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Faites swinguer vos hanches !

Lors d’un swing, les rotations de la hanche sont une composante importante et il ne faut pas confondre cette articulation avec le bassin.

Tous les sports de lancer impliquent une contribution de l’ensemble des parties du corps pour que le mouvement soit efficace et performant. La plupart du temps, l’énergie est puisée dans le contact des pieds avec le sol et la force est transmise aux membres supérieurs jusqu’aux mains. Cette circulation d’énergie doit être fluide et suivre une chaîne anatomique et biomécanique logique. Le golf ne déroge pas à cette mécanique.

La force d’une chaîne se mesure à partir de son maillon le plus faible. Au golf, les points faibles potentiels sont nombreux, ce qui justifie une préparation physique de bonne qualité si on souhaite progresser, performer et limiter les risques de blessures. Certains de ces points faibles sont parfois bien cachés. C’est le cas des hanches.

La simple observation du swing nous montre à quel point ce geste met en jeu la mécanique des hanches. Je parle bien ici des hanches en tant que l’articulation située schématiquement entre les os du bassin et le fémur. Il ne s’agit pas des hanches comme repères morphologiques (tour de hanches).

Confusion hanches et bassin

Sur les practices ou dans certaines vidéos, il n’est pas rare que le mot « hanches » soit utilisé pour parler du « bassin », et inversement. La confusion pourrait ne pas prêter à conséquence si elle ne risquait pas d’induire chez les joueuses et les joueurs une mauvaise appréciation de leur schéma corporel et, de là, du ressenti de leur swing.

Cette approximation peut entraîner une mauvaise compréhension et application des conseils donnés pour améliorer la qualité du swing, malgré la bonne volonté de la joueuse ou du joueur.

À l’inverse, un problème, même infime, au niveau de de la mécanique de l’une ou l’autre hanche (voire des deux) risque d’engendrer des mouvements parasites ou des compensations qui auront un retentissement inévitable sur la qualité du swing.

On voit ici l’impact direct sur l’évolution de la performance golfique qu’une telle confusion « hanches » / « bassin » peut avoir.

Indépendance et interdépendance

Le swing est un geste complexe dont une partie est en nous et une autre s’acquiert sur le temps long. Bien sûr, on peut se faire plaisir à jouer au golf et même donner des conseils professionnels en se passant de ces « détails » de biomécanique. C’est vrai.

Mais pour ceux que cela intéresse, allons un peu plus loin.

Pour sortir de la confusion « hanches » « bassin », il est important de se rappeler ceci : mécaniquement, on ne peut pas faire « tourner » son bassin sans faire bouger ses hanches. Par contre, à l’inverse, il est possible de faire bouger ses hanches indépendamment de son bassin.

Les hanches interviennent donc toujours dans le mouvement du bassin. Elles le guident et l’orientent en fonction de leurs possibilités de mouvements propres.

Ce n’est donc pas au bassin qu’il faut s’adresser en premier lieu pour donner au swing toute l’ampleur de ses rotations, mais bien aux hanches (le sujet n’est pas ici la colonne vertébrale mais elle a aussi bien entendu son rôle à jouer). Le « bassin » est donc la partie visible de l’iceberg et on sait que la partie la plus importante est cachée.

Partant de là, avant de demander à un bassin de « tourner », ou de donner des conseils dans ce sens, il faut savoir si les hanches autorisent ou non le mouvement. S’adresser aux hanches en premier lieu change la perception, la qualité et la maîtrise du mouvement golfique.

Si on n’évalue pas la mobilité des hanches et si, par hasard, quelque chose (inné ou acquis) limite la qualité et l’amplitude des mouvements des hanches, le swing sera très certainement moins fluide et moins ample. Dans ce cas, le fait de « forcer » son mouvement, pour avoir quand même un plein swing, peut entraîner des compensations, un swing moins performant et irrégulier, et donc des risques de blessures.

Confondre « mouvement du bassin » et « mouvement des hanches » risque de cacher les causes réelles de ces compensations. De ce fait, tenter de corriger ces compensations sans prêter attention aux hanches peut simplement déplacer le problème et, malgré la bonne volonté des joueuses ou des joueurs, ne rien changer en termes de performance.

Un mouvement complexe, sinon rien

Le mouvement des hanches dans la vie comme dans le swing est pour l’essentiel un mouvement complexe que l’on appelle la circumduction. Schématiquement une articulation comme la hanche peut faire des mouvements dans les trois plans de l’espace : flexion / extension, rotation interne / rotation externe, et abduction / adduction, c’est-à-dire les mouvements qui éloignent ou rapprochent la cuisse de l’axe médian du corps.

Mais dans la vraie vie, comme dans le swing, ces mouvements sont toujours associés et interdépendants. Lors d’un swing, les rotations de la hanche sont une composante importante et surtout celle dont tout le monde parle. Mais sans l’association des autres mouvements, un swing plein serait simplement impossible.

De manière schématique, si une de vos hanches, voire les deux, ne bouge pas bien sur une ou plusieurs des amplitudes qui composent son mouvement naturel, encore une fois que la raison soit innée ou acquise, cela entraîne nécessairement des compensations à un autre endroit du corps qui ont un impact direct sur votre swing.

Et ces compensations sont parfois étonnantes. Un exemple.

La vitesse du backswing

Dans le cas où, par hypothèse, les rotations de vos hanches sont un peu limitées, sans que vous en ayez vraiment conscience, ce défaut d’amplitude va vous gêner pour atteindre le top backswing.

Pour y arriver malgré tout, instinctivement, il vous est possible d’utiliser l’élasticité des parties molles de votre corps (fascias, muscles, etc.) et, pour cela, d’augmenter la vitesse de la montée. S’il y a plus de vitesse, il y aura plus d’élan, moins de résistances mécaniques et donc plus d’amplitude.

Cette stratégie d’adaptation intuitive affectera néanmoins très certainement la qualité et la régularité de votre swing. Cette vitesse de montée excessive pourra être vue comme un « défaut » à corriger, alors que le vrai problème n’est pas la vitesse en elle-même.

Il y a fort à parier que la « correction » entrainera une autre compensation et peut-être une blessure.

Consulter en cas de doute

Quels que soient votre âge et votre niveau de jeu, entretenir et améliorer la mobilité de vos hanches doit faire partie de votre préparation physique pour trouver de nouvelles ressources pour plus de performances.

Évaluer de manière précise la mobilité réelle des hanches est une affaire de professionnel(le)s de santé. Encore une bonne raison pour promouvoir la complémentarité entre les professionnel(le)s du golf et les professionnel(le)s de santé.

Dans tous les cas, si vous avez un doute, le meilleur conseil est de consulter (médecin, kinésithérapeute ou ostéopathe). Au cours des tests, vous pourrez observer par vous-même que tester une hanche se fait avec un bassin fixe. CQFD.

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