Logo LPBB - Blog Golf
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Solheim Cup 2019 : Que la victoire est belle !

Par la plus petite des marges possibles, sur le score de 14.5 à 13.5, les Européennes ont renversé la situation dans les ultimes matches pour glaner les derniers "petits" points manquants. Fantastique !

D’un dernier putt sans hésitation de la Norvégienne, et désormais retraitée, Suzann Pettersen, l’Europe a remporté la 6e Solheim Cup de son histoire au terme d’une compétition acharnée qui s’est terminée sur le dernier trou de la dernière partie en jeu. Par la plus petite des marges possibles, sur le score de 14.5 à 13.5, les Européennes ont renversé la situation dans les ultimes matches pour glaner les derniers “petits” points manquants. Fantastique !

On aime à dire que seule la victoire est belle, peu importe la manière. Comme au golf d’ailleurs, où le fameux adage “toujours combien, jamais comment” règne en maître chez les amateurs au club-house.

Mais que dire de la victoire lorsqu’elle rime avec mouchoir, celui qu’on cherche en vain pour essuyer ses yeux humides de l’émotion intense que l’on vient de vivre. Une victoire inattendue dans ses derniers instants mais pas inespérée, tant on aura écrit ici et réécrit encore ici que cette équipe européenne avait les atouts pour gagner. Et elle l’a fait, avec ses atouts et avec la manière.

Comme en 1992 et en 2000, l’Ecosse a donc été la 13e joueuse de cette équipe, tel un chiffre porte bonheur. Le pays ancestral du golf n’a pas oublié les joueuses qui défendent ses couleurs, et celles de ses amies anglaises, suédoises, espagnoles, française, allemande, néerlandaise et norvégienne, réunies sous le drapeau de l’Europe.

Cette dernière session s’annonçait à l’image des 4 précédentes : extrêmement serrée. Les premiers simples à s’élancer étaient encore plus importants pour l’Europe que pour les USA car Catriona Matthew avait aligné 5 de ses joueuses les plus solides des jours précédents sur les 6 premières rencontres. À défaut d’obtenir un 6/6, dans les têtes, le score idéal devait certainement se situer autour de cinq, + ou – un demi-point.

Carlota Ciganda a été la première à respecter son contrat en battant Danielle Kang sur le dernier trou. À défaut de très bien jouer (-1 total), elle a parfaitement calé son jeu et ses prises de risque sur l’Américaine en sortant les coups importants au bon moment. Tel ce coup de fer au 11, alors que Kang s’est mis à 70cm du trou, l’Espagnole a répondu en déposant sa balle à 20 cm. Puis ce birdie au 16 pour revenir Square avant d’offrir le premier point à l’Europe sur le green du 18, en poussant Kang à lui concéder le trou alors qu’elle avait (encore) 4m en descente et 2 putts à jouer pour gagner.

L’expérience de Caroline Hedwall dans le second simple a permis à la Suédoise de prendre l’ascendant rapidement sur Nelly Korda (3Up au 6) mais le talent de la jeune Américaine combiné au niveau de putting insuffisant de l’Européenne ont offert aux USA leur premier point dans ces simples avec une victoire 2Up de Korda.

Le duo formé pour l’occasion, et vraie révélation, de cette Solheim Cup 2019 entre Georgia Hall et Céline Boutier (3 victoires en 3 matches de doubles) a confirmé jusque dans les simples où l’Anglaise, d’abord, a pris le pas sur la n°3 mondiale Lexi Thompson suivie quelques minutes plus tard de la Française sur Annie Park… avec un mimétisme saisissant. Menées toutes les 2 Up après les premiers trous, elles refont leur retard à mi-parcours et remportent leur match 2&1 sur le green du 17.

Pour sa première sélection, la tricolore signe 4 victoires en 4 matches. Un exceptionnel 100% que seule parmi les Françaises ayant participé à la Solheim Cup avant elle, Patricia Meunier-Lebouc en 2003 avait réalisé mais elle n’avait joué que 2 matches (1 Simple et 1 Foursome avec Suzann Pettersen !)

Dans le 5e match, la seconde Espagnole a bien essayé de faire taire la superbe insolence golfique de la jeune Angela Yin (20 ans) auteur de 4 birdies à l’aller et virant à mi-parcours avec un avantage de 4Up. Azahara Munoz a enchainé 3 birdies consécutifs du 10 au 12 pour revenir à un trou avant que la réussite ne s’envole sur les suivants pour permettre à Yin de gagner son match sur le 17.

