L’homologue européen de l’US PGA n’est certes pas un Majeur mais sa notoriété mondiale, sa dotation, 5 M€, la plus élevée de l’European Tour avant le final de la Race To Dubaï, les points qu’il rapporte justement pour la qualification à ces derniers tournois de la saison font du BMW PGA Championship un évènement phare chaque année.
Tournoi créé en 1955, il emménage définitivement en 1984 au Wentworth Club, le siège de la PGA du Tour Européen. Une première “gâchée” par le mauvais temps obligeant l’organisation à réduire la compétition sur 54 trous. Les sponsors “titre” se succèdent Whyte & Mackay (Spiritueux) pendant 4 années puis Volvo avant d’être repris par BMW en 2005. L’appellation actuelle de BMW PGA Championship intervient en 2007.
Ce qu’il faut retenir (ou pas) du BMW PGA Championship :
- Le tournoi a longtemps été dénommé “British PGA Championship” et considéré comme le plus prestigieux en Grande-Bretagne après The Open.
- De l’anglais Ken Bousfield, premier vainqueur, à son compatriote Maurice Bembridge, vainqueur en 1974, les 20 éditions ont consacré un britannique ou un irlandais (Bradshaw en 1958).
- 1975 voit la première victoire, et la seule à ce jour, d’un américain… Arnold Palmer “himself” ouvrant la voie à d’autres joueurs internationaux : Vicente Fernandez, Argentine, en 1979, Rodger Davis, Australie, en 1986, Mike Harwood, Australie, en 1990, Tony Johnstone, Zimbabwe, en 1992, et Angel Cabrera, Argentine, 2005.
- Les européens ont donc (logiquement du fait de leur représentation) la main mise sur le BMW PGA Championship où les anglais comptent 29 victoires, très loin devant les écossais et les espagnols avec 6 titres chacun.
- Les plus grands joueurs européens de ces dernières décennies ont inscrit leur nom au palmarès : Sir Nick Faldo (détenteur du record de victoires : 4), Tony Jacklin, Bernard Langer, Ian Woosnam, Seve Ballesteros, Colin Montgomerie ou encore Luke Donald et Rory McIlroy, tenant du titre.
- L’anglais Peter Alliss et l’allemand Bernard Langher sont triples vainqueurs mais seul l’écossais Colin Montgomerie l’a fait 3 fois consécutivement, alors Volvo PGA Championship, en 1998, 1999 et 2000.
- Depuis sa dénomination actuelle de BMW PGA Championship, le titre a été remporté 4 fois sur 8 au terme d’un playoff dont le dernier en date a consacré le jeune italien Matteo Manassero en 2013.
- Le record du tournoi est co-détenu par le danois Anders Hansen (2002) et l’écossais Scott Drummond (2004) avec un total de 269 (-19). Depuis que l’évènement a lieu de manière permanente au Wentworth Club, en 1984, il n’y a que 6 vainqueurs avec un total à un chiffre sous le Par, les 25 autres ayant joué au minimum -10 dont le -12 de Howard Clark en 84 alors qu’il n’y a eu que 3 tours.
- Le Wentworth Club, dans la banlieue au sud-ouest de Londres, compte 3 parcours de 18 trous et un 9 trous. Le West Course, qui accueille le BMW PGA Championship, date de 1926 par l’architecte Harry Colt puis modernisé et redessiné par Ernie Els en 2006 et sur les années 2009-2010 avec notamment 18 nouveaux greens.
- Le parcours a été le théâtre des plus belles compétitions : World Match Play Championship entre 1964 et 2007, la Ryder Cup de 1926 et 1953, le Senior Masters de 1997 à 2007 ou encore l’English Amateur Championship de 1961 et 1983.
