Dans 19 mois maintenant, La France va accueillir la Ryder Cup.
La plus prestigieuse des compétitions de golf est aussi sur le podium des évènements les plus médiatisés de la planète, après la Coupe du Monde de Football et les Jeux Olympiques. Bien évidemment, si vous êtes golfeur, rien de nouveau, puisque le sujet apparaît de plus en plus souvent dans votre “Timeline” – fil d’actualités – et votre messagerie.
Toutefois, la notoriété de cette rencontre biennale entre USA et Europe va bien au-delà des fans de la petite balle blanche. Fin 2015, un sondage réalisé pour le site sponsoring.fr révèle que 9% des Français sont au courant que la Ryder Cup aura lieu en septembre 2018 sur notre territoire, environ 5 millions donc. Pas mal, non!
Et il y a même fort à parier qu’un sondage aujourd’hui permettrait de constater un taux bien au-dessus des 10%. Pourquoi?
Parce que la communication s’intensifie au fur et à mesure que le rendez-vous approche. Et même si l’on peut regretter que la FFGolf ne relaie quasiment jamais les publications et animations des sites et/ou des médias non “institutionnels” (et se demander aussi pourquoi), nous sommes nombreux à nous faire écho de la Ryder Cup.
Licenciés FFGolf globalement en baisse
Certes, être au courant ne veut pas dire intérêt mais comme la FFGolf aime le rappeler à qui veut bien l’entendre, le vivier de potentiels golfeurs (auquel on incluera les joueurs occasionnels non licenciés) serait au moins 2 à 3 fois le chiffre des licenciés actuels.
Malgré un tel réservoir, l’année 2016 s’est pourtant conclue avec un gain minime de seulement 150 licenciés par rapport à 2015 pour un total de 407.719 licenciés. Dans un mini-bilan 2016 dressé sur le site web de la FFGolf, le président Jean-Lou Charon adopte la vision de “la bouteille à moitié pleine”: «Nous terminons sur une très légère progression de 0.04%. Nous devons poursuivre nos efforts pour encourager la création de nouveaux golfeurs notamment chez les jeunes.»
D’après le dossier annuel Statistiques des Licences disponible également sur le site web de la FFGolf, cette courbe qui s’inverse est majoritairement due aux femmes et hommes de plus de 68 ans (+8.641 licences). En fait, exceptées les tranches d’âge ‘moins de 12 ans’ (+422 licences) et ’16 à 18 ans’ (+161), elles sont absolument toutes en baisse avec les taux les plus forts pour les personnes âgées de 19 à 45 ans, tous sexes confondus (-4.930 en total cumulé).
En regardant de plus près les statistiques, on constate que la Fédération enregistre une perte de 15.042 licenciés (2012 à 2016) depuis que la France a remporté, fin 2011, l’organisation de la compétition en 2018. En clair si effet Ryder Cup il doit y avoir, il est encore loin de se faire ressentir et le simple fait d’en parler ne suffit pas à faire venir les gens au golf…
Parce que la partie promotion du golf, de ses valeurs, de ses règles, de ses bienfaits ou de ses atouts est la grande “oubliée” de la communication quotidienne de la FFGolf.
Partager, échanger et s’engager!
Force est de constater que l’ensemble des outils utilisés par la Fédération pour communiquer avec ses membres et l’extérieur proposent la même ligne directrice: les golfeurs professionnels (incluant la Ryder Cup) ou ses meilleurs amateurs. Site web, newsletters, réseaux sociaux ne semblent exister que pour mettre en avant l’élite, laissant de côté la quasi totalité des autres golfeurs, réels ou potentiels.
Parce que toi qui aimes le golf. Toi qui aimes jouer et qui aimerais sûrement le faire plus souvent. Toi qui peux avoir un intérêt pour le haut niveau mais qui es surtout intéressé par élever le tien. Ou toi qui te poses des questions sur l’organisation et le développement de ton sport… Donc toi qui paies (ou pas) ta licence, on ne te parle pas, on ne s’intéresse que rarement à toi, sauf quand il s’agit de renouveler justement ta licence, en te vantant principalement les avantages des partenaires ou des services dont, personnellement, je cherche encore la pertinence (Co-voiturage, Hébergement ^^).
Le reste du temps, on s’obstine à t’envoyer par mail, par tweet, par post les actualités des championnes et champions actuels ou en devenir.
Dans mon entourage familial et amical, je peux vous citer facilement 15 à 20 personnes attirées par le golf, de près ou de loin, mais je ne suis pas sûr qu’il y en ait 2 qui s’intéressent aux résultats du week-end.
Sachant que, soyons lucides, dans l’hypothèse où cela t’intéresse vraiment, tu as déjà suivi ces actualités via d’autres canaux.
À fortiori, comment le choix d’une telle communication espère inciter des golfeurs à prendre leur licence ou attirer celles et ceux qui seraient bien tentés par jouer au golf mais qui ne savent pas vraiment par où commencer.
Un simple coup d’oeil à la page d’accueil du site de la Fédération permet de comprendre que la pratique est considérée comme accessoire et secondaire par rapport aux actualités des professionnels.
Évidemment, le menu permet d’obtenir ce genre d’informations et d’arriver, par exemple, sur la page “débuter > jeunes > budget” du site… qui évoque encore la licence 2013-2014! Sérieusement?!
(En comparaison, visitez le site de la Fédération Anglaise de Golf).
Même constat sur les réseaux sociaux où la notion de communauté est un concept abstrait puisque ces outils ne sont en fait utilisés qu’à moitié. “Médias” oui, pour la diffusion des résultats sportifs. Mais oublié l’aspect “Sociaux” via des conversations et des interactions qui sont le coeur de Twitter, Facebook et Instagram pour ne citer qu’eux..
Donc moins de golfeurs licenciés, globalement entre 20 et 40 ans.
Dans le même temps, on note que ce sont ces mêmes tranches d’âge où le taux de pénétration des réseaux sociaux est le plus élevé en 2016 (94% pour les 18-24 ans et 82% pour les 25-39 ans). Source: Statista.
D’où la logique naturelle et l’intérêt évident d’utiliser avec pertinence ces nouveaux canaux de communication pour assurer la promotion et le développement du golf.
Un exemple, dans le fil Instagram de la FFGolf, le dernier post qui évoque la pratique du golf pour un non initié date du 10 août 2016… 1 sur ces 6 derniers mois.
A post shared by Fédération française de golf (@ffgolf) on
Et quand les réseaux sociaux se font le relai d’un message “provocateur”, on attendra en vain d’être appuyé dans la conversation qu’on engage avec les auteurs pour défendre et/ou nuancer ce stéréotype.
On aura beau dire ce qu’on veut, le golf c’est cher ! #ONPDP @Inesisgolf pic.twitter.com/f6EnFWfeNZ
— ONPDP (@pigeonsfrance4) 25 avril 2016
Bien sûr, le golf a un coût. Oui, le golf est gourmand en temps. Oui, le golf peut être frustrant. Mais des solutions existent, elles sont même créées par la FFGolf. Elles s’appellent par exemple “Initiations Gratuites”, “Pass Go for Golf”, “Départs avancés” ou encore “Petites Structures”… Encore faudrait-il en parler, échanger, partager, relayer et le faire savoir !
Une organisation quelle qu’elle soit qui ne s’intéresse que rarement à ses membres, à ceux qui souhaitent le devenir, fait un gros pari en espérant qu’un évènement, ou un champion, suffira à son développement…