Pour ce cinquième opus, nous partons dans le centre de la France. Entre Orléans et Blois, là où commence la vallée de la Loire avec ses plus beaux châteaux, on trouve également quelques uns des plus beaux golfs de France : le golf des Aisses et le mythique golf des Bordes. Début Février, une âme très très charitable m’a informé d’une compétition (en scramble à 2) aux Bordes. Le temps de la confirmation de madame et c’est bon, nous sommes inscrits. Prêt pour cette découverte ?
Le Mythe
Quelques recherches suffisent sur internet pour constater la rareté des informations récentes sur Les Bordes. Et pour cause : depuis quelques années, ce joyau s’est fermé aux green-fees ne laissant profiter qu’à de rares membres ses magnifiques fairways et greens défendus par une profusion d’obstacles d’eau. A tel point qu’on pourrait même se demander si ce golf n’est pas en réalité un énorme obstacle d’eau sur lequel quelques greens ont été ajoutés.
Le mythe de ce golf, c’est aussi son histoire. Vous connaissez toutes et tous le célèbre crayon Bic. C’est son inventeur (M. Marcel Bich) qui contacta Robert Van Hagge (l’architecte qui aida Hubert Chesneau à la création du Golf National) pour transformer son domaine de chasse en un terrain de golf. Ce fut fait en 1987 pour ce qui est probablement l’une des plus belles créations de Van Hagge.
Infos générales
- Localisation : Pour accéder au golf des Bordes, très simple. A portée de drive de Chambord, l’entrée du domaine s’effectue au détour d’un banal rond-point. Dès lors, on est saisi : près de 3.5 kilomètres avant d’atteindre le club-house, le temps de franchir quelques barrières (dont des canadiennes) et clotûres évitant que la faune ne puissent sortir du domaine des Bordes (très grand domaine). On est vraiment ailleurs.
-
- Architecte : Robert Van Hagge en 1987.
- Carte de score :
Le golf
Parce qu’une image vaut mieux qu’un long discours, voilà à quoi ressemble le domaine des Bordes actuellement.
Si vous regardez attentivement, on peut y voir 2 parcours. Le parcours original des Bordes (le 18 trous) est situé au niveau du point Google. Mais sur la gauche, on peut y voir encore un parcours : c’est le Ganay – un 36 trous – qui a fermé en 2010 suite à des découvertes lors de fouilles archéologiques. Mais on y reviendra un peu plus tard … teasing quand tu nous tiens. 🙂
Les installations
Direction le trou n°1… J’allais oublier l’essentiel ! Un club-house authentique, un practice sur herbe et un putting de 3600m2 (oui, rien que ça). Sur la photo de droite, vous voyez des fils de clotûre électrique pour empêcher les grosses bêtes de rentrer sur les zones à protéger.
Le parcours
Assez divagué, rentrons dans le dur, parlons parcours. Au cours des dernières semaines, nous avons découvert le parcours de l’Albatros et celui du PGA Catalunya. Je vous avais déjà parlé de leur difficulté. En étant 7.5, j’avais 8.95 coups rendus sur l’Albatros, 11.52 au PGA Catalunya. Pour les Bordes, ce n’est rien de moins que 13.08 (slope de 155 en partant des jaunes).
Note : Cet article est une version particulière du Parcours à Gugu. En effet, je n’ose pas vous donner la stratégie de jeu très détaillée ainsi que mes conseils après une seule partie jouée sur ce parcours. N’est pas Hello-Birdie qui veut ! 😉
Je m’y essaye tout de même sur ce parcours franc. A de très rares exceptions, on voit toujours où sont situés les ennuis. L’eau est réellement en jeu sur 9 trous et les bunkers de green, eux, sur 12 trous. Rassurez-vous, ça n’empêche pas de s’y mettre 😉
Pour info, les distances ci-après sont données depuis les départs Jaunes.
Les points clés :
- Les fairways sont larges mais les bunkers et l’eau sont bien placés. Il faudra être précis aux moments critiques.
- Il y a de quoi se délester de quelques balles avec les nombreuses zones à pénalités.
- 5700 mètres des jaunes. C’est un parcours pas si long que cela, profitez donc bien de vos coups rendus.
Les 3 premiers trous ne sont pas si complexes. Un par4 (331m) avec un green sacrément défendu, un court par5 (423m) en dogleg gauche où s’aligner sur la partie gauche du fairway sera malin et un par4 (315m) en dogleg droit où il faudra lécher les arbres pour optimiser son 2e coup.
Chose sympa pour les par3 : ils sont à distance “humaine”. Le 4 (image ci-dessous) en est un bon exemple.
Le 4 depuis le départ des rouges (126m des jaunes). On attaque ensuite le 5, un par4 de 358m avec eau à droite et green à 3 plateaux.
Le 5 depuis le départ des jaunes.
