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Bilan de l’année 2018 chez les pros : partie 4

De M à Q, on poursuit notre bilan de l'année 2018 : déceptions, hommage, nouvelle star et moments incroyables de golf.

De M à Q, voici la 4e partie du bilan de l’année 2018 : déceptions, hommage, nouvelle star et histoires de golf incroyables au menu ! 😉


—> LIRE LA PARTIE 1 : De A à C 

—> LIRE LA PARTIE 2 : De D à G 

—> LIRE LA PARTIE 3 : DE H À L


M comme McIlroy 

Mais où est donc passé “notre” prodige du Vieux Continent ? Il fêtera ses 30 ans en 2019 et, dans le même temps, ses 5 ans depuis ses derniers titres en Majeur (The Open et PGA Championship en 2014). Après une année vierge de titres en 2017 (ce qui n’était pas arrivé depuis 2008), le nord irlandais a toutefois renoué avec le succès en 2018.

En mars, il remportait le Arnold Palmer Invitational avec la manière. Parti 2 coups derrière Stenson et 1 derrière DeChambeau dans le dernier tour, il signait une carte parfaite de 64 avec 8 birdies dont 5 sur les 6 derniers trous pour sa 14e victoire en carrière sur le PGA Tour. A 3 semaines du Masters, c’était idéal pour décrocher le seul Majeur qui manque à son palmarès.

Sa semaine à Augusta fut excellente… jusqu’au dernier tour ! Il réalisait notamment un Moving Day de feu avec 5 birdies et 1 eagle (65) lui offrant de jouer en dernière partie le dimanche aux côtés de Patrick Reed, leader avec 3 coups d’avance. Mais son putting le lâchait à nouveau et il terminait à 6 coups de l’américain. Certes un 5e Top10 consécutif au Masters pour Rory mais une nouvelle déception. 

S’en suivaient, pour le moins bon, un cut manqué au Players et un 3e cut de suite manqué à l’US Open et pour le meilleur, une 2e place ex-aequo lors de The Open. Un bon résultat certes, mais laissant toujours cette amertume que McIlroy ne sait plus enfoncer le clou quand il le faut. A 4 trous de la fin, après un eagle au 14, il était co-leader mais finissait à 2 coups au final de Molinari.

Un peu plus tard, en finale de playoffs de la FedEx Cup, il jouait encore en dernière partie, cette fois avec Woods, mais terminait par un triste 74, la 2e plus mauvaise carte du champ des 30 joueurs.

Au Golf National, il a joué 5 matches mais ne rapportait que 2 points, son plus faible total en Ryder Cup depuis 2010.

Il y a trop de talents chez McIlroy pour ne pas croire en des jours meilleurs très prochainement. Sa décision de se consacrer au PGA Tour pleinement en 2019 est un signe positif de sa motivation à revenir à son niveau le plus élevé, tout en conservant vraisemblablement son membership sur l’European Tour (Pelley ne la faisant pas à l’envers à tout le monde à priori).

N comme Nocera 

Oui, Gwladys mérite une lettre à elle toute seule. La désormais retraitée des fairways a été la plus grande championne du golf français, hommes et femmes confondus, de ces 20 dernières années. Dans la lignée de son ainée Marie-Laure de Lorenzi (19 titres au total), elle a enchaîné les titres sur le circuit européen : 14 entre 2006 et 2015 dont 10 entre 2006 et 2008.

Nocera a remporté l’ordre du mérite européen en 2008, après avoir été 2e en 2006 et 3e en 2007. Une expérience sur le LPGA en 2010 et 2011 mais ce fut sur le tour européen qu’elle s’exprimait le mieux. Elle glanait 2 nouveaux trophées en 2013 pour terminer, à 38 ans, 4e au classement général du LET. Elle faisait encore mieux l’année suivante avec une 2e place finale du mérite européen grâce notamment à une victoire en Inde. Son dernier titre est survenu lors de l’édition 2015 de la Lalla Meryem Cup.

C’est d’ailleurs lors de ce même tournoi en 2018 que la française, enceinte de 4 mois, annonçait sa retraite après 255 tournois joués sur le LET et 85 Top10. Exactement un Top10 tous les 3 tournois !

Sélectionnée dans l’équipe européenne de Solheim Cup à 4 reprises (2005, 2007, 2009 et 2015), elle affiche un bilan positif de 6 victoires et 2 nuls en 12 matches joués même si l’Europe a été vaincue lors de chacune de ces éditions. Et si cette première victoire face aux USA survenait lorsqu’elle en sera capitaine un jour ? 😉
C’est tout le mal qu’on souhaite à Gwladys qui veut poursuivre sa carrière golfique dans le coaching.

O comme Open de France

Point de H comme HNA. L’embellie entrevue avec l’arrivée du sponsor chinois n’aura duré que le temps de 2 éditions. Et plus dure est la chute à l’issue du rendez-vous de 2018 puisque dans les semaines qui suivent, le plus vieux tournoi d’Europe continentale perd son statut de Rolex Series au détriment de Abu Dhabi.

L’European Tour, désormais en charge de l’Open de France, n’a pas réussi à trouver un remplaçant au conglomérat chinois pour assurer la dotation minimum de 7M$ pour un tournoi Rolex Series. La décision de déplacer l’Open de France en octobre dans le calendrier de la saison prochaine en est juste une conséquence logique.

