Cette semaine, du 12 au 15 décembre, a lieu la 13e confrontation entre 12 Américains et 12 des meilleurs joueurs mondiaux, non européens. 13, nombre porte bonheur ou au contraire celui de la malchance ? Dans l’histoire de cette rencontre biennale, les USA totalisent déjà 10 victoires, 1 nul et seulement 1 défaite (1998 lors de la 3e édition). Si les hommes de Tiger Woods venaient à emporter cette Presidents Cup 2019 sur le Royal Melbourne Golf Club en Australie, cela pourrait sonner définitivement le glas de l’intérêt pour cette compétition.
Des chiffres sans appel…
En 2015, Nick Price, déjà capitaine de l’équipe Internationale en 2013, a failli trouver la clé pour rivaliser avec l’invincible armada américaine. Seulement menés d’un point au terme des 3 premiers jours de matchs de doubles (8.5 à 9.5), Adam Scott lors du premier simple remet les équipes à égalité. Les Internationaux restent au contact toute la journée, mais dans le dernier match entre Sang-moon Bae et Haas, le Coréen qui joue à domicile peut offrir le match nul à son équipe. Il a craqué sur le trou 18 et les USA ont soulevé le trophée pour la 8e fois dans cette Presidents Cup (le match nul en 2003 leur a permis de conserver la coupe grâce à la victoire en 2000).
Mais en 2017, sur le parcours du Liberty National Golf Club (USA), Nick Price, encore, et ses hommes ont été une nouvelle fois fessés (19 à 11). Sur les 10 victoires, par 8 fois les USA ont gagné avec 3 points d’avance au minimum. Le combat semble trop souvent inégal.
Il risque de l’être encore cette année. 12 américains dont 10 d’entre eux sont dans le Top20 mondial. Les 2 exceptions s’appellent Rickie Fowler (22e mondial) et Matt Kuchar (24e) ! En face, Adam Scott (18e) et Louis Oosthuizen (20e) sont les Internationaux de ce Top20 et 4 autres ne sont même pas dans le Top50 (Smith 52e, Niemann 56e, Pan 64e et Li 65e). Le ranking moyen de l’équipe Internationale est parmi les plus élevés de l’histoire avec un classement de 41. Seule la première édition en 1994 a affiché une moyenne plus élevée (46) et la défaite a été cinglante : 12 à 20 !
La glorieuse incertitude du sport
Bien évidemment, nous européens le savons bien, les statistiques ne sont que des nombres qui n’ont jamais eu les clubs en main lorsque la compétition commence. Cela se joue toujours et seulement sur le parcours. Preuve en est avec, par exemple, l’édition 2007 où les Internationaux possédaient un ranking mondial moyen meilleur que les Américains (19 contre 22). Les USA ont gagné 19.5 à 14.5. A l’opposé, en 1998, l’équipe Internationale a remporté sa seule victoire en étant largement plus faible sur le papier (33e contre 13e rang mondial moyen).
Cette compétition nous ferait ainsi croire que les USA arrivent à trouver la cohésion et la solidarité d’une équipe, des qualités qui brillent généralement par leur absence en Ryder Cup face aux Européens. Cela vient peut-être juste du fait que les Internationaux sont encore plus loin qu’eux de ce que demande l’esprit d’une équipe. A leur décharge, au-delà des nationalités diverses viennent surtout s’ajouter les cultures différentes (9 pays répartis sur 4 continents en 2019) qui peuvent être un frein à l’unité et aux affinités.
Le Sud-Africain Ernie Els, capitaine pour la première fois – et joueur victorieux en 1998 – l’a sans doute compris en s’entourant de son compatriote Immelman, de l’Australien Ogilvy, du Coréen Choi et du Canadien Weir comme assistants. Un représentant de chaque continent.
