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Evian Championship: recherche (nouvelle) Suzann désespérément…

Depuis 10 ans, l'Europe est constamment distancée dans la course aux Majeurs. Si on trouve facilement certaines explications, les raisons de croire en un avenir plus brillant existent pourtant bel et bien.

Alors que débute dans 2 jours le dernier Majeur féminin de 2017, cette 5ème édition de l’Evian Championship représente aussi la dernière chance pour une européenne de remporter un tournoi du Grand Chelem, et ce, sous peine d’enchainer une 4ème saison blanche consécutive. La dernière fois, c’était justement au bord du Lac Léman avec la norvégienne Suzann Pettersen en 2013. Depuis 10 ans, l’Europe est constamment distancée dans la course aux plus beaux trophées. Si on trouve certaines explications à cette période de “pain noir”, les raisons de croire en un avenir plus brillant existent bel et bien.
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Seulement 3 Majeurs en 10 ans

Le 15 septembre 2017, 4 ans auront passé et un total de 19 Majeurs auront été joués depuis l’Evian Championship remporté par Pettersen, dernière européenne donc sacrée en Grand Chelem. La victoire de la norvégienne mettait elle-même fin à une autre série de 16 Majeurs depuis le précédent couronnement européen, celui de Catriona Matthew au British Open en 2009.

Sur ces 10 dernières saisons (2008-2017), les chiffres sont sans appel pour l’Europe. Seules 3 joueuses du Vieux Continent figurent au palmarès (Anna Nordqvist complète le trio avec le LPGA Championship 2009) des 49 Majeurs joués. Evian Championship 2017 en sera le 50ème.

A titre de comparaison, sur les 48 Majeurs précédents qui ont eu lieu entre 1996 et 2007 (Evian Championship est le 5ème Majeur depuis 2013 seulement), l’Europe avait engrangé pas moins de 15 titres, soit au moins un Majeur par saison en moyenne.

Sörenstam, l’Asie et le LET

On peut certainement trouver les raisons de cette chute statistique dans 3 facteurs: la fin du règne de Annika Sörenstam, l’arrivée en force des joueuses asiatiques et un circuit européen féminin en perte de vitesse.

Annika Sörenstam - US Womens Open 2006
Annika Sörenstam – US Women’s Open 2006

Sörenstam a marqué le golf mondial entre 1995 et 2008 et ses résultats ont beaucoup pesé dans la balance en faveur de l’Europe. Elle gagne au total 10 Majeurs dans sa carrière entre 1995 et 2006, soit exactement 2/3 des 15 remportés par les européennes sur cette période.

Toutefois, à l’instar des hommes avec Tiger Woods, la domination par une seule joueuse est révolue. Le golf s’est professionnalisé sportivement parlant. Tiger et Annika avaient su se démarquer à l’époque par leur manière de s’entraîner, en y incluant préparation mentale, musculation ou encore nutrition. Aujourd’hui ces éléments font partie intégrante de l’entraînement pour la grande majorité des golfeurs et golfeuses, égalisant en quelque sorte les chances.

Pourtant si une seule joueuse ne domine plus, c’est désormais un continent qui a pris le dessus. L’Asie, Corée du Sud en tête, semble avoir trouvé une nouvelle clé du succès. Sur les 36 derniers Majeurs, les asiatiques apparaissent 22 fois au palmarès. Depuis 2010, elles gagnent ainsi au moins 2 Majeurs par saison.
Certes, il y a eu le phénomène Inbee Park (7 Majeurs dont 6 en 3 ans) mais les 5 titres remportés par des asiatiques sur les 10 derniers joués l’ont été par 5 joueuses différentes: la thaïlandaise Ariya Jutanugarn et les coréennes Chun In-Gee, So Yeon Ryu, Park Sung-Hyun et In-Kyung Kim.

Mais le plus préjudiciable à la confirmation des talents européens est pour beaucoup dans le déclin du Ladies European Tour. Le circuit féminin comptait 26 tournois dans la saison 2011, il y en aura tout juste 15 en 2017, en comptant large.
Ce déficit de compétitions -et donc de possibilités de gagner sa vie- incite les meilleurs joueuses à tenter leur chance outre-Atlantique, affaiblissant de fait le niveau global du LET. Ce qui est loin d’être le cas des sud-coréennes! Avant d’arriver sur le LPGA, la plupart d’entre elles ont fait leurs armes sur un circuit à domicile hyper concurrentiel et très fortement doté.