Le 6 un par4 – pas si complexe si on est droit – et on repart pour 2 trous avec de l’eau. Ce par5 (le trou 7), il n’est pas humain : il tourne à 90° avec l’eau partout à gauche. La réflexion sera nécessaire.
Trou 7 : La vue depuis la tombée de drive (si on a tapé très très fort). Le green est au fond à gauche.
Et on continue avec le 8, un petit par3 de 120m plein d’eau (faîtes coucou à Madame).
La vue depuis le départ des rouges.
Le 9 est un trou assez simple (jouant en shotgun, c’est d’ailleurs le départ de notre parcours) ou quelques minutes après le coup de corne de brume, une petite douzaine (5 ! lol) cervidés ont eu l’idée de débouler à vitesse grand V. Malgré les clotures électriques autour des greens, les traces de leurs pattes seront bien visibles sur les greens et dans les bunkers (désolé, j’ai oublié de prendre la photo). On aurait presque cru aux traces de Sergio Garcia 😉
Le 10 – par5 – est compliqué mais se simplifie si on évite les bunkers et qu’on est sur le bon plateau du green. On repart avec 3 trous où l’eau est -encore – en jeu. Courage !
Le 11, méchant par4 qui ressemble au 7. Plus le départ est long, plus étroite sera la retombée du drive. Et le green n’est pas des plus simples.
A environ 150m du green, c’est opressant.
On enchaine le 12, par4 assez simple à condition d’éviter les bunkers de green. Arrive le 13 (photo ci-dessous), un par3 de 140m. Mieux vaut être un peu plus long, non ?
On attaque maintenant l’avant-dernier trou avec de l’eau en jeu. Le 14, par5 pas simple avec de l’eau un peu partout et le green est… Comment vous dire… (photo ci-dessous)
Le 15, par4 assez simple si on évite à nouveau les bunkers malgré la profondeur importante du green. Le 16 – par3 – plutôt complexe en montée. Il vaudra mieux être court du green que long ou sur les côtés. Et le 17, un par4 en dogleg droit où le par sera jouable mais le bogey un bon score.
On finit avec le 18 un par4 où l’eau est présente sur le premier coup et sur l’attaque de greens. Pas de photos, on a pris l’eau, on a fait 6. 😉
J’ai aimé
- Evidemment, jouer dans un golf fermé (ultra-fermé dans ce cas) est toujours un plaisir. Et d’autant plus, avec des conditions météos extra-ordinaires pour un mois de février, j’ai adoré !
- Un staff qui sait mettre à l’aise : l’endroit est prestigieux et sans être habitué à ce genre de lieu, on s’y sent bien et à l’aise.
- Il faut être intelligent dans la gestion du parcours sans quoi vous risquez de vous faire malmener.
J’ai moins aimé
- A part, l’éventualité de se retrouver nez à nez avec quelques bestiaux, mon seul regret est ce que j’ai aimé, à savoir un golf “fermé”.
The very worst of Gugu
Je ne l’ai joué qu’une seule fois donc pas vraiment de record.
Les qualités requises pour bien y jouer
- A l’exception des par3 où la présence d’eau vous obligera à taper des fers (si vous souhaitez arrêter la balle) qui feront minimum 130m, la longueur n’est pas un réel problème. Il y a toujours moyen d’éviter les dangers. Mais il faudra être droit.
- Les warriors de l’attaque risquent d’en être pour leurs frais et pour leurs balles.
- Les pentes générales des greens seront faciles à lire. Par contre, la bonne gestion de la vitesse sur les putts en descente et latéraux sera absolument nécessaire.
Tarifs
- On ne parle pas d’argent ici. Le parcours est fermé, on vous a dit ;-( .
A faire / visiter autour
- Découvrir Orléans et/ou Blois.
- La Sologne (ses forêts et ses animaux) est magnifique à découvrir.
- Pour les fans d’histoire et d’architecture, les chateaux de la Loire sont à portée : Chambord – en particulier – est à quelques pas, courez-y.
Le futur.
Le golf des Bordes fait à nouveau l’actualité en ce moment (pour qui cherche bien). Selon Le Times, le golf a été revendu à un groupe d’investisseurs. Et visiblement lié à cette vente, le projet d’extension dont on parlait depuis des années semble enfin devenir une réalité.
Cela devrait se traduire par la création de 88 chambres dans l’hôtel, un 27 trous qui sera construit (ouverture prévue en 2020) en lieu et place du Ganay par l’architecte Gil Hanse (qui a crée en particulier le golf des Jeux Olympiques de Rio 2016) et par la création de plusieurs zones d’activités (centre équestre ou lac pour nager) ainsi que des propriétés à la vente (plus d’infos sur le site web des Bordes). Pour l’instant, pas d’information concernant l’ouverture aux green-fee des parcours.
Voici une vue des Bordes (désolé pour la piêtre qualité de la photo) :
Et si cela vous a plu, voici un superbe article (en anglais) racontant la construction de ce magnifique golf des Bordes.
Merci par avance de vos commentaires.