L’autre atout des Internationaux pourrait venir également de ses 4 joueurs qui auront à coeur de s’illustrer alors qu’ils sont les premiers de leur pays respectif à jouer en Presidents Cup : Ancer (Mexique), Li (Chine), Niemann (Chili) et Pan (Taipei)… Pour peu qu’ils échappent à la pression de ce baptême du feu.
Woods, capitaine et joueur
Sans que l’on sache pourquoi, malgré deux équipes de 12 joueurs de chaque côté, le nombre de matches de la Presidents Cup a toujours différé de la Ryder Cup depuis la création en 1994. D’abord 32 matches puis 34 entre 2000 et 2011, il y a désormais 30 rencontres réparties entre 18 matches de doubles sur les 3 premiers jours et 12 simples le dimanche.
Pour les USA, le capitaine Tiger Woods s’est auto-sélectionné en ajoutant son nom parmi les 4 choix qui lui étaient réservés. Finau, Woodland et Reed complètent la liste (Fowler ne faisait pas partie des sélectionnés automatiques mais a été appelé pour remplacer Koepka forfait – ndlr).
#USTeam @PresidentsCup captain's picks:
1⃣: Tony Finau
2⃣: Patrick Reed
3⃣: Gary Woodland
4⃣: The man himself, Tiger Woods. 😎 pic.twitter.com/N2hK3UcFYM— Golf Channel (@GolfChannel) November 8, 2019
Avant Woods, il n’y a eu que son compatriote Hale Irwin en 1994 à voir eu ce double rôle. Irwin avait joué 3 matches pour 2 victoires (foursome, Simple) et 1 défaite (Foursome). Le Tigre fera-t-il mieux dans une compétition qui lui réussit mieux que la Ryder Cup (61,25% en Presidents Cup contre 39,19% face à l’Europe).
Une équipe américaine amputée donc de Koepka mais aussi de Spieth ou encore de Mickelson qui manque sa première rencontre par équipes depuis 1993 ! Avec un DJ en convalescence, un Reed à nouveau dans la tourmente et 5 rookies (Cantlay, Schauffele, Finau, Woodland et DeChambeau) qui n’ont pas joué plus de 3 tournois pour cette saison 2020, les USA sont toutefois loin d’avoir partie gagnée. Tant mieux pour cette édition. Tant mieux pour la compétition et son intérêt.
Ce qu’il faut savoir de la Presidents Cup 2019
Louis Oosthuizen (AFS)
Hideki Matsuyama (JAP)
Marc Leishman (AUS)
Im Sung-jae (CDS) *
Abraham Ancer (MEX) *
An Byeong-hun (CDS) *
Adam Hadwin (CAN)
Cameron Smith (AUS) *
Joaquin Niemann (CHI) *
Pan Cheng-tsung (TAI) *
Li Haotong (CHN) *
Capitaine : Ernie Els (AFS)
* rookie
Justin Thomas
Dustin Johnson
Patrick Cantlay *
Xander Schauffele *
Webb Simpson
Matt Kuchar
Bryson DeChambeau *
Tony Finau *
Gary Woodland *
Rickie Fowler
Patrick Reed
Capitaine : Tiger Woods
* rookie
Vendredi 13 décembre : 5 matches en Foursomes
Samedi 14 décembre : 4 matches en 4 Balles suivi 4 matches en Foursomes
Dimanche 15 décembre : 12 simples
Par 72 (36+36) de 6077 mètres dessiné par l’architecte Dr. Alister Mackenzie en 1926.
Lucky Number 13
This is an opportunity to make some moves heading down the stretch. pic.twitter.com/SSk5okbSM4
— Presidents Cup (@PresidentsCup) December 3, 2019
A la TV, Golf+ diffuse les 4 jours de la compétition toutes les nuits (voir détails dans notre page Programme TV)
Sur Twitter, les autres principaux comptes autour de l’événement sont @PresidentsCup, @PGATour et bien sur @leblog_lpbb ! 😉
Décalage horaire: +10h