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BMW PGA Championship : un tournoi devenu porte-drapeaux

Les membres du DP World Tour, du PGA Tour et du LIVGolf vont croiser les fers cette semaine à Wentworth pour le 68e BMW PGA Championship dans un contexte pour le moins flou.

Le “flagship event” du circuit européen est désormais celui du DP World Tour, et malgré lui (ou à cause, c’est selon) celui du “World” Tour tout court. Les membres du DP World Tour, du PGA Tour et du LIVGolf vont croiser les fers cette semaine à Wentworth pour le 68e BMW PGA Championship. 4 jours de golf dans une atmosphère aussi incohérente qu’incertaine.

Amour, gloire et jalousie

Jusqu’alors le champ de bataille se concentrait dans la presse et sur les réseaux sociaux. Plus récemment, il s’est même étendu à une cour de justice. Du 8 au 11 septembre 2022, il va enfin avoir lieu sur un parcours de golf. Enfin, parce que c’est bien le seul endroit qu’il n’aurait jamais dû quitter.

Les “rebelles”, les “bannis” voire “les traites” comme ils sont surnommés ici et là restent avant tout des joueurs de golf. Des hommes qui ont décidé que taper dans une petite balle blanche serait leur métier. Quelques uns pour la passion, quelques autres pour la gloire et la plupart pour des rêves de trophées.

En revanche, tous sans exception le font pour gagner leur vie, et parfois très bien la gagner. Mais, en 2022, sur le marché de l’emploi est arrivé le LIVGolf offrant une rupture dans le modèle économique connu des golfeurs jusqu’ici. Le fait qu’il n’y a plus besoin de remporter des titres et d’obtenir des bons résultats pour très bien gagner sa vie.

Bien sûr, on peut discuter de la provenance de l’argent de cette nouvelle organisation, même si, avouons-le, elle aurait été bien moins contestée si ces dollars étaient venus gonfler grandement les dotations des tournois du DP World Tour.

Avec l’émergence de LIVGolf, c’est avant tout un sentiment de jalousie générale qui est apparu au sein des circuits traditionnels et des joueurs. Le PGA Tour s’est fait réveiller brutalement alors qu’il somnolait tranquillement depuis deux ou trois décennies sur son oreiller auto-proclamé de circuit mondial.

Tout à coup, le circuit phare des professionnels se sent obligé de réagir et de se transformer face à un nouvel arrivant dont il disait pourtant ne pas s’y intéresser il y a quelques mois.

« Tant que nous nous concentrons sur les choses que nous contrôlons, ce que j’ai toujours essayé de faire et ce que nous avons toujours essayé de faire en tant qu’équipe, je pense que nous allons gagner, nous allons grandir, et je ne regarde pas par-dessus mon épaule, je regarde vers l’avant.», déclarait Jay Monahan, le patron du PGA Tour, en mars dernier en amont de The Players.

Résultat : un beau bord.. !

Mais c’était avant. Avant que Johnson, Koepka, DeChambeau, Mickelson, Smith et compagnie trouvent que, plus que l’eau, c’est bel et bien l’argent qui rend l’herbe plus verte ! Le choix est compréhensible, à chacun de décider individuellement s’il est respectable.

L’autre patron du golf mondial, Keith Pelley, PDG du DP World Tour, a lui décidé de ne rien changer. Tiraillé sans doute par son alliance avec le PGA Tour et le résultat de ce même partenariat qui appauvrit peu à peu son pouvoir de séduction pour les professionnels actuels et futurs.

Le PGA Tour clame qu’on ne peut être membre que d’un circuit mais qui autorise à aller jouer sur d’autres, sauf si c’est le LIVGolf.

Le DP World Tour, partie prenante de Ryder Cup Europe forçant Henrik Stenson à se retirer du capitanat, qui accepte tout le monde… sans grande considération pour ses membres moins connus qui lui prêtent allégeance au quotidien.

LE LIVGolf qui affiche de faire grandir le golf en offrant un divertissement de pointe (sic) mais qui ne semble pas suffisamment divertissant pour satisfaire tous ses membres quand ces derniers cherchent à jouer “comme avant” dès qu’ils le peuvent.

Et on n’a pas encore parlé des joueurs.

Ceux qui prennent partie, ceux qui se taisent mais n’en pensent pas moins et ceux qui s’en fichent. Ceux qui parlent au nom de tous comme McGinley, mais pas totalement à en croire Fernandez-Castano ou Langasque pour ne citer qu’eux.

Ceux qui en ont mal à l’estomac, comme McIlroy, de voir des joueurs du LIV présents cette semaine et ceux, comme Rahm ou Horschel, qui veulent bien accepter certains mais pas tous.

Ajoutez-y les joueurs concernés du LIV qui veulent jouer moins mais plus que moins quand même…

Le golf avant la tempête ?

Ceci étant, le BMW PGA Championship, étendard d’un circuit plutôt en berne, va permettre à tous ces protagonistes de se mesurer à la loyale avec 14 clubs pendant 4 jours, si tant est qu’un tour de plus pour 17 d’entre eux ne soit pas un handicap. 😉

Jusque dimanche, cela sera donc un tournoi de golf comme des milliers d’autres ont eu lieu avant lui. Ils seront 144 au départ, les joueurs du Top65 + ex-aequos seront présents pour le week-end et le meilleur score soulèvera le trophée comme Billy Horschel en 2021.

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Le trophée, partie visible de l’iceberg, qui s’accompagne d’un chèque de 1.360.000 millions $. Un succès qui veut aussi dire exemption pour l’US Open 2023 et pour the Open jusqu’en 2025. Un classement final synonyme lui aussi d’argent, de points mondiaux et même de points Ryder Cup pour les prétendants européens à une qualification en Italie.

Autant de sujets annexes – points mondiaux, accès aux majeurs, qualification Ryder Cup – qui sont peu ou pas explicites pour les joueurs selon leur circuit d’appartenance. Les réponses viendront à qui sait attendre mais il y a fort à parier que selon le vainqueur déclaré dimanche soir, la patience sera rapidement récompensée.

En attendant, que le meilleur gagne !

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