Après 4 tours, il n’en reste qu’une. Toujours. Cela aurait pu être, Inbee Park, celle qu’on attendait l’année dernière dans ce même Open pour réaliser le grand Chelem mais la Sud-Coréenne n’a pas su conserver son avance. Cela aurait pu être, Stacy Lewis, celle qu’on attendait cette année mais une dernière carte de 78 l’a écartée de la course rapidement. Cela est donc celle que l’on n’attendait pas, mais alors pas du tout, Melissa Linda “Mo” Martin, 99è au Rolex Ranking avant le début de ce British Open qui grâce à un eagle mo-numental au 18 a surpris tout le monde, y compris elle-même !
Passée professionnelle en 2006, Mo Martin était jusqu’en 2011 joueuse sur le Symetra Tour avant d’accéder au circuit de la LPGA en 2012. Auréolée de 3 victoires dans sa carrière (2007, 2008 et 2011), cette américaine de 31 ans a réalisé la plus belle semaine de sa vie pour repartir de Liverpool avec le trophée du Ricoh Women’s British Open 2014.
Le parcours était le plus fort
Déjà surprenante leader après 36 trous, elle rendait une carte de 77 le samedi qui la replaçait à 3 coups de la tête le dimanche matin. Cette dernière journée allait renverser le leaderboard à cause d’un vent qui s’était mis à souffler fortement pour la 1ère fois depuis le début du tournoi. Résultat : aucune des joueuses ne finissait son dernier tour sous le Par et elles sont 16 sur 70 à avoir joué 80 ou plus !
Martin fut la seule joueuse avec Nordqvist à jouer 72 (Par). Pourtant à +2 pour la journée au départ du 18, ce dernier Par5 laissait aux plus longues frappeuses la possibilité de toucher le green en 2. Classée 156è à la distance au driving, la probabilité de putter pour eagle était donc plutôt faible mais avec son bois 3 en 2ème coup, la balle a volé puis roulé jusqu’à même heurter le mât du drapeau pour ensuite s’arrêter à 1m du trou.
Quand la balle s’est retrouvée dans les airs, j’ai crié ‘Tombe!’. Puis j’ai crié ‘Stop!’. Et lorsque j’ai constaté qu’elle se dirigeait vers le trou, j’ai dit ‘O.K.!, je n’ai plus rien d’autre à dire à cette balle’. Je l’ai même entendue frapper la tige du fanion. C’est quelque chose que je n’oublierai jamais.
– Mo Martin
Avec son putt rentré, Martin s’offre alors un eagle, le premier de l’année, et surtout la tête du leaderboard avec un total de -1. Mais les dernières parties ont encore 3 ou 4 trous à jouer. La chinoise Feng et Inbee Park ne sont qu’à 1 coup, la norvégienne Suzann Pettersen à 3. Sachant que les trous 15, 17 et 18 sont des Par5, l’américaine Martin s’est tout de suite dirigée vers le practice en espérant accrocher un playoff avec au moins l’une d’entre elles.
Aucune de ces 3 joueuses ne réussissait à revenir à hauteur de Martin dans le final du Royal Birkdale, celle-ci pouvait alors tomber dans les bras de son caddie et remporter le 1er grand titre de sa carrière, ni plus ni moins qu’un majeur alors qu’elle n’avait pas encore fait mieux qu’une 13è place sur le circuit cette année.
73 places gagnées au Rolex Ranking (26è), 474.575$ de gains qui lui font quasiment doubler le total de sa carrière, celle qui dit aimer jouer “avec” le vent, est heureuse à l’idée de pouvoir conserver le ranch de son grand-père grâce à cet argent. Un grand-père décédé il y a peu à l’âge de 102 ans et qui la suivait sur tous les tournois, tout centenaire qu’il était pourtant.
Elle offre un 3è majeur consécutif aux USA en 2014 et un de ces beaux moments au golf féminin, et au sport en général !
Photo à la une © Thomson Reuters 2014