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Distance Report : des infos souvent surprenantes

Après lecture du rapport publié par l'USGA et le R&A sous le doux nom de  "Distance Insights Reports" , nous vous proposons un premier article qui traite des données liées à la distance : des pros comme des amateurs !

Si vous suivez l’actualité du golf, vous avez pu entendre parler du rapport publié par l’USGA et le R&A sous le doux nom de  “Distance Insights Report” (n’hésitez pas à cliquer sur ce lien pour accéder au pdf). Ce rapport – annuel – balaie un paquet de points clés de notre sport préféré. Malgré sa taille (près de 100 pages), la plupart des médias se sont arrêtés à la problématique de longueur de drive des pros.

Le premier article traitera le thème de la distance : des pros comme des amateurs ! Un second article dans les jours à venir traitera du reste du rapport. Enfin, surtout de ce dont j’avais envie de parler.

Avant de lire cet article, nous vous remercions de répondre aux 3 questions suivantes, en toute transparence, en vous appuyant sur vos propres convictions. Rien à gagner, si ce n’est découvrir ou apprendre des choses, ni à perdre, même pas votre temps ! 😉
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La distance des pros

Des gains récents

Pas de surprise : les pros tapent de plus en plus fort ! Mais en regardant plus attentivement le graphique ci-dessous – les distances moyennes de drive en Yards (0,91m) par circuit – on y lit des choses assez étonnantes :

Distance moyenne du drive selon les circuits (p10-fig1).
  • D’abord, il y a eu assez peu d’évolutions sur la distance entre 2003 et 2013.
  • Depuis 2013, le gain est de l’ordre d’un yard par année sans grande (r)évolution du matériel.

Le golfeur des années 80-90 était réputé par la qualité de son toucher, celui des années 2010 est devenu un sportif complet passant le plus clair de son temps, en dehors du golf, à la salle de sport.

Pour tenter de lutter contre ce gain de distance, même, s’il est parfois évoqué la limitation technique des balles ou des drivers, une évidence s’impose : ceux qui ont bossé leur physique resteront plus longs que les gringalets 😉

De plus en plus de longueurs

Entre 2014 et 2018, tant sur le PGA que sur l’ET, les drives dépassant les 300 yards sont passés de 26 à 38%. Pour autant sans que les petits frappeurs disparaissent (ils sont 8% sur l’ET à driver moins de 260 yards).

Proportion selon la distance de driving (p14-fig7).

On peut certes relativiser ce graphique par les évolutions techniques mais il ne faut pas oublier deux éléments (à minima selon moi) :

  • Les jeunes joueurs n’ont peur de rien. Là où les “vieux” tentaient de conserver leur carte par leur régularité, la nouvelle génération s’en “fiche” : 20 cuts ratés et une victoire suffisent pour garder leur carte. C’est donc attaque à tout va sur des parcours où l’utilisation du driver permet de franchir les obstacles et de se laisser un 2è coup très court.
  • Même si certains parcours par leur tracé ou leur préparation sont plus sélectifs (on pense bien entendu au Golf National), adapter un parcours coûte très cher (on y reviendra dans le 2è billet)… Et tous les parcours ne peuvent pas profiter d’une Ryder Cup pour le faire.

Qu’en pense le monde du golf ?

Je vous propose ce graphique très intéressant –  mais un peu costaud par le nombre de données présentées. Il a été demandé aux représentants de l’écosystème du golf, les facteurs expliquant l’augmentation de la distance du driving ?

Les facteurs expliquant l’augmentation de la distance selon le monde du golf (p79-fig66).

Le monde du golf estime le gain de distance à :

  • 20% au talent du joueur (16% pour les médias)
  • 19% au progrès du club
  • 17% au fitness (22% selon les fabricants de matériel)
  • 16% au progrès de la balle
  • aux alentours des 10% pour le coaching, le design du parcours et enfin les conditions de jeu du parcours.

La distance est-elle un problème ?

36% des sondés expliquant le gain de distance par la technologie (balle et club), vous ne serez donc pas étonné de voir les réponses à cette question :  “La distance est-elle un problème ?”

La distance est-elle un problème ? (p80-fig67).

Moins de la moitié (48%) des interrogés considèrent la distance comme un problème, 17% comme un problème majeur.

Pour analyser plus finement, on a posé la question à l’écosystème du golf afin de savoir si la distance était une menace, une opportunité, les 2 ou aucune des 2 pour le golf ? Avec un beau graphique à l’appui 😉

La distance, menace ou opportunité ? (p80-fig69).
  • Il n’est pas étonnant de constater que 63% des architectes de golfs considèrent la distance comme une menace alors qu’ils ne sont que 15% des potentiels golfeurs (ne jouant pas encore). Et pour cause, on rêve tous d’envoyer la balle à perpette (220m dans mon cas, pardon, 244 yards, ça fait mieux).
  • Très logiquement, pour 38% des potentiels golfeurs,  la distance est surtout une opportunité. Même pourcentage pour les fabricants de matériel qui nous vendent nos drivers 😉

Histoire de faire une petite transition entre le monde professionnel et amateur, on a demandé pour qui (pros et élites versus amateurs dits “recreational players”) la distance était un problème ?

Pour qui la distance est-elle un problème? (p80-fig68)
  • 23% des sondés pensent que le problème est autant pour les amateurs que pour les pros.
  • 14% principalement pour les amateurs, et ils ne sont que 5% à considérer que c’est un problème uniquement pour les amateurs.

