La Petite Balle Blanche a osé un petit carnet de notes sur les performances des joueurs et des capitaines de cette Ryder Cup. C’est forcément subjectif, vous avez sûrement les vôtres…
Les Capitaines
Thomas Bjørn 9/10
Des wild cards exceptionnelles (9,5 points cumulés), une préparation du parcours parfaite pour contrer les Américains, une trouvaille exceptionnelle avec la paire Fleetwood/Molinari… C’est du presque parfait. Le Danois n’a peut-être pas un charisme à tout casser ni une “comm” de premier plan, mais sportivement, c’est le sans-faute. “Il a apporté de la sérénité et de la confiance dans le vestiaire“, a résumé Justin Rose.
Jim Furyk 2/10
Le débriefing sera sûrement saignant dans la coulisse et face aux médias américains. Furyk s’est trompé sur ses doubles (pourquoi DeChambeau le rookie en foursome ? Pourquoi briser le duo Spieth/Reed ?) et plus encore sur ses wild-cards à l’exception de Tony Finau (2 points). Tiger, Phil, Bryson, zéro pointé… Le score de 17,5 à 10,5 dit tout. C’est une raclée pour le team USA présenté comme la meilleure équipe de l’histoire… La fatigue de la FedEx Cup ? Trop facile. Le manque de connaissance du parcours ? Sans doute mais Furyk aurait dû convaincre ses ouailles de jouer l’Open de France.
The next time someone says Ryder Cup captain’s picks don’t matter, throw out this stat:
Bjorn’s: 9-4-1
Furyk’s: 2-10— Ryan Lavner (@RyanLavnerGC) 30 septembre 2018
Les joueurs européens
Francesco Molinari 10/10
Cinq points sur cinq, c’est exceptionnel. L’Italien est même devenu le premier joueur européen de l’histoire à signer cette incroyable performance. Chapeau bas au vainqueur de The Open. Une vraie “macchina” du tee au green. Et c’est lui qui apporte le point décisif !
Tommy Fleetwood 9/10
Un rookie à 4 points, ce n’est pas du jamais vu (remember Thomas Pieters il y a deux ans), mais quel jeu, quelle démonstration du tee au green ! Il a manqué un peu de jus pour résister à un Tony Finau de feu en simple. Mais l’homme aux cheveux fous a montré qu’il avait tout d’un grand. Il est vite tombé amoureux de la “Ryder” et ça s’est vu.
The Fleetwood-Molinari bromance ?#TeamEurope #Moliwood pic.twitter.com/w4NQxGjLAp
— Ryder Cup Europe (@RyderCupEurope) 29 septembre 2018
Sergio Garcia et Henrik Stenson 8/10
Trois points sur trois pour le Suédois, trois sur quatre pour l’Espagnol : voilà deux wild-cards efficaces ! Leur apport dans le vestiaire est indéniable. Leur passion et leur expérience sont précieuses. Et sur le parcours, ils ont été solides comme des rocs. Au passage, “Sergiiiio” est devenu le joueur européen le plus titré de l’histoire, dépassant son “ami” Nick Faldo avec 25,5 points. Dire que certains ont critiqué son invitation… Le public lui a transmis son amour et Garcia n’a pu retenir ses larmes… Stenson, lui aussi, a retrouvé son jeu au moment idéal. Pas un hasard.
Justin Rose, Paul Casey, Ian Poulter 7/10
Deux points en quatre matchs pour le n°2 mondial, c’est un bilan moyen, mais son leadership a pris de l’épaisseur dans cette équipe.
Quant à Casey, qui faisait son retour après dix ans d’absence, il a porté Hatton dans les quatre balles et a arraché un nul précieux face à Brooks Koepka en simple.
Poult ? Il a fait du Poulter. Deux points sur quatre, mais surtout un succès en simple ô combien important face au n°1 mondial Dustin Johnson. Il est toujours invaincu en simple et son énergie est tellement communicative…
Rory McIlroy, Thorbjörn Olsen, Alex Noren 6/10
Rory d’abord. On ne peut s’empêcher d’être un peu déçu. Il n’a été à son meilleur niveau que lors du quatre balles avec Sergio Garcia. Son putter était un peu en berne. Et sa grosse bêtise au 18 face à Justin Thomas fait un peu tâche. Olesen avait d’ailleurs été un peu plombé par McIlroy dans son unique double en quatre balles.
Le Danois a ensuite laminé un pâle Jordan Spieth en simple. Chapeau le rookie.
