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Julien Benneteau : ”Le golf, Tiger, la Ryder Cup et moi”



Julien Benneteau est un champion de tennis passionné de sport et de golf en particulier. Il nous livre ici ses coups de cœur pour un sport qu'il espère bientôt pouvoir pratiquer davantage…

Vainqueur de la Coupe Davis avec l’équipe de France en 2017 et de Roland-Garros en double, médaillé de bronze aux JO de Londres en 2012, Julien Benneteau est un champion de tennis passionné de sport… et de golf en particulier. Il nous livre ici ses coups de cœur pour un sport qu’il espère bientôt pouvoir pratiquer davantage…

Julien, tu es un grand supporter de l’Olympique de Marseille. Dimanche soir, tu as choisi quel programme TV ? OL-OM, la finale Del Potro-Federer à Indian Wells ou le Bay Hill avec Tiger et Rory ?

(sourire) J’ai beaucoup zappé. J’étais surtout sur le foot et le golf. Et puis après le foot, j’ai regardé un peu le tennis, quand même…


On sait que tu es grand passionné de sport. Le golf, tu es tombé dedans de quelle façon ? Par la pratique ou devant un tournoi à la télévision ?

(réflexion) J’ai du mal à me souvenir… Je crois que mon premier contact avec le golf est d’abord passé par le jeu. Mon père jouait un peu, je l’ai suivi. J’ai bien aimé, mais je me suis vite lancé dans le tennis à 100%. J’ai donc eu une longue période sans toucher un club. Après, mon intérêt pour le circuit pro est né avec Tiger Woods. L’un de mes premiers souvenirs doit être sa victoire en 1997, quand il écrase le tournoi. J’avais 16 ans. Avant ça, les noms de Ballesteros, Faldo, Norman me parlaient. Mais la médiatisation du golf en France était faible. Quand Canal+ a commencé à diffuser les majeurs, j’ai accroché. Et puis une fois sur le circuit pro, je suivais beaucoup les tournois du PGA Tour quand j’étais en tournée aux Etats-Unis (mars et août septembre).

Depuis combien de temps es-tu vraiment un joueur de golf ?

J’ai attendu d’être vraiment installé sur le circuit pour m’y remettre, alors que j’avais tapé des balles tout petit, chez moi, au golf de la Bresse. Cela fait 10 ans que je suis un joueur régulier, même si parfois je n’ai pu faire que trois parcours par an. Mais ça va bientôt changer…

Tu prends ta retraite des courts dans quelques mois, tu as prévu de jouer au golf davantage ?

Oui bien sûr. J’ai envie de progresser, de prendre des leçons. Je n’en ai pris que trois ou quatre au total. Je vais chercher un pro. Je joue aux alentours de 16 d’index. Je dois jouer plus régulièrement et je vais bientôt avoir plus de temps… Mais je n’ai aucun objectif de compétition. Ce que j’aimerais c’est me faire un réseau de copains “golfiques” et qu’on se retrouve régulièrement sur des parcours.

Quel matériel as-tu dans ton sac ?

J’ai des fers Titleist qui ont 5 ou 6 ans … J’ai des manches stiff un peu rallongés. Mon driver est un Taylor Made M2 mais mon shaft est vraiment trop raide. Je vais devoir changer ça.

Quel est ton coup préféré ?

Je ne me suis jamais posé la question ! Pas le putting a priori. Je n’ai aucun souvenir d’avoir rentré une longue ficelle… Au drive, il m’arrive parfois de claquer une balle à 250m. Avec les fers, je ne suis pas trop puissant. J’essaie de contrôler les distances, je ne suis pas “calé”. J’ai des grands bras de levier. Quand je fais une erreur technique, je peux faire des erreurs de direction de 30m facile (sourire)…

Un souvenir fort sur un parcours ?
 Un coup magique ?

Non, pas encore. Ah si, j’ai fait une eagle une fois sur le golf de la Bresse. Drive, bois 3, putt. Plutôt sympa.

As-tu déjà partagé une partie avec un pro de golf, un autre joueur de tennis ?

J’ai joué quelquefois avec Arnaud Clément, Guy Forget ou encore Olivier Patience (ex 87e mondial à l’ATP, il est presque “scratch” et a disputé une fois les qualifications de l’Open de France). Lui, il joue très, très bien…

Un parcours préféré ?

L’Albatros du National. C’est costaud ! A Indian Wells (Californie), j’ai joué souvent sur des parcours superbes, avec des greens et des fairways manucurés. J’ai joué aussi un parcours magnifique à Melbourne, pas le Royal, mais un autre tracé façon links, dont j’ai oublié le nom. Et je vais citer le parcours de la Bresse, qui est vraiment très beau et qui me tient à cœur. Je ne suis jamais allé encore en Ecosse ou en Irlande. C’est quelque chose que j’adorerais faire avec des amis.

Lorsqu’il disputait le tournoi Masters 100 d’Indian Wells, Julien Benneteau s’égarait parfois sur les superbes parcours avoisinants le stade de tennis. © A. Couvercelle

Si tu pouvais choisir demain, sur quel parcours rêverais-tu de jouer ?

Pfff… C’est dur. Saint Andrews ou Augusta ? Allez, je choisirais Augusta. J’ai tellement de souvenirs télévisuels. J’ai bien les 9 derniers trous en tête, mais pas trop les 9 premiers. J’aimerais simplement fouler le parcours pour découvrir les pentes des greens, mais aussi pour mieux comprendre la stratégie des champions, pourquoi ils se placent à tel endroit, pourquoi ils ne jouent pas sur le drapeau, ici ou là…

Augusta, c’est donc ton premier grand souvenir golf devant ton poste de télévision ?

