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Jon Rahm rejoint ses idoles

Jon Rahm a joué juste et bien pour s'adjuger sa premiere veste verte et réaliser un doublé US Open / The Masters qu'aucun Européen n'avait fait avant lui.

La symbolique était trop belle. Un dimanche de Masters qui se termine le jour du 66e anniversaire du regretté Severiano Ballesteros. La légende du golf espagnol est celle qui a fait naître l’envie de jouer et les rêves de titres de Jon Rahm. 40 ans après le second succès de son idole sur les terres d’Augusta, le Basque endosse la veste verte à son tour et poursuit la lignée de champions espagnols.

Au terme d’une journée marathon pour la majorité du champ, le duo Koepka-Rahm s’est mesuré sur 30 trous le dimanche. Après les 12 trous qui permettaient de conclure le Moving Day écourté la veille en raison de la météo, Rahm avait repris un coup à son rival du jour.

L’Espagnol (-9) attaquait cependant le 4e tour avec deux coups de retard. Après le 3e trou, Rahm revenait à un coup après son premier birdie du jour puis les deux hommes se retrouvaient côte à côte à -10 après un bogey de l’Américain sur le Par3 du 4.

De jeudi à samedi, Koepka avait dégagé la même puissance et la même sérénité qu’on lui connaissait en Majeurs mais, en ce dimanche, l’Américain enchaînait les petites fautes : chip trop long sur le Par3 du 6 (bogey), drive égaré sur le Par5 du 8 (Par), trois putts sur le Par4 du 9 (bogey), chip qui reste dans le rough sur le Par3 du 12 (bogey). D’une avance de deux coups au départ du 1, le joueur du LIV était passé à un retard de trois coups en 12 trous.

“Je n’étais pas sûr de la façon dont l’émotion allait me venir jusqu’à ce que je frappe le troisième coup au 18”, a déclaré Rahm.

Le Basque, lui, était sage et juste. Il pouvait se contenter d’attaquer les milieux de greens, de jouer les Par5 en régulation pour conserver son avance et finir par la passer à 4 coups au départ du 18. Sur un dernier chip-putt digne de son idole Seve Ballesteros, Jon Rahm pouvait alors lever les bras au ciel et se laisser gagner totalement par l’émotion.

Où s’arrêtera Rahm ?

Passé pro en juin 2016, il totalise désormais 19 titres et 84 Top10, soit 54% des tournois qu’il a joués.

Il avait été le premier Espagnol à remporter l’US Open (Torrey Pines, 2021). Avec ce succès, il est devenu le premier joueur européen de l’histoire à remporter le Masters et l’US Open. The Masters est sa 9e victoire depuis mai 2022, et la 4e en 2023, tous circuits confondus, Rahmbo redevient logiquement numéro 1 mondial.

Il a montré qu’il pouvait gagner partout, sur tous les parcours, par tous les temps. De nombreux spécialistes prédisent que l’Espagnol totalisera facilement trois à quatre fois plus de majeurs à la fin de sa carrière. Ce qui n’est pas vraiment une surprise, le Basque n’a que 28 ans après tout. Pourrait-il même devenir le premier joueur à réaliser le fameux Grand Chelem ?

Aussi une question de mental

Cette montée en puissance au cours de ces dernières années s’explique sans doute en partie par le travail mental qu’il a effectué avec son coach Joseba Del Carmen. Dans Golf Digest en 2019, il déclarait : “Je pensais que le golf était toute ma vie, que je n’avais que ça. Del Carmen m’a fait réaliser que ce n’est pas vrai, et que le golf et la vie sont très similaires. Plus je serais heureux dans la vie, mieux je jouerais au golf.

Tout spectateur attentif a évidemment observé les coups de sang moins nombreux de l’Espagnol, sans que ceux-ci n’aient été pour autant effacés de sa personnalité. “Il faut avoir une soupape pour évacuer les tensions. C’est le travail que nous faisons avec Jon“, explique Del Carmen. “Il extériorise de moins en moins parce que l’on s’entraîne pour ça, mais ce tempérament est aussi ce qui l’a amené à ce niveau. On ne peut pas oublier qui on est ou d’où l’on vient“, ajoute le coach mental.

Viva España

L’Europe cumule désormais 14 titres à Augusta répartis sur 9 joueurs dont 6 vestes vertes sur 4 joueurs pour la seule Espagne. Ballesteros en 1980 et 1983, Olazabal en 1994 et 1999, Garcia en 2017 et donc Rahm en 2023. L’Espagne est la 2e nation au monde la plus titrée au Masters derrière les inaccessibles USA.

Une Espagne qui a systématiquement placé un joueur au moins dans chaque édition de Ryder Cup depuis 1979 et qui le fera encore en septembre à Rome. On ne connaît pas encore en totalité les 12 mais Jon Rahm en sera. Tant mieux pour Luke Donald et l’Europe.

Avec Jon Rahm, l’Espagne a encore produit un énorme champion. Et on ne peut s’empêcher de s’interroger : qu’est-ce qu’on n’arrive pas à copier de nos voisins pour s’offrir nous aussi de tels résultats ?

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