Quant à Noren, bien que intimidé en apparence, il a été parfait dans son premier foursome. Un peu absent dans le second, il a répliqué par un succès pour l’honneur face à Bryson DeChambeau en rentrant une ficelle de 20 mètres pour clôturer en beauté cette Ryder Cup.
Jon Rahm et Tyrrell Hatton 5/10
Deux débutants à la hauteur même s’ils n’ont gagné qu’un match. Pour Rahm, pas très à l’aise dans ses doubles, on retiendra évidemment son succès face à Tiger Woods en simple. Sacré souvenir pour lui ! Il a qualifié son birdie au 17 de “meilleur trou de sa vie”.
Hatton a gagné un quatre balles et surtout des amis, lui qui semblait difficile à intégrer. Son sourire a fait plaisir à voir.
Les joueurs américains
Justin Thomas et Tony Finau 9/10
Deux rookies comme meilleurs joueurs américains, ça dit beaucoup de la performance des vétérans. Combatif, flamboyant, JT a remporté quatre points sur cinq et son triomphe en simple face à McIlroy mérite un immense coup de chapeau.
Finau, lui, gagne deux points sur trois. Il aurait mérité de jouer en foursome. La manière dont il a étouffé Fleetwood en simple (6&4) doit laisser des regrets à Furyk.
Justin Thomas defeats Rory McIlroy 1-Up to earn his 4th point of this Ryder Cup.
Since Europe joined the competition in 1979, only Larry Nelson (5 in 1979) has more points as a U.S. rookie pic.twitter.com/96vfXNf1f7
— ESPN Stats & Info (@ESPNStatsInfo) 30 septembre 2018
Webb Simpson et Jordan Spieth 8/10
Le putter de ces deux-là était en chauffe. Simpson aurait mérité de jouer davantage que deux foursomes. Il a nettement dominé Rose en simple.
Spieth avait réclamé JT en partenaire : 3 points sur 4 et une rage de vaincre démonstrative, trop rare chez les Américains. Mais il a joué au-dessus du par en simple et a été surclassé par le “rookie” Olesen. Du solide quand même et de la passion. Les USA en ont manqué…
Brooks Koepka 5/10
Il ramène 1,5 point mais le double vainqueur de l’US Open n’a pas vraiment fait le spectacle. Son flegme a disparu sur son dernier coup de fer en simple face à Casey. Plein bunker…
Rickie Fowler et Patrick Reed 4/10
Un peu de tout dans la performance de Rickie : quelques coups flamboyants mais aussi beaucoup de grosses erreurs. Les obstacles d’eau du “Natio” sont bien remplis de ses balles.
Reed ? Il semble en marge de l’équipe. Son duo avec Tiger est un échec. Pas d’entente, pas de cohésion. Captain America s’est retrouvé en simple pour battre Tyrrell Hatton. C’est peu. Et ses déclarations post match n’ont pas arrangé son cas.
Bubba Watson et Dustin Johnson 3/10
Ils ont souffert mille maux sur l’Albatros. Ce n’est pas une surprise pour Bubba, même s’il a arraché le gain d’un foursome. DJ, lui, était en panne de putting et même de jeu tout simplement. Une victoire en cinq matchs, c’est peu, trop peu, même s’il est souvent tombé sur des Européens en feu…
Tiger Woods et Bryson DeChambeau 2/10
Quatre matchs, zéro point pour le Tigre. C’est une immense déception. Etait-il malade ou touché au dos ? Fatigué ? Molinari et Fleetwood ont été ses cauchemars en double. En simple, il a semblé vidé. Pire, le visage fermé, il a paru à l’écart dans cette jeune équipe américaine. Le Golf National a eu raison de son driving erratique.
Quant au “rookie” DeChambeau, on ne saura jamais si c’est Furyk qui l’a plombé en lui imposant des partenaires de foursome si “spéciaux” (Woods et Mickelson) ou si c’est lui qui est un peu compliqué à intégrer. Une énigme.
Phil Mickelson 1/10
On n’a pas eu envie de mettre un zéro à la légende “Lefty”, mais il était totalement hors de forme. Il y a fort à parier qu’on ne le reverra plus en tant que joueur dans cette épreuve. Un échec cuisant. Et ses critiques sur le set uo du Golf National n’arrangent pas son cas.
Le parcours 10/10
Coup de chapeau à Alejandro Reyes et toute son équipe : tout le monde a salué la préparation manucurée de l’Albatros. Même les joueurs US ont applaudi des deux mains. Ce “set up” est “un modèle pour l’US Open” selon l’ancienne gloire Curtis Strange. Bunkers, fairways, greens, tout était parfait sans parler du gros rough qui fut un acteur capital de cette Ryder Cup. Demandez aux joueurs américains ! 😉