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Souvenirs de ma Ryder Cup 2018…

J'ai eu la chance d'être présent au Golf National dans des conditions aussi particulières qu'exceptionnelles. Retour sur ma semaine extraordinaire au Golf National.

Je ne peux souhaiter qu’à tout fan de la petite balle blanche de vivre une Ryder Cup. Assister à la plus enivrante des compétitions de golf, dans son pays, sur un parcours qui vous est familier était une expérience incroyable. Pour ma part, j’ai eu la chance d’être présent au Golf National dans des conditions aussi particulières qu’exceptionnelles. Retour sur une semaine extraordinaire.

Le bonus qui était le mien

Ces dernières années, grâce au blog, j’ai eu la chance d’assister à quelques tournois du circuit européen féminin et masculin avec le petit “sésame” Media pendu à mon cou. Ce badge vous ouvre quelques portes et recoins du tournoi supplémentaires : plus grande proximité au practice, recording (inexistant en Ryder Cup), salle de conférence ou encore le fameux Media center dont le nom n’a jamais été aussi éloquent que cette semaine. Si le souvenir de voir le nom du blog “La Petite Balle Blanche” sur un coin de table à l’Evian Championship en 2014 était déjà génial, que dire de cette petite pancarte avec le logo Ryder Cup apposé devant son poste de “travail” ? Juste fabuleux…

Se retrouver parmi les “PGATour”, “GOLF.com”, “Golf Channel”, “The R&A”, … Quelque chose comme 250 postes de travail équipés de 2 prises électriques (anglaises ?), une radio et écouteurs pour avoir le son des 3 chaînes télé diffusées sur l’écran géant (Sky, Golf Channel et Golf+), les radios Ryder Cup (Versions française et anglaise), l’audio des conférences de presse pour ceux qui préféraient juste le son à la réalité. Dans cette salle immense, des journalistes américains et britanniques en grande majorité mais aussi allemands, italiens, espagnols, scandinaves ou encore quelques médias d’Amérique centrale et du Sud. Je ne me rappelle d’ailleurs pas avoir vu des médias asiatiques.

En toute honnêteté, quand vous entrez dans le Media Center, on ne va pas se mentir, c’est d’abord la fierté qui vous gagne. Celle d’avoir réussi un pari qui n’en était pas vraiment un. C’était plutôt un de ces rêves issus de l’envie et surtout de l’espoir un peu fou que cela pourrait arriver.

Pendant quelques minutes, tout m’a semblé assez irréel. Je suis resté un moment assis sur la chaise qui serait la mienne pendant cette semaine. Je regardais l’énorme écran géant qui passait des images de précédentes Ryder Cup, des interviews. Il y avait du bleu, du rouge, des bandeaux qui défilaient en bas de l’écran. Je n’arrivais pas à fixer mon regard sur quelque chose en particulier. Mes yeux se baladaient partout, cherchant à emmagasiner un maximum pour le cas où un officiel viendrait me taper sur l’épaule en me disant que je n’avais finalement rien à faire là.

Oui, juste après cet émerveillement, c’est bien ce sentiment de ne pas être vraiment à sa place parmi tous ces “noms” du golf. Ce n’était pas nécessairement basé sur la qualité de ce que l’on a produit jusqu’ici sur le blog car je crois sincèrement que notre contenu est de qualité. J’en veux pour preuve, à minima, l’énorme boulot (Big Up pour Gurvann !) qui a été fait en amont pour délivrer des informations utiles aux futurs spectateurs.
En fait ce léger inconfort était sans doute la prise de conscience que pour un tel évènement mondial, notre audience reste confinée à quelques poignées de passionné(e)s. Même si au fil du temps, ces poignées sont devenus brassées, nous ne touchons qu’une fraction de joueurs et amoureux de ce sport.

Ce léger malaise dure jusqu’à voir les postes de travail réservés… à France Télévisions ! 😉 Au moins, tu sais que toi, tu as la conscience libre d’avoir tenté de promouvoir le golf, même avec tes petits moyens.

