Récemment, j’ai eu la chance de disputer le ProAm de la Côte d’Opale, qui réunit près de 90 équipes composées d’un pro et de trois amateurs. Plutôt que de vous raconter les (rares) birdies et (nombreux) double bogeys de mon “team”, ou de vous narrer l’ambiance très conviviale de cette semaine 100% sport, j’ai choisi de vous parler des 4 parcours qui sont au programme de la compétition. Ce sont quatre bijoux, quatre parcours que la France peut s’enorgueillir de posséder…
Le Touquet (la Mer) – 6430m – par 72 – slope 125 départs blancs
Le golf du Touquet possède deux 18 trous et un 9 trous. Nanti d’un nouveau club-house depuis un an, il propose des installations de très grande qualité. Heureux en sont les membres !
C’est bien sûr le tracé de La Mer qui vaut le détour et qui nous intéresse ici. Dessiné par Harry Colt, taillé dans les dunes au cœur d’une pinède sauvage, il a accueilli de très nombreuses grandes épreuves, dont six Open de France (le dernier en 1977).
Quatre trous ont récemment été refaits, du n°13 au n°16. L’ambiance reste la même : si on aime les links, les greens tortueux, les fairways rasés et ondulés, le bush et le gros rough, le vent, les rebonds incertains, les “challenging” holes, c’est un pur régal.
On ne s’ennuie jamais, même si on n’aperçoit pas La Manche, ce qui remet en cause le statut de “pur links” du parcours. La principale difficulté, ce sont les greens surélevés sur de très nombreux trous. Ne soyez pas surpris de voir votre balle redescendre de 40 mètres en contrebas même si vous avez touché l’entrée du green…
Le trou signature
Peut-être le n°10, Par3 de 135m joué face à la mer qui peut réclamer un fer 4 ou un fer 9 selon la force du vent…
Le trou le plus dur
On hésite entre les Par4 du n°11 et du n°12, qui réclame une précision d’orfèvre pour l’attaque du green. Celui du n°11 (plus de 400m des jaunes !) a été refait en 2016 et possède multiples plateaux et moult pentes. Mais il est un peu moins surélevé que celui du n°12, véritable cauchemar ambulant quand le vent est de face. Cette vidéo dit tout de la difficulté à tenir la balle sur le green et de la hauteur de la butte qu’il faut franchir…
L’anecdote
Le petit caddie rouge qui est aujourd’hui l’emblème officiel de la ville du Touquet, est originellement celui d’une affiche du golf.
Belle Dune – 5941m – par 71 – slope 140 départs blancs
Le golf de Belle Dune porte bien son nom et son slope. Dans le cadre lunaire de la Baie de Somme, ce parcours semble sortir de nulle part et propose un immense défi sportif, avec des couloirs de forêts de pins digne du n°18 d’Augusta sur de nombreux départs, et des greens immenses qui peuvent offrir des positions de drapeau à la limite du tolérable pour le golfeur moyen.
Il est fort probable qu’à la fin de votre partie, vous maudissiez l’architecte Jean-Marie Rossi. Comme au Touquet, on ne voit jamais la mer mais elle est omniprésente. Les pièges visuels entre les dunes et la pinède sont innombrables. A jouer plusieurs fois avant d’espérer un score décent…
Le trou signature
Le Par5 du trou n°13 est index 1. Sans doute pas le plus dur à mon avis, mais le plus tordu. Le drive est proscrit pour poser un tee shot 240m en contrebas. Ensuite, les meilleurs peuvent tenter de passer par dessus un obstacle d’eau pour atteindre un green tout en dévers, en deux coups. Mais jouer la sécurité n’est pas non plus gage de par car le dogleg est double. Et si vous n’êtes pas en régulation, même près du green, le chip est infernal…
Le trou le plus dur
Ils sont nombreux en concurrence, entre le n°1, qui réclame un drive parfait en léger draw, le n°7, où il faut taper un long 2e coup par-dessus une butte qui ressemble à une montagne, le n°17, un Par4 tout en montée qui nécessite un tee shot sur la gauche du fairway…
Toutefois j’opterai pour le trou n°10, un Par5 joué le plus souvent plein vent de face, avec un green vicieux qui fait dégouliner sur les côtés les balles au toucher imprécis. Un cauchemar pour les joueurs aux index modestes…
L’anecdote
Situé à Fort Mahon, le parcours est au beau milieu d’un village vacances aux bicoques colorés. En remontant le trou n°17, ne soyez pas surpris par la sono qui couvre à peine le cri des enfants profitant de la base de loisirs aquatique…
Hardelot (les Pins) – 5956m – par 71 – slope 129 départs blancs
Le célèbre architecte Tom Simpson a bâti en 1934 le parcours d’Hardelot les Pins, qui possède depuis 1991 un petit voisin, Hardelot les Dunes. Les Pins est un grand parcours qui a plutôt bien vieilli, grâce à de nombreuses et récentes rénovations. Les Par5 du n°2 et du n°16 ont été transformés en Par4. Les bunkers de sable fin, pièges profonds sur les fairways comme autour des greens, ont été remis à neuf et sont aujourd’hui les pièges majeurs du tracé.
