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Un an (presque) sur le PGA Tour 

Retour sur une saison de birdies, de victoires, de “bulle” et de tests PCR. 

Voilà, c’est fini. On va pas s’dire au revoir comme sur le quai d’une gare”. Le PGA Tour outragé, le PGA Tour brisé, le PGA Tour martyrisé, mais le PGA Tour libéré. La saison 2020 a touché à sa fin lundi dernier, 7 septembre 2020, avec la victoire de DJ lors du Tour Championship à Atlanta devant Justin Thomas et Xander Schaschacshofele. It Is (Jean-Louis) Over (…). Retour sur une saison de birdies, de victoires, de “bulle” et de tests PCR.

Rentrée des Classes

Il fallait maîtriser la langue de Cervantes, ou de Shakira, pour remporter les premiers tournois disputés fin septembre sur le tour américain. Joaquin Niemann, sur le Old White TPC en Virginie puis Sebastián Muñoz dans le Mississipi, en play-offs, aux dépens de Sung-Jae Im (qui commençait son marathon des hôtels1), s’offraient d’ailleurs leurs premières victoires individuelles.

Puis le cirque PGA déménageait sur la côte Ouest, à Napa, en Californie, pour le Safeway Open (qui sera le tournoi inaugural de la saison 2021), et la victoire de Cameron Champ, la seconde de sa carrière, nous offrait un moment “poussière dans l’oeil”. La famille Champ réunie sur le green du 72e trou, le téléphone aux mains, faisait profiter le grand-père de la victoire du petit fiston.

En maternelle, JT aimait réaliser des colliers de pâtes pour ses parents. Quand il a compris que c’était nul, très, très nul, il a décidé de remplacer les Penne Rigate par des victoires sur le Tour. En 2019, il enfilera trois perles de plus (la CJ Cup, le Sentry Tournament of Champions en Janvier puis le WGC St. Jude début Août).

A la marge, Lanto Griffin accroche la première victoire de sa carrière à Houston (ceci n’est pas une blague) et Kevin Na, la quatrième  – la deuxième au Shriners Hospitals. Et cela n’est pas une blague non plus.

La 82e de Tiger

Et la planète golf -ou la planète entière- s’est émue. Opéré du genou pour la cent douzième fois quelques semaines auparavant, Tiger Woods s’alignait sur le Zozo Championship pour son tournoi de reprise. Et quand personne n’attendait autre chose que de revoir jouer l’icône de ce sport, celui-ci a saisi l’occasion d’offrir à tous les amoureux de la petite balle blanche, un nouveau moment d’histoire.

Déjà, pour son tee shot de reprise, bois 5, cerceau à gauche, flotte. Bogey. L’histoire était en marche. Dans un final joué le lundi, le Tigre fendra le fairway au 18 et résistera à l’enfant du pays, Hideki Matsuyama. 82 succès, comme Sam Snead, un record que beaucoup pensait imbattable. Comparaison n’est pas raison, certes, mais à partir de cette victoire, nous pouvons dire que personne n’a gagné plus de fois que Tiger. Et il y aura deux visites à Augusta ces 5 prochains mois…

On a oublié de dire ‘Bonne Année’ en 2k20 ou quoi ?

Pendant que le bush australien faisait plus de flammes que Phil Mickelson avec un 60° dans les mains, certains joueurs en profitaient pour ajouter quelques lignes à leur palmarès. Rory une 18e au WGC HSBC Champions, Patrick Reed une 8e au WGC Mexico, Adam “Dieu avec un Fer7” Scott une 14e au Genesis et Webb Simpson une 6e dans la salade de neurones et de bière du WM Phoenix Open.

Tyrell Hatton et Sung-Jae Im s’imposaient eux respectivement à l’Arnold Palmer Invitational et au Honda Classic après que Viktor Hovland ait signé son entrée dans le club des (potentielles) victimes de la malédiction du Puerto Rico Open. Club dans lequel les vainqueurs n’ont jamais gagné ailleurs que dans ce tournoi particulier, n’est-ce pas Tony Finau.

Et puis Johnny Microbe est arrivé.

Hiatus et bouche cousue

Alors qu’Hideki Matsuyama venait de signer un 63 (-9) le plaçant en tête, lors du premier tour du Players sur le TPC Sawgrass et que les ligues du monde entier se mettait au repos forcé, Jay Monahan, commissionnaire du PGA Tour prenait la responsabilité de mettre, à son tour, un terme au “Superbowl” du Tour américain. Et plus rien…

Enfin si, les joueurs essayaient en visio de mettre le plus de balles possible dans leur main; Arnaud Sérié réalisait 23453262 jongles club en main; à l’abri des regards, Bryson se goinfrait de protéines (…).

