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Le golf aux JO ? Pour fans seulement !

Si le fan de golf trouve son intérêt à suivre le golf aux Jeux Olympiques, le spectateur lambda n'a que peu de chances d'accrocher.
Calendrier de l’avent version #LPBB : un article par jour écrit par un membre de la Team pour revenir sur un des moments forts, drôles, surprenants de cette année 2021.

Le golf a écrit un nouveau chapitre dans son histoire avec les Jeux Olympiques. Cinq ans après Rio, Tokyo a réussi à séduire un peu plus de joueurs du Top mondial, même si l’engouement n’a pas été à la hauteur de leurs homologues féminines. La qualité et le spectacle étaient au rendez-vous mais cette discipline n’a certainement pas encore trouvé les clés pour séduire le spectateur non fan de golf.

Sur le parcours du Kasumigaseki Country Club, Xander Schauffele et Nelly Korda ont remporté l’or. Respectivement n°5 mondial et n°1 mondiale, les deux Américains ont été les meilleurs et le plus petit des écarts sur leurs premiers poursuivants ont maintenu le suspense jusque sur le green du 18 le quatrième et dernier jour.

Mais le plus intéressant de ces deux semaines de golf est survenu à l’issue des 72 trous de stroke play en l’absence de verdict complet pour le podium. Chez les hommes, ils se sont retrouvé à sept ex-aequos pour la médaille de bronze et chez les femmes, la médaille d’argent a dû se jouer aussi en playoff entre la Néo-Zélandaise Lydia Ko et la Japonaise Mone Inami.

L’atout de ces trous de playoffs ? La simplicité à comprendre pour le spectateur lambda, qui plus est un temps de jeu relativement court. Parce que c’est ce qui fait très souvent l’essence de notre ferveur pour les Jeux Olympiques : suivre un maximum de disciplines et s’enthousiasmer pour des champions même si on ne maîtrise pas toutes les règles en détail.

Dans un format «playoff», la règle est simple : sur un trou, celui (celle) qui fait moins de coups que les autres gagne, ou à défaut celui qui fait plus de coups que les autres est éliminé. Nul besoin d’être fan de golf pour comprendre, au même titre que l’on intègre parfaitement que le fleurettiste qui touche le plus de fois son adversaire l’emporte, sans connaitre toutes les subtilités qui règlent la discipline.

Hélas, pour en arriver là, il faut attendre 4 jours et 72 trous… sans être certain qu’il y aura besoin des playoffs ! Chez les hommes, on a d’ailleurs failli assister à un scénario que l’on pourrait qualifier de malheureux pour le spectateur.

Le Slovaque Rory Sabbatini à 7 coups de la tête à l’issue des trois premiers tours a signé une carte de 61 qui aurait pu lui offrir l’or si Schauffele avait craqué un tant soit peu dans le dernier tour. Sur le plan golfique, rien à redire, Sabbatini aurait mérité de gagner mais sur le plan émotionnel, on flirte avec le niveau zéro.

Un joueur dont on n’a vu quasi aucune image qui gagne l’or pendant que ceux qu’on est en train de regarder en direct se battraient (éventuellement) pour les autres médailles et les places d’honneur. Pas très fun et surtout pas vraiment compréhensible pour le néophyte qui a décidé de suivre le golf.

Dans cet esprit, une formule en match play aurait ses partisans mais il est vrai qu’à l’instar de ce qu’on a pu voir au WGC Match Play cette année, il y a un côté ennuyeux dans la retransmission des deux derniers matches pour déterminer le podium final. C’est l’atout du stroke play classique qui permet, lui, de montrer les images de plusieurs joueurs.

Pour éviter trop de temps morts avec deux matches seulement, l’idée serait de faire jouer les rencontres pour les médailles hommes, femmes – et une épreuve mixte 😉 – les unes derrière les autres. La télévision pourra alors alterner les coups de six matches au lieu de deux.

Enfin, pourquoi ne pas sortir des sentiers battus à l’instar du 3×3 au basket par exemple en proposant une formule de jeu plus rapide. Un genre de playoffs “long format” sur 6 trous. Par groupes de 4 joueurs où seuls les deux premiers de chaque groupe avancent au tour suivant puis on recommence avec les qualifiés, et ainsi de suite jusqu’à l’attribution des médailles.

Oui, ce n’est pas le golf tel qu’on le connaît mais les JO ne sont pas une épreuve qui fait partie de l’histoire de ce sport comme le sont les majeurs. Si l’objectif est de susciter l’intérêt et le développement de la pratique, autant mettre en avant une discipline fun, facile à comprendre et dynamique. Après tout, on ne change pas l’essentiel, mettre la balle au fond du trou en tapant le moins de coups possibles.

Lio

 

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