- Le West Course est donc un Par72 (35+37) de 7.302 yards (6.677m) qui compte 1 seul Par5 à l’aller (trou n°4) contre 3 au retour (12, 17 et 18). À noter que le trou n°1 est habituellement un Par5 mais joué en Par4 lors des compétitions professionnelles. Ci-dessous la vidéo “flyover” du 1er trou :
L’édition 2015 du BMW PGA Championship
Si McIlroy est le tenant du titre, le West Course n’est pas pour autant un parcours qui favorise plus particulièrement les gros frappeurs car c’est avant tout une question de précision. Les fairways hébergent régulièrement des bunkers incitant à ne pas sortir trop souvent le driver et les véritables “trous” de sable autour des greens sont à éviter autant que faire se peut.
Mais la plus grosse difficulté du parcours réside certainement dans les vents capricieux qui y soufflent quasiment de manière permanente et qui varient souvent, parfois sur un même trou. Selon Luke Donald, double vainqueur en 2011 et 2012, l’expérience du terrain est un atout ici encore plus qu’ailleurs.
Une fois qu’on a dit tout ça, il en ressort naturellement parmi les 150 au départ que Rory McIlroy est une nouvelle fois le mieux placé pour conserver son titre. Sa démonstration de force le week-end dernier au Wells Fargo dans tous les compartiments du jeu (Driving distance : 1er, Sand saves : 1er, Fewest bogeys : 1er et Greens hit : 2e) ne peut être atténuée que par une éventuelle fatigue liée au retour en Europe et au “jet lag”.
Au titre de l’expérience et dans un tournoi qui sourit régulièrement aux anglais, Justin Rose et Lee Westwood, tous les 2 deux fois 2ème, font aussi partie de mes favoris. Même s’il est moins bien ces derniers mois, même s’il a manqué le cut au Masters et au Players, j’y ajouterai Luke Donald qui avait réalisé entre les 2 un bon Top15 au RBC Heritage. L’anglais a l’un des meilleurs jeux de fer du circuit et connaît parfaitement le parcours.
Côté Europe continentale, Miguel Angel Jimenez toujours surprenant à plus de 50 ans et l’italien Francesco Molinari peuvent tirer leur épingle du jeu après leur belle semaine espagnole.
On gardera aussi un oeil sur les sud-africains toujours placés mais jamais gagnants qui, avec 12 joueurs, est la 2è nation la plus représentée avec la France après l’Angleterre. George Coetzee est le plus en vue du moment (2 victoires cette saison) et Ernie Els certainement celui qui connaît le mieux le West Course ! 😉
Côté outsiders, Jamie Donaldson (8è au Players) et l’anglais Danny Willet (3è au WGC-Match Play) seront les “préférés” de La Petite Balle Blanche ! 🙂
Quid des français ?
Pas moins de 12 français au départ suite au forfait de l’américain Patrick Reed (Brooks Koepka est lui présent) qui permet à Jérôme Lando-Casanova de rentrer dans le champ du BMW PGA Championship.
Ce tournoi est typiquement un de ceux qui pourrait faire le bonheur de Victor Dubuisson tant le français possède les cartes maîtresses dans son jeu sur un tel parcours mais il peine à retrouver sa forme et reste sur des échecs successifs : cut manqué en Espagne, éliminé en poule au WGC et cut manqué au Masters. Mais Victor a trop de talents capables de resurgir quand on s’y attend le moins pour le rayer de la liste des prétendants à la victoire.
Au titre du potentiel qui est le leur, Alexander Levy et Gary Stal peuvent espérer un bon résultat mais entre le forfait d’El Toro (malade) avant l’Open d’Espagne et le retour à la compétition du lyonnais depuis le Volvo China Open, un Top10 serait déjà une belle performance.
On suivra attentivement la 1ère participation d’Edouard Espana, leader après 2 tours de l’Open d’Espagne et qui termine sur une très belle 2nde place.
Les choix de LPBB
5* : McIlroy
4* : Rose, Westwood
3* : Donaldson, Molinari, Coetzee
2* : Jimenez, Willet, Els, Dubuisson
1* : Donald, Levy, Stal
Le BMW PGA Championship en version digitale :
- Site web du tournoi
- Twitter : @BMWPGA
- Facebook : TheEuropeanTour