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Henri raconte son expérience à Torrey Pines

Résident aux Etats-Unis, à l'occasion d'un week-end familial en Californie, Henri est allé se mesurer au parcours Nord de Torrey Pines.

Résidant à Chicago depuis 4 ans maintenant, je suis parti à San Diego pour les vacances de Pâques en famille. Je n’imaginais pas pouvoir jouer Torrey Pines mais j’ai réalisé que le parcours était totalement public (géré par la ville de San Diego). C’est le parcours de championnat le plus accessible aux U.S. d’après leur site web.

Coup de chaud

Moins de 2 mois avant l’US Open 2021 (17-20 juin), j’ai tenté ma chance 2 semaines à l’avance pour réserver un tee-time sur le North Course de Torrey Pines à 8h58 lundi 12 avril. Il ne restait plus que des parties “1 joueur” mais encore quelques créneaux tôt le matin ou tard l’après-midi.

Le green fee en semaine est à 128$ pour les non-résidents et seulement 44$ pour les résidents. Comptez +25% le week-end et environ le double pour le South Course réputé plus difficile. En bons connaisseurs du PGA Tour, vous savez que le parcours est le théâtre du « Farmers Insurance » depuis 1968, en début d’année car il fait toujours une température agréable (ni trop chaud ni trop froid) dans le sud de la Californie. Le tournoi se déroule sur les deux parcours North et South de Torrey Pines avant le cut et le final se joue uniquement sur le South Course. Le tenant du titre est le sulfureux Patrick Reed.

Quelques jours avant le départ je reçois un mail du golf indiquant “As course conditions become more challenging with narrow fairways and thick rough, it is the responsibility of all players to assist one another in improving pace of play.” Il est aussi indiqué dans le mail que le temps de jeu standard (évidemment que des foursomes) est de moins de 4h pour les départs avant 8h00 et entre 4h15 et 4h30 pour les départs suivants.

Putting Green - Torrey Pines
Putting Green de Torrey Pines

Golfeur très moyen (hcp 20), j’ai pris un petit coup de chaud à la réception du mail ci-dessus et j’ai commencé à sérieusement gamberger la nuit d’avant en pensant notamment à mon misérable début de saison à Chicago (deux 18 trous autour de +30 et un 9 trous moyen le vendredi précédent – une seule séance au practice).

A l’assaut de Torrey Pines

Je joue des Titleist AP1 avec shafts acier regular True Temper XP95, des petits hybrides 3/5 Callaway RazR black HL que j’adore, des wedges Vokey SM5 52°/08° F Grind (avec lequel je joue le plus souvent autour du green) / SM5 56°/10° M Grind, un driver Ping G40 raccourci d’un pouce (2,5cm) pour essayer d’être un peu plus régulier, et enfin un vieux putter Odyssey 2 balls avec un de ces gros grips à la mode qui me réussit plus ou moins bien en ce moment. Tous mes grips sont des Golf Pride undersize avec une couche de scotch (j’ai des petites mains).

J’arrive au golf de Torrey Pines bien en avance et ne remarque pas d’infrastructures hors normes sur le parking, mise à part la construction des gradins en prévision du tournoi. Très bien accueilli au pro-shop – le légendaire sourire californien, je marche sur la pointe des pieds vers le putting green pour taper quelques balles et essayer de sentir les greens : c’est rapide mais pas démentiel, ça ira.

Je vais voir le starter, toujours nerveux à l’approche du départ et il m’annonce que je suis très en avance. Je lui demande quels départs jouer et il me conseille de jouer les jaunes si je mets en jeu à 200 mètres (il se trouve qu’aux USA, les jaunes sont les blancs, bref). Il me propose alors d’accrocher la partie de devant qui a eu un désistement – j’accepte sans même réfléchir et c’est parti !

