Le sujet revient plus vite sur le devant de la scène que Patrick Cantlay met à putter. Si l’on peut facilement démonter les différents clichés du golf, il est une image qui nous colle de plus en plus à la peau tel le sparadrap du Capitaine Haddock. Le jeu lent mille millions de mille sabords !
Impossible de s’en débarrasser surtout quand les champions que nous regardons chaque week-end justifient leur comportement et que les circuits font la sourde oreille aux règlements qu’ils ont créés. L’argument favori des professionnels est que chacun de leur coup vaut quelques centaines de milliers de dollars en plus ou en moins à la fin de la semaine. Vrai. Le bien nommé – et le bien visé – Cantlay y ajoute que le temps de jeu moyen sur le PGA Tour n’a pas évolué depuis plus d’une décennie. Vrai aussi sans doute.
Alors oui, on peut déclarer l’Américain coupable de jeu lent (et il n’est pas le seul) mais non, il n’en certainement pas responsable. Après tout, à partir de janvier 2021, le PGA Tour devait mettre en place des pénalités pour jeu excessivement long et il faudrait être sacrément hypocrite pour dire que l’excès n’a pas été constaté par les autorités compétentes. Toutefois, ce problème de riches n’en serait pas vraiment un pour nous, joueurs amateurs, sauf à risquer l’endormissement devant notre télévision, si cela ne déteignait pas aussi sur de nombreux congénères dans nos parties amicales et compétitions Cochonou de chez nous.
Pourtant, les solutions existent sans se mettre soudainement à courir entre chaque trou. Il n’y a pas un site dans votre liste de favoris qui ne les a pas expliquées dans ses grandes largeurs. Mais récemment, j’y ai lu un intéressant lien entre la vitesse de jeu et le résultat. Et pour faire vite, je vous évite la version longue en anglais* en vous la résumant : « plus vous jouez vite, meilleur votre score est » !
Ainsi un index entre 15 et 19.9 va perdre plus d’un coup en moyenne dès lors que sa partie va durer une heure de plus. Avec une durée de jeu encore plus longue (>1h30) qu’une partie rondement menée (3h30), cela peut monter jusque 1,7 coups d’écart à la fin. Et ce n’est pas une question de niveau de jeu car, comme on peut le constater dans le tableau ci-dessus, même les très bons joueurs sont pénalisés par le jeu lent (+1,3 coups au-delà d’1h30 supplémentaires).
Le golf est une belle balade gâchée par une petite balle blanche disait Mark Twain. Elle est aussi souvent gâchée par les autres, par l’absence de considération de leurs homologues sur le parcours. En réalité le jeu lent, comme bon nombre de situations agaçantes que l’on rencontre dans le quotidien, est un problème facile à résoudre car il ne repose que sur une seule caractéristique. Une attitude pour être exact : le respect d’autrui.
Alors jouons plus vite, les autres golfeurs nous en seront reconnaissants et nos cartes de score nous souriront plus souvent !
*Pour ceux qui veulent de la lecture sur le sujet : article Arrcos