A Rome, la Ville Éternelle, le parcours du Marco Simone GC a été son nouveau Colisée, théâtre moderne accueillant les meilleurs golfeurs du monde. A l’instar de la bataille de Zela en 47 avant JC promptement et intelligemment remportée par l’autre JC, i.e. Jules César, Luke Donald a mené ses troupes avec brio pour s’adjuger la 44e édition de la Ryder Cup (16.5-11.5).
Pourtant, on s’en souvient.
Aux lendemains de la victoire facile des Américains à Whistling Straits en 2021, la presse s’enthousiasmait de la génération dorée des USA qui allait régner sur les futures éditions de la Ryder Cup. Chez LPBB, nous avions préféré opter pour une attitude opposée : “Il faudrait avoir un avis peu éclairé sur la question du golf pour clamer haut et fort que ces 12 américains seront toujours au top dans deux ans et un sacré devin pour clamer une supériorité américaine dans 4 ans.”
Des 12 de Whistling Straits, ils n’étaient plus que 7 à Rome. 7 joueurs qui ont contribué à ne ramener que 3 points en doubles sur 12 matches dans lesquels au moins un d’entre eux était aligné. En face, les 8 Européens qui avaient joué aux USA, il y a deux ans, ont totalisé 10.5 points lors des deux premières journées en étant, certes, impliqués dans tous les duos.
De tous les moments épiques, magiques et électriques de cette édition romaine qui consacre l’Europe pour la 7e fois consécutive lorsqu’elle évolue à domicile, je mettrai en lumière trois points que je considère décisifs dans cette victoire.
L’importance de la culture et de l’esprit d’équipe
La Ryder Cup n’est pas un simple tournoi de golf. Sa formule, par équipes et en match play, fait appel à des qualités et des motivations bien loin de celles qui sont demandées en individuel.
L’Europe a souvent été perçue comme ayant une culture d’équipe plus forte, ce qui explique certaines de ses victoires inattendues. L’esprit de camaraderie et l’énergie présentes du côté européen semblent transcender les capacités individuelles des joueurs, les amenant à jouer au-delà de leurs capacités habituelles ou de leur forme récente (N’est ce pas Bob ?!).
«Cela signifie représenter quelque chose de plus grand que soi-même. Et j’ai l’impression que c’est exactement ce que signifie être un joueur européen de la Ryder Cup pour moi.» déclarait Justin Rose à propos de ce qui caractérisait une bonne association en doubles.
Justin Rose explains why the European Ryder Cup team is so special. 🙌 pic.twitter.com/64BOhzFtwu
— Golf Digest (@GolfDigest) October 2, 2023
La performance des piliers
Quand on a la chance d’avoir les 2e, 3e, et 4e mondial dans son équipe, on est en droit d’attendre d’eux le meilleur. Avec un total combiné de 10.5 points, McIlroy, Rahm et Hovland ont répondu présents avec efficacité, et la manière en plus.
Du côté américain, Scheffler, Cantlay et Schauffele classés respectivement 1er, 5e et 6e mondial en amont de la compétition n’ont pu faire mieux que 4 points combinés. Difficile d’emmener dans son sillon 9 autres joueurs avec un bilan si pauvre.
Scottie Scheffler needs to win his singles match today to avoid being the first reigning world number 1 player to go winless in a Ryder Cup.
— Justin Ray (@JustinRayGolf) October 1, 2023
L’impact de Luke Donald en tant que capitaine
En remplaçant au pied levé, en août 2022, le capitaine désigné Henrik Stenson, Luke Donald a été un acteur crucial dans la victoire de son équipe. D’abord grâce à son leadership inspirant qui l’a amené, par exemple, à diffuser des vidéos personnelles des amis et de la famille des joueurs, et a renforcé ainsi le sentiment d’unité et de complicité au sein du vestiaire.
Ensuite, malgré le peu de temps qui lui a été accordé en amont de l’évènement, Luke Donald s’est investi avec minutie dans son rôle. Si l’utilisation des analyses statistiques est depuis plusieurs éditions au centre de la stratégie européenne, l’Anglais a aussi misé sur la pratique. Ses vice-capitaines ont multiplié leur présence aux côtés des joueurs lors des tournois en amont tout comme le “grouping” demandé des 12 joueurs lors du BMW PGA Championship qui a sûrement constitué un facteur déterminant. pour renforcer la confiance de ses joueurs.
Enfin, et bien que la performance de ses duos n’est qu’une conséquence de ce qui précède, il a formé des doubles étincelants et prometteurs pour les années à venir.
Cependant, on se gardera bien d’annoncer que cette équipe des gladiateurs des temps modernes ira, verra et vaincra à Bethpage du côte de New-York en 2025 mais, en attendant, comme disait Horace : “Nunc est bibendum, nunc pede libero pulsanda tellus” *
2004 ⏩ 2023@LukeDonald has been on the winning side in every Ryder Cup he has played in and Captained 👏#TeamEurope | #RyderCup pic.twitter.com/B6qn3se7k8
— Ryder Cup Europe (@RyderCupEurope) October 5, 2023
*c’est maintenant qu’il faut boire, et se déchaîner/danser.