Entretemps, Brittany Altomare, impériale au putting (6 birdies en 14 trous) n’a fait qu’une bouchée de Jodi Ewart-Shadoff, décidément trop juste cette semaine, puis Jessica Korda a profité des errances de Caroline Masson sur les greens pour gagner 3&2. Les USA sont désormais à 12 points au total, et seulement 2 de la victoire.

Avec 3 points en 7 matchs, celui de la victoire de Charley Hull apparait comme vital pour respecter le plan de marche européen qui en aurait aimé idéalement 2 de plus à cet instant. Surprise d’entrée par Khang, plutôt transparente dans ses prestations de doubles, l’Anglaise est menée 2Up jusqu’au trou 9.

Après un birdie sur le dernier trou de l’aller, Hull récidive sur le Par3 du 10 mais cette fois, elle gagne le trou pour passer 1 Dn puis revient Square sur le 13. Un birdie au 16 lui donne la tête enfin dans ce match mais elle n’arrive pas à le conclure sur un putt de 2m pour birdie au 17. Une nouvelle fois cette semaine, Charley Hull attaque le 18 avec une avance de 1Up, et un nouvelle fois, elle perd le trou et un demi-point. A ce moment de la journée, ce faux pas résonne comme la perte définitive du trophée, le rouge prédominait sur les 4 dernières parties.  Et l’Europe a encore besoin de 3 points !

La Néerlandaise a eu l’occasion d’en prendre un demi sur le green du 18 mais son putt passera trop à droite du trou. Reste 3 matches à jouer et 3 points à prendre, ou plus exactement 2 et 2 car Anna Nordqvist n’a laissé qu’un trou à Morgan Pressel sur les 15 joués dans leur match (victoire 4&3). A noter que la Suédoise est la seule des 24 joueuses à ne pas avoir signé de bogey au cours de ce dimanche.

Suzann Pettersen est A/S au départ du 18, la faute à un putt qui est venu mourir au bord du trou précédent sans tomber pour lui donner l’avantage. Bronte Law, qui a gagné le 14 quelques minutes plus tôt pour éteindre la dernière lumière rouge du leaderboard, enfile un putt de 5m pour birdie et allumer une lumière bleue au 16.

La Norvégienne doit gagner ce dernier trou. Sur ce Par5 du 18, Pettersen attaquera le green la première. Sa balle tombe 4m derrière le drapeau et le back spin la ramène vers le trou. On voudrait qu’elle tombe, on l’encourage mais elle poursuit sur sa route et s’arrête 1m trop loin pour être “donné”.

C’est au tour de Morgan Alex de taper son 3e coup, elle aussi. L’Américaine affiche la même satisfaction que Pettersen en voyant sa balle s’élever vers le green, et nous la même inquiétude que le coup précédent de voir où elle va pitcher. Elle s’est arrêtée plus de 3m au-dessus du trou et notre respiration avec.

Deux putts pour birdie. Celui de l’Américaine qui sera le premier à être joué est synonyme de victoire pour les USA. La balle d’Alex quitte son putter et la prise de vue ne nous montre pas la ligne… Alors on espère… Et on exulte de voir la balle passer sur le côté du trou et rouler dans la pente.

Et comme si l’intensité du moment n’était pas déjà insoutenable, la réalisation bascule sur le putt de McDonald au 17. Moins de 2m pour partager le trou et poursuivre le match mais une balle qui ne tombe toujours pas pour les USA. Bronte Law donne 1 point de plus à l’Europe. Le scénario en est juste si parfait qu’il en parait invraisemblable.

Il ne reste donc qu’un coup à jouer dans cette 16e Solheim Cup, celui de la Norvégienne Suzann Pettersen, tout juste revenue sur les parcours après un congé maternité de 2 ans (4 tournois depuis novembre 2017). L’un des choix de Catriona Matthew, le plus critiqué sans doute mais que la capitaine écossaise avait justifié par l’expérience de la Pettersen dans cette épreuve (9e sélection). Ce à quoi la joueuse avait également ajouté: “j’ai le sentiment d’être née pour ça“, en évoquant la Solheim Cup.

Le putt est tapé, sans trembler. La balle file et rentre plein trou. Suzann Pettersen explose. Elle a gagné son match. Elle a aussi gagné la Solheim Cup mais elle ne le sait pas encore, juste le temps que ses partenaires européennes envahissent le green.

Oh que oui, la victoire est belle !

 

 

 

 

PARTAGER CET ARTICLE