Emotions et communion

Au cours de cette semaine, il y a des dizaines de moments forts sur lesquels je pourrais revenir en détail : la première vue d’ensemble du Golf National au sortir du terminal Ouest avec ces tapis verts immaculés et ces bâtiments bleu et blanc un peu partout en parfaite harmonie dans le décor, le gigantisme de la grande tribune sur un golf, la cérémonie d’ouverture sobre et classe, les arrivées matinales sur l’Albatros avant les spectateurs et l’effervescence incroyable dès que les portes du parcours s’ouvraient.

Il y aussi ces chants, ces encouragements mais aussi ces silences multipliés par 1000 par rapport à n’importe quel tournoi déjà vécu, ou encore ces moments “extra-sportifs” en salle de presse qui vous donnent l’illusion totale d’une certaine proximité avec les joueurs.

Autant d’images et d’instants mémorables pour lesquels une description ne saurait réellement rendre hommage, mais aussi parce que certaines choses ont résonné en moi, sans que cela ne soit ni compréhensible, ni perceptible pour un autre.

La plus grande joie restera sans doute d’avoir pu partager ces jours avec des passionnés, amis, connaissances et inconnus. Quand depuis la tribune du 1, ou sur n’importe quel trou, tu poses ton regard sur une foule hallucinante et jamais vue sur un golf qui, comme toi, aime réellement et intensément le golf (ou au moins cette compétition), tu comprends alors que tu vis quelque chose de magique.

Rien à redire sur cette Ryder Cup ?

Le bémol principal que je mettrais est le niveau de golf des américains, bien au-dessous de ce qu’ils ont montré cette saison.
Oui, ils n’ont pas – ou plus par rapport à 2016 – cet esprit d’équipe des européens. Mais on rappellera que lors de 20 matches sur 28, chaque joueur joue avec sa balle et peut se la jouer individualiste s’il le souhaite.
Oui, le parcours a été préparé soigneusement pour les piéger et cela a fonctionné. Mais on parle des meilleurs joueurs du monde qui seraient donc incapables de viser une bande 20m de large au lieu des 30 habituels sur le PGA Tour ? Pas suffisamment forts pour se régler au putting en 3 ou 4 jours et s’adapter à une vitesse de greens plus basse que sur le circuit américain (où évoluent aussi 2/3 des européens). Quelque chose m’échappe vraiment.

Donc une question de décalage horaire, de fatigue, d’éventuelles mésententes, de manque de motivation, ou un peu de tout ça. En tout cas, merci à Justin Thomas, Jordan Spieth, Tony Finau et Webb Simpson d’avoir donné le meilleur d’eux-mêmes.

Côté organisation, quelques uns ont soulevé notamment des difficultés d’acheminement vers et depuis le Golf National. Je ne les ai pour ma part jamais constatées. Je dirai simplement qu’on ne fait pas entrer 50 à 60 mille personnes dans une enceinte comme quelques invités dans son salon.

Entre la logistique, les infrastructures, la signalétique, l’accueil toujours souriant du personnel de sécurité aux abords et à l’intérieur du Golf, le dévouement et l’investissement des bénévoles, je n’ai aucun point de comparaison mais je me suis senti fier de ce qui avait créé et offert aux spectateurs du monde entier.

Certes, il y a eu le problème de gestion des poubelles (mais qui ne peut résoudre celui de l’incivilité et du manque d’éducation de certains), le trust des britanniques dans toute la partie restauration, le grand n’importe quoi de la cinquantaine de suiveurs dans les cordes sur chaque partie, ou encore le petit loupé de la cérémonie de clôture où nombreux l’attendaient au même endroit que pour l’ouverture, et non sur le green du 18.

Mais, si je dois mettre un seul carton rouge, ce sera à Ryder Cup Europe qui a bien abusé les détenteurs de tickets pour la grande tribune en les installant sur le côté et non dans l’axe du trou n°1.

Au final, rien qui ne saurait gâcher la fête vécue ! Juste quelques nuages, de temps à autres, dans le grand ciel bleu de cette semaine. Le mot de la fin ? Assister à une Ryder Cup, c’est avoir l’assurance de vouloir le refaire. Sans doute pas en France, pourquoi pas aux Etats-Unis, mais certainement en Italie.
Vous venez ? 😉

Je vous laisse avec quelques images et souvenirs d’ambiance (à écouter aussi).
Merci de votre fidélité !

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