Vers des jours meilleurs!

Alors à cause de ces raisons, l’Europe en est-elle réduite aux miettes laissées par les asiatiques et les américaines? Pas nécessairement!

La dernière Solheim Cup a démontré, malgré la défaite, que les joueuses européennes n’étaient pas si loin. Leur inexpérience – notamment celle des joueuses évoluant sur le LET – a fait défaut face à des américaines rodées, elles, au plus haut niveau qu’elles peuvent côtoyer chaque semaine sur le LPGA.

Carlota Ciganda – Melissa Reid lors de la Solheim Cup 2017 – © LET

Lors des dernières grandes échéances avec le gratin mondial, on doit se rappeler la 2ème place de l’anglaise Jodi Ewart-Shadoff au récent British Open, ou la norvégienne Suzann Pettersen qui finit à 1 coup de So Yeon Ryu au ANA Inspiration en début de saison, ou encore la suédoise Anna Nordqvist qui perd en playoffs face à Brittany Lang lors de l’US Open 2016. On peut même y ajouter la victoire de l’anglaise Charley Hull lors de la finale du circuit LPGA l’an dernier. Une chose est sûre, le talent est bel et bien là. Cela s’est joué parfois à quelques grains de sable!

Dans les prochaines semaines, on suivra notamment avec grand intérêt l’issue des discussions en cours avec le LPGA et le Tour Européen Hommes pour redonner force et compétitivité au LET dès la saison prochaine.

En attendant les stars européennes de demain s’appellent sans doute Georgia Hall (ANG), Madelene Sagström (SUE), Céline Boutier (FRA) ou encore Nanna Koerstz Madsen (DAN). Et sachant que les Carlota Ciganda (ESP), Azahara Munoz(ESP), Caroline Masson (ALL) et Melissa Reid (ANG) n’ont pas dit leur dernier mot, les européennes doivent être confiantes sur le fait de s’inviter régulièrement à la fête pour croquer une des 5 parts du gâteau chaque année. En commençant dès cette semaine à Evian par exemple…


Evian Championship 2017

Evian Championship 2017120 des meilleures joueuses du monde, représentant 26 nations, seront au départ sur le magnifique parcours de l’Evian Resort Golf Club, du 14 au 17 septembre.

Au-dela du trophée du dernier Majeur de la saison, In Gee Chun, défendra son titre acquis l’an dernier au détriment de ses compatriotes So Yeon Ryu et Sung Hyun Park. Ces 2 dernières vainqueurs respectives cette année du ANA Inspiration et de l’US Women’s Open sont dans la course pour remporter le Rolex Annika Major Award qui récompense la meilleure joueuse à l’issue des 5 majeurs de la saison. Un trophée également convoité par Danielle Lang, vainqueur du KPMG Women’s PGA Championship et de In-Kyung Kim qui a gagné le Women’s British Open.

Excepté le récent forfait d’Inbee Park, blessée, le Top 10 mondial est au complet où Lexi Thompson est sans doute la grande favorite après sa victoire du week-end dernier sur le LPGA. Repassée n°2 mondiale, l’américaine compte 3 Top10 dont 2 Top3 à Evian sur ses 4 dernières participations.

Du côté tricolore, il y aura 6 françaises dans le champ de cet Evian Championship 2017:

  • Karine Icher, n°1 française, figurant dans le Top 50 mondial et membre de la dernière Solheim Cup,
  • Joanna Klatten et Perrine Delacour qui évoluent sur le LPGA,
  • Isabelle Boineau qui a gagné sa place en remportant le Jabra Ladies Open, nouvelle épreuve qualificative,
  • Marion Ricordeau grâce à sa 2ème place sur un tournoi qualificatif du Symetra Tour,
  • Agathe Laisné, récente championne d’Europe amateur, qui bénéficie d’une invitation.

Premiers départs : à partir de 7h45 locales – du trou 1 et du trou 10

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