Puis, à mesure que la situation sanitaire cessait de s’empirer, la famille TaylorMade nous offrait les premiers coups de golf depuis plusieurs semaines. A Seminole, en Floride, Rory, DJ, Rickie et Matthew Wolff sortaient les shorts à pinces et les sacs trépieds pour une partie de charité remportée par… On s’en rappelle plus, et on s’en fout. Puis Tiger et Mickelson prenaient la flotte dans un match aux côtés de Peyton Manning et Tom Brady. Le golf revenait, l’espoir aussi.

“Enjoying the things we love”

Mi-avril, alors que beaucoup d’entre nous ne connaissions plus que le trajet entre notre domicile et le supermarché le plus proche, alors que nous étions devenus maîtres dans l’art de rédiger des attestations exceptionnelles de déplacement, voilà qu’un homme à la chevelure poivre et sel, au costume toujours impeccable, annonçait le retour du golf professionnel à l’occasion du Charles Schwab Challenge en juin.

L’ère du huis clos avait sonné. Malgré la tentative, finalement vaine, de vouloir faire revenir des spectateurs lors du Memorial début juillet, il allait falloir se faire à l’absence d’oncles Sam portés sur la Corona, de “MASHED POTATOE!”. Il faudrait se faire aussi à l’absence de ce gars qui cherchait désespérément à toucher la main de Tiger au point de se démettre l’épaule par-dessus le cordage, aux selfies, aux cris et aux applaudissements. Soyons honnêtes, l’expérience est amère, mais elle est obligatoire.

Faux-départ donc pour ce retour sur les greens de la part de Collin Morikawa qui offre, en playoff, la victoire à Daniel Berger en laissant échapper une virgule sur la droite du trou. A Harbour Town, Webb Simpson enfile le costume de n°1 mondial et l’horrible veste promise au vainqueur du RBC Heritage.

Mais, trêve de balivernes, et posons les termes de celui qui a réellement secoué le PGA Tour, et ses milkshakes, Bryson DeChambeau.

BDC ou l’exubérance : chronique d’une révolution

Joueur du PGA Tour ou centre de la ligne défensive des New England Patriots, le doute a pu exister un temps dans l’esprit des observateurs du circuit américain. Lui, le “scientifique” qui s’attelait à calculer le coefficient de résistance d’un résidu de graminée attenant à sa balle, a délaissé sa calculette pour une balance portable de cuisine lui permettant de réaliser ses boissons magiques. Frisant dorénavant les 200mph de vitesse de balle au driver, Bryson repousse désormais les limites de distance.

Les plus triviaux feront remarquer qu’il repousse également les limites de la connerie. D’abord en appuyant sa carcasse sur le shaft de son driver lors du premier tour de l’USPGA, puis en réalisant le score de 10 le plus long de l’histoire du golf, avec une balle dans l’eau, deux hors-limites et les appels successifs à un arbitre et à un superviseur.

Sujet de débat, de discordes, Bryson clivait par sa lenteur sur le parcours, il a cette année encore ajouté une corde à son arc.

L’US PGA Championship

Avec un drive de 270m posé à 2m10 du mât, Collin Morikawa est venu graver son nom sur le Wanamaker Trophy, avant de le briser en le soulevant, devenant à seulement 23 ans vainqueur de Majeur. T25 au soir de la seconde ronde, l’américain a saupoudré le week-end de birdies pour venir signer un 65 puis un 64 faisant de ce 129 le meilleur total de coups jamais réalisé sur les deux derniers tours d’un majeur. Vainqueur à 23 ans : McIlroy, Nicklaus, Woods… et Morikawa.

Cependant, on peut avoir remporté des majeurs à 21 ans et disparaître du haut des leaderboards quelques années plus tard. Disparaître de nos cœurs, par contre, jamais. #SpiethIsland 

DJ: tube de l’été

Les playoffs de la FedEx de cette saison 2019-2020 se sont soldés par la vérification de la légende qui racontait que le meilleur joueur du monde était un grand brun, marchant lentement sur les fairways et éclaboussant de sa classe le monde de la petite balle blanche.

Un enchaînement démoniaque T2 à l’USPGA, victoire au Northern Trust, défait en playoff par Jon Rahm au BMW puis victoire à East Lake pour empocher les 25 balles promis au vainqueur ont propulsé DJ au sommet du golf mondial. Et si lui est au sommet, les autres ne sont même pas au refuge d’altitude tellement il semblait en maîtrise en ce mois d’août. Avec le forfait déclaré de Brooks Koepka pour l’US Open de Winged Foot dans une semaine, il serait maintenant temps de faire taire les derniers diffamateurs, et d’aller coller des gifles en majeur.


¹ Im est le troisième joueur à avoir participé au plus grand nombre de tournois (26), seulement devancé par Lanto Griffin & Patrick Rodgers (27), qui eux ont une maison…

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