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Masters 2016 : Jordan Spieth s’attaque au doublé !

Jordan Spieth vainqueur du Masters 2015 va tenter de remporter une 2ème veste verte consécutive, ce que Nicklaus, Faldo et Woods ont été les seuls à réaliser jusqu'ici.

Gagner un Majeur au cours de sa carrière n’est évidemment pas donné à tous. Jordan Spieth l’a fait. De Willie Park Sr, le premier avec The Open en 1860, à Jason Day, vainqueur du dernier USPGA, ils sont 211 autres joueurs au total à avoir gagné au moins une fois l’un des tournois du Grand Chelem.
Si l’on s’intéresse uniquement au Masters qui se déroule à Augusta depuis 1934, ils ne sont plus que 49 joueurs pour 79 éditions jouées. Jordan Spieth est l’un d’eux. Mais à ce jour, seuls 17 d’entre eux ont remporté le 1er Majeur de l’année 2 fois ou plus, et si l’on restreint la recherche à ceux qui ont réussi à remporter le Masters deux années de suite, ils ne sont plus que 3 ! Alors Jordan Spieth peut-il le faire ?

Jack Nicklaus - Masters 1966
Jack Nicklaus – Masters 1966

À moins de 3 jours du 1er départ du Masters 2016, Jordan Spieth va donc tenter de rejoindre Jack Nicklaus (doublé en 1965, 1966), Nick Faldo (1989, 1990) et Tiger Woods (2001, 2002). Hormis ces statistiques peu à son avantage, Jordan Spieth peut-il réussir là où 45 de ses confrères ont échoué par le passé ?

Cela sonne comme une logique implacable, et parce que cela en est une, mais pour augmenter ses chances de réaliser un doublé, encore faut-il être au départ de l’édition qui suit celle de sa victoire ! 😉
C’est arrivé une seule fois. En 1959, l’américain Art Wall Jr remporte le Masters grâce à un finish impressionnant de 5 birdies sur les 6 derniers trous (Par au 16) pour signer un 66. En dehors du Top10 le dimanche matin, il termine à -4 et coiffe sur le fil Cary Middlecoff (-3) et Arnold Palmer (-2), le tenant du titre. L’année suivante, Art Wall, victime d’une infection à un genou et de problème à un rein ne pourra défendre son titre.

Une fois que votre première balle en tant que champion en titre est en jeu, l’objectif sera d’abord de franchir le cut qui sera fixé dans 36 trous. Une problématique qui n’était pas celle que rencontraient les vainqueurs entre 1934 et 1956 puisque le cut n’avait pas encore fait son apparition. Ce qui, au final, ne s’est pas non plus révélé un avantage puisqu’aucun des 13 vainqueurs différents sur cette période n’a réalisé ce doublé consécutif !
En revanche, depuis 1957 et l’instauration du cut, 9 fois un vainqueur à Augusta n’a pas été au rendez-vous du week-end l’année qui a suivi son titre. Plutôt rédhibitoire donc ! 🙂

Masters-1990_Nick Faldo
Nick Faldo – Masters 1990

Même si cela n’est pas une garantie, mieux vaut débuter par une première carte sous le Par. Aucun des champions en titre n’a pu rééditer sa performance de l’année passée en jouant sa 1ère journée en 72 ou plus.
Être leader au soir du cut n’est pas essentiel puisque ni Nicklaus en 1966, ni Faldo en 1990 et ni Woods en 2002 n’étaient en tête du leaderboard à ce moment du tournoi. Ils pointaient respectivement à 1, 5 et 4 coups du leader. En revanche, le Moving Day doit vous amener au sommet du classement. Nicklaus et Woods étaient co-leaders après 3 tours et Faldo, à la faveur d’une carte de 66, remontait sur le podium à 3 coups.

Masters 2002 - Tiger Woods
Tiger Woods – Masters 2002

En 2002, Woods survole les débats lors de sa dernière journée pour l’emporter avec 3 coups d’avance face à Retief Goosen et 4 sur Phil Mickelson. Mais pour Nicklaus et Faldo, il aura fallu avoir les nerfs solides au-delà des 72 trous habituels.
En 1966, Nicklaus termine dans le Par total avec Tommy Jacobs et Gay Brewer. Le playoff aura lieu le lundi… sur 18 trous ! Ce format persistera jusqu’en 1975 avant de passer l’année suivante en mort subite. Jack Nicklaus va signer une carte de 70 (-2) pour l’emporter avec 2 coups d’avance sur Jacobs et 8 sur Brewer.
En 1990, L’anglais Nick Faldo affronte une situation qu’il connaît bien. Il se retrouve en playoff, à nouveau contre un américain, comme l’année précédente lors de son sacre. Face à Scott Hotch en 1989, il joue le titre en 1990 face à Raymond Floyd. Les 2 hommes démarrent sur le 10 et réalisent le Par. Sur le 11, l’anglais, sur le green en 2, profite que Floyd mette son 2ème coup dans l’eau, pour assurer un doublé grâce à 2 putts pour le Par.

Mais franchir le cut et se retrouver à la lutte pour la victoire finale n’est pas une condition nécessaire et suffisante. Avant ces 3 hommes, en 1954, Ben Hogan aurait pu être le premier lorsqu’après 72 trous, il va jouer un playoff face à Sam Snead. Mais le vainqueur du Masters 1953 échouera d’un coup après 18 trous supplémentaires.
Même motif, même punition en 1962 pour Gary Player, vainqueur en 1961. Dans un playoff à 3, le sud-africain rendra une carte de 71 quand Arnold Palmer va signer un 68.

Seuls 3 joueurs ont donc réussi ce doublé consécutif. 3 champions de décennies différentes. Nicklaus et Woods décrochaient, à cette occasion, leur 3ème veste verte et Faldo sa 2ème.
En 1966, Jack jouait son 6ème Masters en tant que professionnel (+2 comme amateur), Nick jouait son 7ème en 1990 et Woods en était aussi à son 6ème depuis son passage chez les pros (+2 en amateur).

Jordan Spieth va jouer, lui, seulement son 3ème Masters, toujours sur ce même parcours d’Augusta qui pourtant d’une année sur l’autre n’offre jamais les mêmes conditions. C’est ce qui en fait sa beauté et surtout sa force, celle de ne pas se laisser apprivoiser aussi facilement par les joueurs, tout champion en titre qu’il soit !

 

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