Débat d’opinions : qui est le “Greatest Of All Time” (meilleur joueur de tous les temps) en Ryder Cup du côté des Européens ? Ils sont sept sur les rangs… A vous de juger.
Quel Européen est le meilleur joueur de l’histoire en Ryder Cup ? La question fait débat. Tandis que chez les Américains, Arnold Palmer semble mérité d’assez loin ce “titre” honorifique, tant les Jack Nicklaus, Tiger Woods et Phil Mickelson ont des statistiques décevantes dans l’épreuve biennale, il y a au contraire une concurrence féroce sur le vieux continent.
Sept joueurs “bleus” ont inscrit 20 points ou plus en Ryder Cup (seulement quatre chez les “rouges”) : Severiano Ballesteros, Nick Faldo, Sergio Garcia, Bernhard Langer, Colin Montgomerie, Jose Maria Olazabal et Lee Westwood.
Tous ont eu forcément un rôle important dans leurs équipes, mais certains ont aussi été plus loin encore dans leur influence, sur et en dehors du parcours. On vous livre ici notre avis sur ce sept d’or et on sera ravi de lire le vôtre dans les commentaires. 😉
Lee Westwood (ANG)
A l’image de Montgomerie, l’Anglais se sera consolé de sa quête manquée d’un titre du Grand Chelem avec la Ryder Cup. Il s’est imposé sept fois en dix participations, un record pour un Européen. Avec 23 points, il figure au 4e rang mais son pourcentage de réussite est assez moyen (52%). On a du mal à mettre en avant un exploit, un fait marquant de ses matchs et sa dernière apparition en 2016 en tant que wild-card fut catastrophique. Mais il a été un coéquipier exemplaire, capable de s’adapter à 12 partenaires de double différents. Westwood n’avait pas forcément l’âme d’un leader, mais il fut un compagnon idéal pour plusieurs générations de joueurs du vieux continent et un pilier dans la domination européenne de ces 20 dernières années.
Nos notes
- Performances : 6/10
- Influence sur l’équipe : 7/10
- Esprit bleu : 10/10
Total 23 points
Nick Faldo (ANG)
Avec 25 points (54% de réussite), il est le joueur européen qui a apporté le plus de points aux Bleus dans toute l’histoire. Il est aussi celui qui a joué le plus de Ryder Cup (11 participations). Par son leadership du golf européen mais aussi son investissement pour le développement de la “Ryder”, l’Anglais aux six titres du Grand Chelem a beaucoup apporté à l’épreuve. Sa victoire cruciale face Curtis Strange en 1995, grâce à un maître coup de wedge sur le dernier trou à Oak Hill, avait arraché des larmes de bonheur à Seve Ballesteros. Mais son caractère trop individualiste en a fait un très mauvais capitaine en 2008. Une vraie zone d’ombre sur sa carrière. Il n’a d’ailleurs pas de très bons rapports avec beaucoup de joueurs du vieux continent…
Nos notes
- Performances : 8/10
- Influence sur l’équipe : 8/10
- Esprit bleu : 8/10
24 points
Sergio Garcia (ESP)
Seul joueur encore susceptible d’améliorer ses stats, il est cinquième dans la hiérarchie des points (22,5 avec 61% de réussite). Il pourrait donc venir chatouiller le record de Faldo s’il est wild card au Golf National. Il s’est toujours qualifié aux points lors de ses huit participations, devenant le plus jeune joueur de l’histoire de la compétition en 1999. Très apprécié par ses pairs, Sergio a multiplié les différents partenaires de double (9) qui, de Jesper Parnevik à Rafa Cabrera Bello n’ont jamais été déçu par son niveau de jeu et sa fièvre de la victoire. En 2010, il avait été désigné vice-capitaine par Colin Montgomerie alors qu’il s’était éloigné du jeu. Son enthousiasme avait été communicatif. Lors du miracle de Medinah en 2012, il avait conquis un point capital en simple face à Jim Furyk alors qu’il était 1 Down au départ du n°17. Indispensable aux Bleus depuis presque 20 ans, y compris sur le sol américain où les fans US se sont pris un malin plaisir à le bousculer… Il sera capitaine un jour.
