Fin juin dernier au siège de la Fédération Française de Golf, Christophe Muniesa, Directeur Exécutif et Directeur Technique National (DTN), a gentiment accepté d’accorder une interview pour La Petite Balle Blanche dans un planning bien rempli quelques jours avant le début de la 98ème édition de l’Open de France.
Christophe, quel est votre rôle en tant que DTN ?
En fait, je fonctionne en binôme avec Maïtena Delamontagne. Pour ma partie, j’assure le pilotage de l’ensemble de la Filière Haut Niveau avec François Illouz et Pascal Grizot.
Nous assurons le suivi du “Programme US” chargé de permettre à l’élite amateur d’intégrer les universités américaines dont l’organisation est le fonctionnement sont très favorables à la pratique du sport de haut-niveau tout en poursuivant ses études. Ce programme touche une 50aine de joueurs et joueuses actuellement.
Et vis-à-vis des joueurs en eux-mêmes ?
J’ai des échanges quotidiens avec eux, soit avec les joueurs directement, soit avec le joueur, son (ou ses) entraîneur(s) et son agent. On établit les programmes du joueur, jusqu’à la mise en oeuvre. On accompagne également les parents, il faut parfois pondérer leur enthousiasme surtout lorsque la dynamique est positive car cela crée beaucoup d’effervescence, parfois il faut plutôt les stimuler. Donc c’est un rôle de régulateur nécessitant beaucoup de pédagogie.
Votre statut d’ancien joueur est un atout ?
Je pense qu’il m’accorde une certaine légitimité, oui. Celle liée à la connaissance du haut niveau, au fait de comprendre ce que peut vivre un joueur dans telle ou telle situation.
Comment se prépare un Open de France ?
L’organisation est assurée par notre filiale commune avec A.S.O. FFGolf Production qui gère les aspects sponsoring et média. Nous avons en charge principalement la préparation du parcours.
Qui gère la venue des joueurs ?
Ce rôle incombe à Bruno Rebeuh. Il faut savoir que nous ne mettons pas en place d'”appearance money” (joueurs venant contre rémunération) donc l’objectif de Bruno est de séduire et recruter les joueurs sur l’intérêt et l’attractivité du tournoi.
En complément, nous accordons 8 invitations où l’on essaie d’équilibrer la répartition entre les joueurs espoirs français au mérite et l’intérêt pour la notoriété du tournoi. Cela peut également arriver que nous en délivrions à des joueurs étrangers peu connus parce qu’ils appartiennent à la même “écurie” qu’un joueur de plus grande renommée. C’est en quelque sorte un échange de bons procédés pour permettre la venue de joueurs stars.
Quelle est votre mission pendant le tournoi ?
J’ai malheureusement très peu de temps pour profiter de l’évènement sportif en lui-même. J’assure en quelque sorte un rôle d’ambassadeur auprès des médias et des sponsors.
Nous sommes à quelques semaines de la Ryder Cup en Ecosse (23-28 septembre 2014), ultime étape européenne avant 2018…
Oui, la prochaine fois, ce sera chez nous. 4 ans c’est encore loin mais cela va venir vite. Nous serons à Gleneagles (lieu de la Ryder Cup 2014 -ndlr-) avec un pavillon FFGolf et partenaires de Ryder Cup 2018 afin de présenter nos spécificités, nos différences et les atouts de l’accueil en France. Nous insisterons notamment sur la connexion avec l’aspect culturel de Paris avec la Ville de Paris, le château de Versailles, les musées d’Orsay et du Louvre. Nous souhaitons démontrer la qualité de l’accueil golfique de notre pays avec les golfs de Biarritz, du Médoc, du Touquet ou encore de Terre Blanche. La France est un pays de golf et nous tenons à le faire savoir.
Et sur les plans sportif et structurel avec le parcours du Golf National ?
Vous savez, quand on a été retenu pour l’organisation de la Ryder Cup, nous n’avions, sans méchanceté aucune, peu d’atout sportif. Aujourd’hui, avec les résultats de Victor Dubuisson et même d’Alexander Levy, nous disposons d’un levier fantastique qui nous permet de prendre la parole et surtout d’être écouté dans le monde du golf.
Quand à l’Albatros (parcours de l’Open de France et de la Ryder Cup 2018 -ndlr-), nous prévoyons une fermeture à l’été 2015 pour quelques travaux d’aménagement pendant 1 an. Principalement pour permettre un accueil du public dans d’excellentes conditions. Le parcours en lui-même ne devrait être que peu concerné. Nous ré-ouvrirons pour accueillir l’Open de France 2016.
Justement, à l’instar de l’Evian Championship devenu 5ème majeur sur le circuit féminin, peut-on imaginer que ce tournoi devienne un jour une composante du Grand Chelem chez les hommes ?
Je n’y crois pas trop, hélas ! Si, un 5ème majeur devait faire son apparition, ce serait plus vraisemblablement sur le continent asiatique. En revanche, pourquoi pas une épreuve du Championnat du Monde (WGC) ! Il faudrait réunir le budget et valider le calendrier mais c’est une épreuve que nous envisageons.