Depuis une vingtaine d’années, l’élite mondiale féminine, répartie entre USA et Europe, n’a cessé d’évoluer avec l’arrivée fracassante des Coréennes, jusqu’à devenir une véritable hégémonie. Mais ces dernières ne sont plus les seules à faire briller l’Asie au plus haut niveau. De plus en plus de joueuses asiatiques hors Corée du Sud s’imposent sur tous les circuits et cette année en est la parfaite illustration.
Tout avait commencé avec la Coréenne Se Ri Pak, vainqueur à 20 ans de deux majeurs en 1998 alors qu’elle jouait sa toute première saison sur le LPGA. Après avoir remporté le LPGA Championship en menant de bout en bout, elle gagnait l’US Open au terme d’un playoff épique sur 20 trous le lundi.
Ce tournoi diffusé en Corée du Sud faisait alors naitre toute une génération de joueuses parmi les compatriotes de Se Ri Pak qui ajoutait trois autres tournois du Grand Chelem à son palmarès entre 2001 et 2005. Lui succéderont ainsi Inbee Park et ses 7 Majeurs, Jiyai Shin, Sung-hyun Park, So-Yeon Ryu ou encore Jin-Young Ko la numéro 1 mondiale actuelle.
Depuis 2013 et l’ajout de l’Evian Championship comme cinquième Majeur, les joueuses de Corée du Sud ont raflé 19 des 44 Majeurs, soit 43% ! Les Coréennes sont aujourd’hui 145 dans le Top500 mondial et 29 dans le Top100 !
Pour autant, la Corée du Sud n’est plus le seul pays d’Asie à nous offrir régulièrement des talentueuses golfeuses. Il y a dorénavant moins de Coréennes (5) dans le Top20 mondial que d’Asiatiques autres (7).
Excepté le cas isolé de la Japonaise Hisako Higuchi vainqueur du LPGA Championship en 1977, c’est en 2008 avec Yani Tseng que débutaient réellement les victoires en Grand Chelem des joueuses asiatiques, non coréennes. Après 5 Majeurs gagnés entre 2008 et 2011, Tseng laissait la place à la Chinoise Shanshan Feng au LPGA Championship en 2012 puis la Thaïlandaise Ariya Jutanugarn au British Open en 2016 et à l’US Open 2018, suivie de la Japonaise Hinako Shibuno au British 2019.
Cette année 2021 marque de manière encore plus significative l’ascension de ces joueuses asiatiques, hors Corée du Sud. Deux victoires sur cinq en Majeurs avec la Thaïlandaise Patty Tavatanakit au ANA Inspiration et la Philippine Yuka Saso à l’US Open. Parmi les six joueuses qui ont ouvert leur compteur de victoires sur le LPGA cette année, deux sont de Thaïlande, une des Philippines et une de Taïwan.
Thailand’s Patty Tavatanakit grabs 2021 LPGA Rookie Of The Year Title. Big personal win for Patty and also for golf in Asia!#AsianGolfNews #Golf pic.twitter.com/ta2O8HhzjH
— AsianGolf (@AsiaPacGolfGrp) October 25, 2021
Cette émergence, on la retrouve aussi un peu partout avec la Japonaise Mone Inami, médaille d’argent aux Jeux Olympiques dans son pays ou encore la Thaïlandaise Atthaya Thitikul, vainqueur de la saison du LET.
Atthaya Thitikul appreciation post 🏆🥇💕
Youngest #RaceToCostaDelSol (OOM) winner ✅
Rookie of the Year ✅
Fourth player to win OOM & ROTY in same season ✅
Youngest LET winner (14 years, 4 months & 19 days) ✅
World number 18 ✅What were you doing at 18?! 🤔#RaiseOurGame pic.twitter.com/2EnPn0pOS4
— Ladies European Tour (@LETgolf) December 1, 2021
A ces résultats, plusieurs raisons. D’abord, bien sûr, la volonté du LPGA de s’ouvrir à ce continent (6 à 8 tournois organisés chaque année en Asie depuis 10 ans), faisant pousser la passion chez de nombreuses jeunes asiatiques.
Il y a aussi le développement des entreprises coréennes sur le reste du marché asiatique qui utilisent le golf comme outil de communication (Hana Bank, Kia…) et contribuent ainsi à la visibilité de ce sport dans plusieurs pays d’Asie.
Et enfin le tourisme golfique en plein boum vers ces nouvelles destinations comme la Thaïlande, l’Indonésie, la Malaisie et le Vietnam (World Golf Award 2021 de la meilleure destination golfique – ndlr). Un business qui favorise la création de nombreux parcours dont les tracés sont plus similaires aux parcours joués par les professionnelles aujourd’hui que ceux des golfs dessinés il y a 30 ans et plus. Des golfs sur lesquels grandissent de nouvelles générations de golfeuses.
Ces récentes championnes Tavatanakit, Thitikul, Saso ne sont certainement que la partie émergée de l’iceberg et le golf asiatique féminin a de beaux jours devant lui.
Lio