Oui, avec Woods bien sûr. Tiger, c’est plein de flashes qui me reviennent. Il y a son putt rentré à l’US Open 2008 sur le 72e trou, pour avoir le droit de jouer en play off contre Rocco Mediate. (il souffle) C’était n’importe quoi, compte tenu des circonstances.

Et puis bien sûr, il y a son chip rentré sur le trou n°16, le dimanche du Masters en 2005. Je l’ai vécu en direct. J’étais à Monte-Carlo avec Olivier Malcor (NDLR : entraîneur reconnu qui s’occupe aujourd’hui des jeunes à la Fédération Française de Tennis). On est allés dans un bar, à l’hôtel il n’y avait pas Canal+. Quinze jours plus tôt, j’avais rencontré Greg Havret et on avait discuté golf. Il m’avait dit, “tout le monde parle du grand jeu de Woods et de sa puissance, mais c’est surtout le meilleur du monde autour des greens, petit jeu et putting, c’est là où il fait la différence“. Je raconte ça à Olivier, il se lève et il lance, “et bien qu’il nous le prouve maintenant !” On était un peu énervés, on avait bu deux bières et il était minuit, nous étions une vingtaine à regarder ça dans le bar, avec plein d’Anglais… Le bar s’est levé comme un seul homme pour suivre les derniers centimètres de la balle, resté en suspens pendant quelques secondes. Une pub de rêve pour Nike… Et quand la balle est rentrée, ça a bien gueulé (sourire) !

https://www.youtube.com/watch?v=vRCjJi_uDp8

D’autres souvenirs de grands tournois vécus devant ton écran ?

L’US Open de Greg Havret, bien sûr, qui termine second à Pebble Beach (2010). Mais sans avoir rien à se reprocher. Et puis il y a le triple bogey sur le dernier trou de Jean Van de Velde à Carnoustie (1999), que j’ai suivi en direct, même si je ne comprenais pas tous les tenants et les aboutissants. Je sentais que c’était quelque chose de dramatique, de rare, mais je n’avais pas trop de moyens de comparaison. Le lendemain, à Roland-Garros, je vois Patrice Beust, entraîneur à la FFT et qui jouait beaucoup au golf. Je lui demande de m’expliquer. Il me répond, défait… “Ne m’en parle pas, c’est comme si vous, joueur de tennis, vous meniez 5-0 au 5e set, service à suivre, en finale de Wimbledon.”

Et la Ryder Cup, quand l’as-tu découverte ?

La première fois que je l’ai vraiment suivie, c’était en 2004, quand Thomas Levet était dans l’équipe. Mais mon premier grand souvenir, c’est l’édition suivante, avec l’émotion de Darren Clarke qui venait de perdre sa femme. Et puis il y a eu 2012. C’est au-dessus de tout.

“Le miracle de Medinah”, ça représente quoi pour toi ?

Un truc de dingue. Pour moi déjà, c’est incompréhensible que l’équipe européenne n’ait pas été désignée “Champion des champions” par le journal l’Equipe. C’était une année olympique, ok, je crois que c’est Usain Bolt qui l’a emporté avec ses trois médailles d’or. Mais quand même. Je me souviens que j’étais entre deux tournois, et le dernier jour, quand ils ont réussi leur remontée, j’étais dans l’avion entre Kuala Lumpur et Pékin. Avant de partir, j’avais regardé les scores. Je me dis “4 points de retard sur le sol américain, impossible, ils ne le feront jamais“. En arrivant à Pékin, je chope un wi-fi et je découvre une dépêche sur l’Equipe.fr, “l’Europe l’a fait, plus d’infos à venir”. J’ai cru à une erreur. En arrivant à l’hôtel, je croise un gars de l’ATP, un anglais, qui savait que j’aimais le golf. Il me dit, “Bennet (son surnom), j’ai regardé ça en streaming toute la nuit, c’est incroyable ce qui s’est passé ! Il faut que tu voies ça !” Il était 7h du matin à Pékin, j’ai pris ma chambre et j’ai regardé en replay les deux dernières heures. C’est mon plus grand souvenir golfique.

Comment tu la vois, cette Ryder Cup en France ? Supporter européen, déjà, ou neutre en temps que fan de Tiger ?

Non, je suis “bleu” à 100%. A part Woods, tous mes joueurs préférés sont européens. McIlroy, qui a le plus beau swing d’entre tous pour moi, Poulter, Rose, McDowell, Westwood, qui étaient des acteurs majeurs de la victoire à Medinah. Stenson aussi. J’aime bien les “anciens”. En ce moment, je m’amuse à essayer de deviner qui seront les 12 joueurs de l’équipe européenne.


Tu vois un Français parmi eux ?

On va dire qu’il y a huit places déjà prises, donc ça ne sera pas facile. Ça va être d’autant plus compliqué si des ténors ont besoin d’une wild-card pour intégrer l’équipe. Je parle de Cabrera Bello, de Stenson ou de Casey par exemple qui ne sont pas dans les clous aujourd’hui. On aura à coup sûr Rahm, Garcia, Rory, Fleetwood aussi. S’il faut garder une wild-card pour quelques-uns de ceux-là, ce sera plus dur pour les Français. Mais tout est possible. Les tournois à grosses dotations en Europe ne sont pas encore arrivés.

Tu seras spectateur au National ?

Je ne sais pas. Bien sûr, ça va être incroyable, j’ai vu les images des tribunes du trou n°1, ça promet. Mais on voit très bien à la télé sur ce format. Je vais voir si je peux, parce que l’ambiance quand même, ça va être quelque chose. En tout cas il faut que l’Europe gagne. Dommage pour Woods et Mickelson, mais j’espère qu’ils vont en mettre partout (sourire)…

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