Injustice et indignation sont majoritaires parmi les avis qui se manifestent. “Notre tournoi” vieux de plus d’un siècle n’est pas considéré, après tout ce qu’on a fait pour “eux”. Ah bon ? Soyons clair, si l’on n’a pas les résultats escomptés de l’organisation de la Ryder Cup, on ne peut s’en prendre qu’à nous d’avoir raté la chance qui nous a été donnée d’organiser un tel évènement.

Ne nous y trompons pas, nous n’avons pas donné une chance à l’European Tour de renflouer les caisses, c’est bien le comité Ryder Cup qui, il y a un 7 ans, nous avait offert un pont d’or pour promouvoir le golf en France et la France du golf. On a autant réussi dans les grandes largeurs l’organisation de l’évènement qu’on a clairement raté l’occasion de capitaliser dessus pour développer/faire évoluer le golf dans notre pays.

Octobre n’est pas un obstacle aux grands tournois (Alfred Dunhill Links Championship, British Masters par exemple), le manque de dotation l’est assurément. Un tournoi à 2 M€ fin juin / début juillet n’attirera pas plus les meilleurs joueurs du circuit mais peut, certes, éviter aux spectateurs de sortir les parapluies. Oui, parce que la culture golf en France en est là, elle est encore un peu plus inexistante en l’absence du soleil…

P comme Park Sung-hyun

On le sait depuis le milieu des années 2000, une coréenne peut en cacher facilement une bonne dizaine. Mais depuis l’avènement de Inbee Park et ses 7 titres du Grand Chelem, c’est certainement sa compatriote Sung-hyun Park (aucun lien de parenté) qui en est la plus prometteuse. 

Passé professionnelle en 2012, elle évoluait sur le très relevé circuit coréen jusque fin 2016, l’occasion d’empocher pas moins de 10 titres en 15 mois (Juin 2015 à Septembre 2016). Elle jouait sa 1re saison pleine sur le LPGA en 2017 et gagnait son 1er titre à l’US Open pour terminer “Rookie de l’année”… et “Joueuse de l’année” (titre partagé avec So-Yeon Ryu) !

En 2018, elle a ajouté 3 titres à son palmarès dont un nouveau Majeur avec le KPMG PGA Championship au bout d’un playoff épique. La japonaise Hataoka qui était revenue de loin dans le dernier tour (9 coups de retard) craquait d’abord sur le premier trou supplémentaire. Restaient alors les 2 meilleures joueuses de 2017, Ryu et Park qui sont ressorties de ce trou 18 avec un birdie.

Sur le trou suivant (Par4 du 16), les 2 balles étaient sur le green quand la partie est interrompue par la pluie. 20 minutes plus tard, Ryu ne pouvait convertir son putt de 5m et Park ne laissait pas passer sa chance en rentrant le sien à 2,50m du trou. La coréenne aux allures de garçon manqué montrait enfin ses émotions. (Je vous invite à regarder ses meilleurs coups de la semaine et notamment ce qui reste un des coups de l’année à 2’30 dans la vidéo ci-dessous).

N°1 mondiale jusqu’à mi-octobre dernier, Sung-hyun Park a terminé 6e de la Race to CME et 3e du classement des gains en 2018, la coréenne est la coqueluche de ces dames dans son pays… Des fans de golf ? A priori, surtout des fans de son look “garçon manqué” ! 

https://youtu.be/dDRWd6SrJFs

Q comme Q-School

Incontournables (et interminables) rendez-vous de fin de saison, les épreuves de qualification pour obtenir un droit de jeu sur tous les circuits professionnels offrent chaque année des moments forts en émotions.

En 2018, sur le circuit européen, du côté de Tarragone, cela a souri aux tricolores Romain Langasque et Clément Sordet parmi les 27 joueurs ayant pu obtenir leur ticket pour le circuit élite la saison prochaine.

Chez les femmes, il n’y avait que 5 places qualificatives pour une catégorie (quasi) pleine sur le LET, et la française Manon Gidali a terminé à une rageante 7e place. Elle a décroché toutefois une catégorie 8c réservée aux places 6 à 25 parmi lesquelles on trouve également Emma Grechi, Emilie Alonso, Inès Lescudier et Mathilda Cappelliez.

Outre-Atlantique, les Web.com Q-School ont réservé cette année 2 histoires incroyables. D’abord, celle de Patrick Sullivan qui, bien placé pour s’offrir un droit de jeu sur le Web.com en 2019, a envoyé sa balle dans l’eau sur le trou 14… alors qu’il puttait sur le green ! Il ressortait avec un double suivi d’un bogey au 15. Mais Sullivan, qui a raté le cut 20 fois sur 23 tournois joués en 2018, enchaînait avec un birdie au 16 puis un eagle au 17. Un birdie au 18 (vidéo ci-dessous) pouvait lui offrir un ticket gagnant…

Autre histoire, cette fois heureuse. L’américain Cody Blick était 74e après 3 tours (-10) et pouvait encore raisonnablement viser une place dans le Top40 avec une bonne performance le dimanche. Le dimanche matin, il a découvert que ses clubs ont été volés… Non, ce n’était pas un cauchemar mais une bien triste réalité. Obligé d’emprunter des clubs à droite et à gauche pour terminer son tournoi, Blick signait un incroyable 63 pour une place finale dans le Top25 qui lui garantit de jouer 8 tournois de la saison du Web.com.

Bref, cela confirme une chose qu’on savait tous déjà, c’est toujours à cause des clubs ! 😉

A suivre…

Bilan de l’année 2018 chez les pros : partie 5 – Fin

 

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