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Le fiasco des héros de Medinah

Avec la démission de Garcia, Poulter et Westwood de leur statut de membre du Tour européen, le rendez-vous bisannuel face aux USA en ressort grandement fragilisé.

La Ryder Cup 2012 était entrée dans la légende des évènements sportifs. Ce qui a été surnommé le “Miracle de Medinah” après la remontada extraordinaire des Européens lors de la journée des simples vient d’être entaché par une partie des héros de l’époque. Pire, le rendez-vous bisannuel face aux USA en ressort fragilisé.

“Golf, but louder”, telle est la devise du LIV. Leur objectif était de rendre ce sport plus dynamique, plus fun pour séduire le plus grand nombre. A défaut de dynamiser réellement la discipline, le circuit soutenu par l’Arabie Saoudite semble être surtout en train de la dynamiter !

Sergio Garcia, Ian Poulter et Lee Westwood ont été reconnus coupables d’avoir enfreint les règles du Tour européen en participant à des événements LIV Golf. Condamnés à une amende de 100.000£ (≈ 115.000 € ), les joueurs ont répondu à cette sanction en démissionnant de leur statut de membre du circuit. Au moment où l’Europe se prépare à tenter de reconquérir la Ryder Cup face aux États-Unis à Rome, les implications de ces démissions vont bien au-delà de la prochaine rencontre.

Certes, sauf invitations du capitaine Luke Donald, les trois joueurs n’avaient qu’une infime chance de participer à la 44e édition qui se jouera du 30 septembre au 2 octobre. Cependant, les valeurs d’unité, de solidarité et d’esprit d’équipe qui symbolisaient les équipes européennes depuis plus de 40 ans viennent d’être piétinées par cette décision.

Cette fraternité entre professionnels du Vieux Continent transpirait à chaque édition de la Ryder Cup, mais aussi tout au long de l’année sur les tournois comme en dehors. Cette complicité était encore plus évidente lorsqu’ils se retrouvaient “cernés” par les joueurs américains à chaque départ des épreuves du PGA Tour.

Le circuit LIV Golf a clairement fait imploser une communauté autrefois solide faisant naître des conflits réguliers depuis son arrivée dans la paysage du golf mondial. Au-delà de l’appât financier tendu par l’Arabie Saoudite auquel ont mordu, de manière relativement compréhensible, quelques champions en fin de carrière, le LIV a considérablement fragilisé le circuit européen en recrutant aussi des talents prometteurs (Horsfield, Chacarra, Puig) ou confirmés (Pieters, Wiesberger).

Parce que les acteurs, historiques et nouveaux venus, du golf mondial n’ont pas su se mettre autour d’une table pour trouver une solution viable pour tous, les professionnels ont dû se résoudre à prendre position et choisir un camp. En perdant Garcia, qui détient le record de points gagnés en Ryder Cup, Poulter, “The Postman”, et Westwood, sélectionné à 11 reprises, la transmission des valeurs et de l’expérience de ces joueurs emblématiques vers les nouvelles générations ne se fera jamais. Terrible pour l’Europe !

Qui plus est, toutes ces turbulences et fractures laissent le Tour européen dans une position dangereuse, perdant la confiance des uns et la loyauté des autres. Si on y ajoute que le PGA Tour s’apprête, lui aussi, à l’amputer d’une dizaine de ses meilleurs joueurs en fin d’année, l’épée de Damoclès n’a jamais été aussi proche de sa tête.

Dans cette bataille d’argent et d’egos, l’avenir déterminera sans doute un vainqueur. Mais une chose est sûre déjà, le présent révèle un premier perdant avec le Tour européen. Espérons que la Ryder Cup n’en sera pas, elle aussi, une victime.

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