Très esthétique, Hardelot les Pins oscille entre trous difficiles et opportunités de birdies, notamment sur les Par3, très scéniques et courts, ce qui est plutôt rare… et agréable. L’atmosphère est 100% golf. Seul bémol, les greens des Pins sont malades depuis plusieurs mois. Maudite fusariose…
Le trou signature
Le n°18 est une longue descente en ligne droite vers le magnifique club-house. Majestueux Par4, il est aussi très difficile par sa longueur (398m des départs jaunes) et ses oppressants bunkers de fairway. De la terrasse du bar, les golfeurs qui en ont terminé peuvent siroter leur verre en admirant les putts de leurs adversaires (voir fin vidéo ci-dessous)….
Le trou le plus dur
Les Par4 sont les grands défis d’Hardelot les Pins. Les trous n°2 et n°16 sont donc des ex Par5. Ils sont évidemment longs, mais si le n°2 est très étroit, le n°16 est sans doute le plus compliqué avec un green surélevé qui renvoie 30 mètres plus bas toutes les balles flottant un peu vers la droite.
L’anecdote
Les joueurs anglais sont nombreux à Hardelot les Pins, peut-être attirés par le nom du directeur, l’ancien joueur du Tour Européen Ken Strachan…
Wimereux – 6160m – par 72 – slope 123 départs blancs
C’est peut-être le moins connu des quatre, mais il figure en tête de ma liste personnelle. Dessiné aussi par Harry Colt en 1931, Wimereux est le seul et unique links de la Côte d’Opale. Fairways ondulés et sablonneux, vues sur mer et les côtes sauvages, pots bunkers, greens exposés aux caprices d’Eole, il réclame d’être joué par grand vent, et mieux encore par grand froid, le bonnet vissé sur la tête.
Pour peu qu’on laisse son imagination vagabonder, on se croirait à l’Open britannique ! S’il y a pétole, le parcours perd de son charme et de sa difficulté. Le club-house, lui aussi, offre une ambiance “so british”. Un passage obligé, donc, si vous êtes un amoureux des links authentiques…
Le trou signature
Le trou n°12 est un par 3 de 152m qui n’offre pas de difficulté particulière, si ce n’est qu’il est joué face au vent et que le trois putts vous tend les bras si vous dépassez le drapeau. Mais c’est surtout la situation du tee shot qui le rend séduisant. Placé au dessus d’un ancien blockhaus allemand, il permet de dominer le parcours dans son ensemble avec une vue presque panoramique jusqu’aux hautes falaises de Douvres.
Le trou le plus dur
Le par 4 du trou n°15 est le plus souvent joué face au vent. Dès lors, il devient un challenge redoutable avec une entrée du green barré par deux bunkers qui ont des allures de cratères. Mais en réalité, c’est la force et le sens du vent qui détermine au jour le jour l’index des trous…
L’anecdote
Pendant la seconde guerre mondiale, le parcours a été bombardé par les alliés qui préparaient le débarquement en Normandie. C’est peut-être pour cette raison que les fairways sont particulièrement bombés…
>>Pour plus d’infos sur tous les golfs de cette région, visitez le site dédié.