Je joue avec un pré-retraité de Philadelphie en traitement pour un cancer du colon et un jeune pro et son père travaillant dans le « wealth management ». Je comprends vite que le père a fait fortune et vit 6 mois de l’année en Californie et le reste du temps à Chicago, justement. C’est l’anniversaire du fiston et on sent que la partie est une sorte de « moment privilégié père/fils » un peu formel.

je ne conçois pas d’envoyer une grosse banane au drive devant le pro-shop 🙂

Le premier départ s’est fait du trou 10, un Par 5 pas trop long en descente. Évidemment je tope complètement mon tee-shot à l’hybride 3 (je ne conçois pas d’envoyer une grosse banane au drive devant le pro-shop :-)) et mes camarades ayant détecté mon effroi palpable m’accordent un Mulligan. Le deuxième « premier coup » n’est pas mauvais : 200 mètres dans le rough de gauche et une ouverture vers le fairway qui descend tout du long vers un green étroit bien défendu. Mon second coup avec mon hybride 5 se pose idéalement 20 mètres devant le green et je reprends des couleurs après approche / trois putts pour bogey.

Idem bogey 11 un par 4 remontant le 10. Le 12 est un par 3 avec un gros ravin de 145 mètres des blancs mais qui devient un tout petit 105 mètres des jaunes – je dépose mon W48° idéalement à 3 mètres du drapeau et rentre mon premier par.

Trou n°13 - Torrey Pines
Vue sur le Par 4 du 13

A ce moment-là je me détends un peu et réalise que les 18 trous de Torrey Pines ne seront peut-être pas le calvaire attendu. Un mauvais 6 au 13 ne me sort pas de la partie et après une très jolie mise en jeu au 14 (195 mètres bien roulants à l’hybride 3, pas de driver en vue), je me laisse un coup de 125 mètres vers l’océan en fort dévers et avec un drapeau très à gauche que je colle à 2 mètres.

Voyant que mes camarades de jeu ne jouent pas le feu, je me décomplexe et continue à bien enchainer avec bogey 15/16, double au 17, un par 5 pas évident avec un hors limite « désert » à gauche, puis re bogey 18. Ce qui m’offre un aller en +9.

Vue depuis le fairway du trou 16

Sur le back 9, du 1 au 9, deux pars suivront rapidement et à part un accident de parcours au 4 avec un triple, je ne rentrerai que des bogeys sur le reste pour une carte solide pour moi de +18.

Je finis la matinée en m’achetant un petit vêtement technique siglé US Open 2021 ; une casquette et un t-shirt du même acabit et des petits marque balles (5 pour 20 balles, autant dire qu’ils auraient pu être en or massif). Le pro-shop est immense et il y en a pour tous les goûts et toutes les marques (UA, Nike, Adidas…) avec toujours le même logo.

Vive le “ready golf” !

Nous avons finalement joué en moins de 4h et donc à un rythme très correct pour une partie de 4 en pratiquant le « ready golf » et en marquant un minimum de balles.

Je ne sais pas tellement pourquoi je me mets autant de pression quand je joue une partie sans enjeu comme ça mais cela semble être plus fort que moi. C’est peut-être aussi paradoxalement pour cela que j’aime tant le golf car malgré mon niveau moyen j’y accorde toujours beaucoup d’importance.

Le parcours était vraiment assez jouable des jaunes et les roughs n’étaient pas aussi hauts qu’annoncés. Les fairways n’étaient pas aussi tendres que ceux que l’on peut trouver en France par exemple à Fontainebleau ou à St Nom. J’ai l’impression que la prise de conscience écologique de la ville de San Diego les amène à moins les arroser, ce qui n’est pas plus mal. Les greens étaient rapides mais rien de terrible une fois de plus, probablement pas encore totalement préparés pour les pros.

Palm Springs en cerise sur le gâteau

Ragaillardi par cette belle partie, j’ai poursuivi les vacances à Palm Springs où la question écologique est un vrai sujet : la vallée située sur la faille de San Andreas est jonchée de plus de 100 golfs en plein désert !! Dubaï peut aller se rhabiller. 😉

Indian Canyons Golf Resort - South Course
Trou 14 du Indian Canyons Golf Resort – South Course

Avec les montagnes qui l’entourent les vues sont incroyables mêlant palmiers, obstacles d’eau et roches sombres. Je garde un super souvenir de Shadow Hills (South Course) et Indian Canyons (South Course) qui offrent des vues impressionantes et des parcours très similaires à ceux que j’avais joués en Algarve (avec des fairways en « demi cylindre » qui font que beaucoup de mauvais drives y reviennent souvent. 😉

J’espère vous retrouver très vite sur Twitter et pour la Ryder Cup pour laquelle j’ai des billets Samedi/Dimanche en Septembre – live à venir sur LPBB !!!

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