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Céline, statut mondial

En remportant son 1er titre majeur à Evian puis en doublant la mise le week-end suivant en Ecosse, Céline Boutier a confirmé son statut parmi les meilleures joueuses du monde.

Immense. Extraordinaire. Magnifique… Les adjectifs peuvent se décliner à l’infini pour définir ce qu’a réalisé Céline Boutier en ce milieu d’été 2023.

Il y a d’abord, et bien sûr, la victoire à Evian. Un succès retentissant pour le golf français et symbolique par les anniversaires qu’il célèbre. 2023, ce sont les 10 ans du tournoi en tant que Majeur, les 20 ans de la dernière victoire tricolore dans une épreuve du grand chelem et on y ajoutera volontiers les (bientôt) 30 ans de la joueuse (10 novembre).

Mais ce triomphe de Céline Boutier « à la maison » est surtout l’aboutissement d’un travail intense et rigoureux depuis ses débuts. En toute discrétion, Céline et son entourage n’ont laissé aucune place au hasard, jugeant à bon escient que les déclarations ne rempliraient pas le palmarès.

Pour ceux qui suivent le golf féminin de loin, le titre à Evian n’est pas une simple prouesse résultant d’une superbe semaine où tout vous sourit. Il est arrivé dans la continuité de ses performances régulières ces dernières saisons.

A commencer par les majeurs. Jusqu’à ce 30 juillet 2023, Céline avait enregistré au moins un Top7 dans chacun des 4 autres majeurs. Evian manquait à l’appel et la ligne du palmarès a été brillamment complétée par la plus haute place possible.

Alors logiquement le concert des louanges à l’égard de la tricolore s’est joué (globalement) à l’unisson par les médias. L’Equipe en a même consacré sa Une, le nom de « Céline Boutier » a été cité sur les ondes et quelques images sont même apparues sur des chaînes de télévision qui ne sont pas du giron Canal.

Alors oui, ce n’est pas la vague médiatique existante avec un sport plus populaire et/ou plus visible à la télé. Ce n’est pas la victoire de Noah en 1983 à Roland-Garros diffusée en plein après-midi sur une chaîne publique.

De manière plutôt surprenante, ce n’est pas non plus celle d’un champion que la FFGolf réclamait pourtant depuis quelques années pour populariser la discipline : «Je ne suis pas persuadé que d’avoir de très grands champions, ça va être forcément une aide pour le développement du golf. » déclarait ainsi Pascal Grizot sur le site Golf Planète dans la foulée du sacre de Céline sur les bords du lac Leman.

Quoiqu’il en soit, la performance de Celine a enthousiasmé une grande partie des fans de la petite balle blanche et c’est bien là le plus important. Les passionnés attendaient depuis longtemps de voir l’un de leurs champions de coeur s’illustrer lors d’une épreuve du Grand Chelem sachant, en toute lucidité, que principalement les Françaises représentaient leur meilleur espoir.

Un bonheur qui s’est vu décupler 8 jours plus tard avec un nouveau trophée lors du Scottish Open. Deux victoires consécutives est la marque des très grands. Comme le soulignait Cyril de la Team #LPBB : « J’ai du mal avec les remarques du type “elle marche sur l’eau”. C’est une énorme bosseuse et elle se donne les moyens de réaliser ce genre d’exploit. Quand Scheffler ou Rahm demontrent la même facilité, on ne dit pas qu’ils marchent sur l’eau mais on parle de domination impressionnante. Pour moi Boutier est dans le même schéma en ce moment. Sure d’elle. »

Olivier de la Team, coach mental, complète ses propos : « Gagner s’apprend et se prépare mentalement. Une victoire vous transforme car elle va modifier les regards et les attentes des médias, des sponsors, du public. Céline avait déjà prouvé qu’elle sait gagner, en particulier en France. Sa progression en Majeurs laissait entrevoir l’exploit réalisé à Evian. Gagner la semaine suivante c’est à la fois simple, parce que le jeu est bien en place, à la fois compliqué parce qu’il faut maintenir un niveau très élevé de concentration et d’attention. Il faut célébrer la victoire, vivre pleinement les émotions positives et en même temps résister aux sollicitations pour bien récupérer et garder toute son énergie. »

Alors que pointe le dernier majeur de la saison, Céline pourrait signer un triplé auquel tout le monde a envie de croire : « L’enchaînement Evian-Ecosse- Women’s Open a selon moi été préparé comme un tout, et qu’une ligne de conduite, sur et en dehors du parcours a été définie et est tenue avec rigueur. Là, réside la clef de ce qui se passe en ce moment pour la tricolore », explique Olivier.

Désormais nº3 du Rolex Rankings, Céline Boutier entrevoit la plus haute marche du classement mondial. Et qui de mieux que Gurvann de la Team pour dérouler les scénarios possibles ! 😉 Histoire de nous calmer un peu, commençons par les moins satisfaisants :

Si Céline ne devait pas passer le cut au Women’s Open, elle aurait alors une moyenne de 6.95 et elle sortirait du podium si :

  • Une joueuse du top12 mondial gagnait le tournoi
  • toute joueuse du top7 mondial finissait 2ème seule de ce majeur
  • Lydia Ko terminait 3e
  • Ruoning Yin signait une 8e place

Une fois ces cas envisagés, passons maintenant au meilleur :

Céline a actuellement 4 points de retard sur Jin Young Ko, la seconde, et 26.5 points de retard sur Nelly Korda, leader du classement.

L’image ci-dessous, vous donne le nombre de points mondiaux acquis en fonction de la place en majeur.

Comme on peut le déduire de cette distribution lors d’un majeur, 4 points à rattraper, c’est vraiment rien.

Cela équivaut à un Top30 pour Céline et un cut raté pour Ko ou un Top15 pour Céline si Ko terminait au mieux Top30.

Pour rattraper et dépasser Korda, une 4ème place seule au pire à condition que Korda ne fasse pas mieux que Top40.

En attendant, Céline Boutier se présente au départ de ce 5e et dernier majeur comme leader au classement de la Costa Del Sol (Tour européen) et comme leader de la CME Globe (Tour américain). La France et les amoureux du golf peuvent se réjouir de posséder une telle championne dont son histoire nous réserve encore certainement de belles émotions. Allez Céline !

 

 

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