Le résultat du sondage est dur à interpréter car il va de soi que cela dépend qui y répond 😉 Pour Rory, sa distance n’est pas un problème mais ça le devient pour l’architecte du golf ou pour Zach Johnson qui ne tape pas aussi fort. Ce n’est pas non plus un problème pour moi sauf à jouer les mêmes parcours que les pros (le départ des jaunes de l’Albatros par exemple fait plus de 6000 mètres).

Chez les Amateurs

La distance

Tout d’abord, je ne vais pas évoquer le sujet des amateurs “Elite” bien qu’abordé dans le rapport du R&A (p15-fig9), le graphique contenant trop de valeurs aberrantes pour en conclure quelque chose.

Maintenant, j’en appelle à votre impression. Le R&A a produit un graphique montrant l’évolution de la distance au drive entre 1996 et 2019 pour les garçons par handicap :

  • – de 6,
  • de 6 à 12,
  • de 13 à 20,
  • au dessus de 21.

Et les résultats sont pour le moins captivants.

Entre 2000 et 2019, les longueurs moyennes de drive sont passées :

  • de 242 à 239 yards (-3 yards) pour les joueurs classés – de 6,
  • de 224 à 220 yards (-4 yards) pour les joueurs classés de 6 à 12,
  • de 194 à 200 yards (+6 yards) pour les joueurs classés de 13 à 20,
  • de 177 à 177 yards (=) pour les joueurs classés plus de 20.
La distance moyenne des amateurs (p17-fig11).

Tu es sur les fesses ? Je l’étais aussi (en même temps, c’est plus pratique d’écrire un article en étant assis) .

Si tu n’as pas le courage de lire le rapport (j’te conseille tout de même de le faire), le R&A prend bien soin de préciser que cette étude est cohérente avec 3 autres études, rien que ça !

Les explications de cette stagnation

Pour affiner le résultat, le R&A a questionné les joueurs s’ils avaient la sensation de driver plus ou moins loin sur les 10 dernières années selon l’âge du joueur.

Etat sur l’évolution de la distance en fonction de l’âge  (p78-fig64)

Rien d’étonnant : plus on vieillit, plus on a la sensation de perdre en distance sur 10 ans.

  • Passé 54 ans, ceux qui pensent driver plus loin deviennent minoritaires.
  • Notons tout de même qu’à l’exception des moins de 35 ans, les joueurs pensant driver plus loin sont en général aux alentours des 10%, laissant penser que les joueurs sont assez réalistes sur leur progrès.

Et pour expliquer le progrès ou la régression sur la longueur de drive, on trouve là aussi des résultats cohérents. Pour ceux drivant moins loin, l’âge, la souplesse, les blessures et le ‘talent’ sont les principaux facteurs exprimés par les joueurs.

L’explication quant à l’évolution de la distance. (p78-fig65)

L’amateur est lucide quand à ses progrès au drive qui sont réalisés principalement grâce aux progrès des clubs, son ‘talent’, la balle et la souplesse.

Un changement de mentalité au départ

A défaut de gain sur les distances, le changement apparaît surtout dans la mentalité des joueurs.

  • Avec des drivers plus tolérants, là où les golfeurs classés plus de 12 jouaient en 2001 moins de 70% leur driver au départ (voire près de 55% en 1998 pour les plus de 21 de handicap)
  • Dorénavant on frôle les 90% (et même 97% en 2019 pour les plus de 21).
Le pourcentage d’utilisation du driver (p18-fig12)
  • Seuls les joueurs classés – de 6 jouent moins le driver pour atteindre les 85%.

Vous voudrez bien m’excuser de ne pas traiter les femmes car le graphique fourni (p19-fig13) manque d’ancienneté et de données qui le rendent inexploitables pour en tirer quelque chose de substantiel.

Une conclusion sympa

Le débat entre précision et distance est devenu presque habituel. Pour les pros, il est déjà clair : les meilleurs mondiaux cherchent – et trouvent – la distance. Mais, pour nous amateurs, pas de réponse. Le R&A a posé la question et la réponse est explicite :

Test (p82-fig70)

Pour plus de 60% des amateurs, le golf c’est plus de la précision que de la distance quand seuls 8% pensent l’inverse. Le débat est tranché. Amis greenkeepers, mettez-moi des roughs de malade bien accueillants pour ceux qui arrosent ! 🙂

Pour finir ce billet, 3 questions essentielles posées par le R&A.

L’intérêt de joueur un parcours facile, dur ou avec des départs adaptés. (p83-fig72)
  • 70% des joueurs sont d’accord pour choisir des départs correspondants à leur longueur. Ouf, le bon sens est là !
  • Bon sens qu’on perd avec 72% des joueurs (54% et 18%) aimant jouer un parcours difficile (et donc se faire mal).
  • Et on continue avec seulement 20% des joueurs aimant jouer un parcours facile où ils savent qu’ils joueront bien (bordel, pourtant ça rassure quand même, non ?).

Alors, dites-nous en plus sur ces infos !

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C’est tout pour ce premier tour d’horizon. Merci de votre participation et de votre lecture !
La suite très bientôt. N’hésitez pas à vous déchaîner dans la zone de commentaires si vous n’êtes pas totalement d’accord avec mes avis… qui restent les miens bien entendu. 😉

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