C’est bien connu, le plus dur reste de confirmer ! Après 3 éditions (1985, 1987 et 1989) où l’Europe a gagné ou conservé le trophée, les USA ont répondu par 2 victoires, à Kiawah Island en 1991 et au Belfry en 1993. La Ryder Cup 1995 s’annonce compliquée pour les européens sur le difficile parcours du Oak Hill Country Club (New-York) préparé à la sauce “US Open” et censé favoriser les locaux ! Retour sur une victoire européenne que les américains maudissent encore.
Une Amérique trop sûre d’elle
Pour cette Ryder Cup 1995, les USA sont plus que favoris pour enchaîner un 3ème succès de rang. Les 2 équipes sont constituées de joueurs d’expérience (36 ans de moyenne d’âge pour les USA contre 37 pour l’Europe) même si les tenants du titre présentent 5 rookies (dont Phil Mickelson, âgé de 21 ans) en Ryder Cup contre seulement 2 côté visiteurs.
L’écossais Bernard Gallacher, capitaine lors des 2 dernières éditions, avait souhaité sélectionner José-Maria Olazabal en plus de Nick Faldo (9 participations) parmi les 2 choix qui existaient à cette époque. Malheureusement, l’espagnol est blessé et Gallacher appelle alors Ian Woosnam qui va jouer lui sa 7ème Ryder Cup.
Lors de la 1ère journée, la paire étincelante de 1993 qui associe Faldo à Montgomerie perd lors de la session de Foursomes puis lors des Quatre Balles. Les victoires de Ballesteros qui joue avec l’anglais David Gilford ou encore de Sam Torrance et Costantino Rocca ne suffisent pas à empêcher les USA de mener 5 à 3 après ces premiers matches.
Le samedi matin, le réveil des européens se déclenche avec le coup de fer5 de Costantino Rocca sur le Par3 du trou n°6 lorsque l’italien réalise un trou en un. Rocca et son partenaire Torrance ne font qu’une bouchée du duo Davis Love III/Jeff Maggert en l’emportant 6&5 !
Dans la foulée, Faldo/Montgomerie permettent aux européens de revenir à 5-5 en prenant la mesure de Strange/Haas. Langer/Gilford ajoute un nouveau point mais la paire Woosnam/Walton perd son match sur le 18.
Ce Foursome semble remettre les américains sur les bons rails et la session de Quatre Balles est quasi à sens unique avec 3 victoires contre 1 défaite. Après 2 jours, les hommes du capitaine Lanny Wadkins mènent 9 à 7 avant la session des simples. Le sourire est sur toutes les lèvres d’un pays qui n’a jamais été battu lorsque son équipe menait après les doubles.
Philip Walton, le héros inconnu
Cette assurance est encore confortée au début de cette 3ème et dernière journée avec la victoire de Tom Lehman face à Seve Ballesteros 4&3. Mais, à l’image de la veille, c’est encore un trou en un qui va sonner la charge des européens. L’anglais Howard Clark assomme Peter Jacobsen sur le Par3 du trou n°11 avec un coup de fer6 magistral et ramène un point précieux quelques trous plus tard à l’Europe.
Le match nul de Ian Woosnam et les victoires de Mark James, David Gilford et Colin Montgomerie vont permettre à l’Europe de prendre la tête 11.5 à 11. Le nouveau point ramené par Faldo sur le trou 18 est inespéré au terme d’un match où il était mené 3Dn face à Curtis Strange. Après la victoire de Sam Torrance, et malgré la défaite de Bernhard Langer, il ne manque plus qu’un seul point aux européens pour reprendre le trophée… Mais avec un 1/2 point, les USA le conservent !
L’irlandais Philip Walton (vainqueur de l’Open de France 1990), totalement inconnu du public américain mène 2 Up au 16 face à Jay Haas, un des hommes en forme de cette année: T3 au Masters, T4 à l’US Open et T8 au PGA Championship. Haas remporte le trou 17 et s’offre une chance d’égaliser le match. Sur l’ultime trou, le drive de l’américain va s’égarer dans les arbres et Walton aura ensuite 2 putts pour offrir une 3ème victoire à l’Europe.
La 10ème confrontation entre les USA et le Vieux Continent aura lieu à Valderrama 2 ans plus tard. L’équipe européenne drivée par leur capitaine Seve Ballesteros l’emportera sur le même score de 14.5 points à 13.5.