Nos notes
- Performances : 8/10
- Influence sur l’équipe : 7/10
- Esprit bleu : 10/10
Total 25 points
Bernhard Langer (ALL)
Il est celui qui a remporté le plus de Ryder Cup en Europe : six victoires (dont un nul suffisant pour conserver le trophée). Avec 24 points (57% de réussite), il figure au 2e rang des pourvoyeurs de points. Sa longévité et sa rigueur ont été un atout pour les Bleus, sa passion pour l’épreuve aussi, même si son caractère très germanique n’a pas rendu son influence très marquante aux yeux du public. On retiendra son capitanat impeccable en 2004 à Oakland Hills et une victoire imparable de l’Europe en terre hostile (18,5 à 9,5 points). A son débit, évidemment, le putt de 2m manqué lors de la bataille de Kiawah Island en 1991. Un crève-cœur… qui ne l’avait pas empêché de gagner un tournoi la semaine suivante…
Nos notes
- Performances : 7/10
- Influence sur l’équipe : 8/10
- Esprit bleu 10/10
Total 25 points
Jose Maria Olazabal (ESP)
Septième et dernier de ce gotha européen en termes de points apportés à l’Europe (20,5), le Basque est pourtant celui qui possède le meilleur ratio par match joué (66% de réussite). Avec lui, Ballesteros a trouvé un héritier. Moins flamboyant que son compatriote, moins fier que Montgomerie, “Ollie” n’a peut-être pas autant fait trembler les Américains que Seve et Monty. Il a aussi concédé un nul fatal en 1999 à Brookline contre Justin Leonard alors qu’il menait 4up. Mais sa danse de joie sur le green du 18 en 1987 à Muirfield Village et bien sûr son capitanat inspiré et mystique lors du miracle de Medinah sont des moments iconiques de la Ryder Cup.
Nos notes
- Performances : 7/10
- Influence sur l’équipe : 9/10
- Esprit bleu : 10/10
Total 26 points
Colin Montgomerie (ECO)
Troisième plus gros pourvoyeur de points de l’histoire avec 23,5 points (65% de réussite), “Monty” était la cible préférée des “haters” aux Etats-Unis. Mais s’il a été victime de comportements outranciers, notamment à Brookline en 1999, l’Ecossais a toujours joué son meilleur golf en Ryder Cup. Invaincu en simple (6 victoires, 2 nuls), il a porté l’Europe à de maintes reprises et a su prendre le relais du leadership de Ballesteros sur les fairways et dans les vestiaires. On retiendra notamment ses 4,5 points sur 5 possibles au Belfry en 2002. Capitaine en 2010 au Pays de Galles, il a su secouer son équipe vacillante au premier jour et a eu l’intelligence de choisir le solide Graeme McDowell pour conclure sa ligne de simples. Montgomerie a échoué dans sa quête d’un titre du Grand Chelem. Mais il restera dans l’esprit de tous un immense joueur grâce à la Ryder Cup.
Nos notes
- Performances : 9/10
- Influence sur l’équipe : 8/10
- Esprit bleu : 10/10
Total 27 points
Severiano Ballesteros (ESP)
En stats pures, il est un peu décroché du lot puisqu’avec un total de 22,5 points (59% de réussite), il n’est que cinquième ex aequo et n’a remporté que quatre fois le trophée en huit participations. Mais c’est bien sûr son influence qui fait de lui, selon nous, le plus grand joueur européen de l’histoire en Ryder Cup. L’Espagnol a eu un rôle crucial pour faire de cette épreuve ce qu’elle est aujourd’hui. C’est lui qui a poussé pour qu’en 1979, les joueurs du continent viennent renforcer ceux des îles britanniques pour contrer la domination US. Son association en double avec Jose Maria Olazabal (11 victoires, 2 nuls, 2 défaites) a marqué l’histoire de la compétition et semé le doute dans les égos américains. Capitaine ultra interventionniste mais victorieux en 1997 à Valderrama, il est pour beaucoup Monsieur Ryder Cup. Lors du fameux miracle de Medinah en 2012, Seve n’était pas seulement brodé sur les manches des héros européens le dimanche : il était leur inspiration, leur talisman.
Nos notes
- Performances : 8/10
- Influence sur l’équipe : 10/10
- Esprit bleu : 10/10
Total 28 points
Ici un petit résumé de son dernier match en Ryder Cup en 1995 face à Tom Lehman. Son driving l’avait abandonné, mais son petit jeu de feu lui avait permis de résister, encore et encore…