de cette formule selon pour quel camp bat son coeur. Nelly Korda gagne enfin un match dans cette édition 2021 et l’emporte 1Up face à l’Anglaise Georgia Hall. Le bleu disparait soudainement du leaderboard, et même sans être totalement rouge, la tendance s’est inversée suffisamment pour que l’Europe commence à transpirer.

Comme toujours au golf, la différence se fait au putting. En majorité dans la capacité à rentrer des putts importants mais cette semaine, cela s’est surtout joué dans la faculté à ne pas les rater. Pendant ces trois jours, les joueuses ont souffert sur ces greens tortueux et fermes, butant à trouver la bonne vitesse et la bonne pente.

Le tournant de ce final a sans doute eu lieu à 17h05, heure de Toledo dans l’Ohio. Austin Ernst a un putt de 2m50 en descente sur le 18 qui peut lui permettre de remporter le trou et son match face à la Danoise Nanna Koerstz Madsen. Sur le green du 17, sa compatriote Lizette Salas a moins de 3m pour remporter le trou et revenir All Square face à la Finlandaise Matilda Castren. L’Europe potentiellement en passe de ramener le point et demi qui lui manque peut n’en prendre aucun.

Ernst passe à gauche du trou et Salas passe à droite.

L’Europe est à 13 points et Castren attaque le dernier trou avec un avantage de 1Up. La Finlandaise qui, elle aussi, a mis à l’honneur son pays pour une première participation en Solheim Cup, fera un détour par le bunker avant d’avoir un putt pour sauver le Par, synonyme de point décisif. Une nouvelle fois, une joueuse Nordique a la victoire au bout de son putter. Une nouvelle fois, les mains ne tremblent pas et le putt tombe.

Peu importe les défaites de l’Allemande Sophia Popov et des Anglaises Mel Reid et Charley Hull alors que le sort de la compétition est déjà joué. La victoire est définitivement acquise avec le match gagné par la Danoise Emily Kristin Pedersen 1Up sur Danielle Kang : 15-13.

Le second succès des Européennes dans l’histoire de la Solheim Cup sur le sol américain est surtout le second succès consécutif de la capitaine Catriona Matthew. Une performance qu’aucune de ses prédécesseurs n’avait encore réussi.

La 7e victoire de l’Europe en 17 éditions de Solheim Cup est celle d’une équipe unie et à l’unisson où le talent n’a pas de frontières. Pour notre plus grand plaisir !


* Angleterre, Allemagne, Danemark, Ecosse, Espagne, Finlande, France, Irlande, Norvège et Suède.

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