L’édition 2020 au Royal Troon avait raconté un joli conte de fées dont Sophia Popov en était l’héroine. En cette année olympique, c’est le prestigieux Carnoustie qui accueille les meilleures joueuses du monde pour clôturer la saison des majeurs. Nelly Korda et Lydia Ko, respectivement médaillées d’or et de bronze à Tokyo, seront parmi les favorites du Women’s Open 2021 (19-22 août) pour succéder à l’Allemande.
Faire briller les médailles en Ecosse
La seconde (ré)apparition du golf aux Jeux Olympiques s’est déroulée dans le même anonymat qu’à Rio cinq ans plus tôt. La faute à un format Stroke Play sans intérêt où joueurs comme joueuses trop loin de la tête après les premiers tours ne peuvent rester motivés. La faute aussi à un format d’épreuve trop long qui nuit à la découverte de ce sport pour les non initiés.
Pour les passionnés de la petite balle blanche, l’engouement s’est toutefois concrétisé avec les “playoffs” pour des places sur le podium tant chez les hommes que chez les femmes. Des scenarii que l’on n’avait d’ailleurs pas vus en 2016 et qui auront prêché pour la paroisse du match play.
A Tokyo, Nelly Korda n’a laissé la place à personne de contester son statut de n°1 mondiale en remportant l’or synonyme d’un 4e succès en 2021 après le Gainbridge LPGA, le Meijer Classic et son premier Majeur le Women’s PGA Championship. Cette année marque la domination de l’Américaine qui n’est pas sans rappeler les débuts de l’ère Yani Tseng dix ans plus tôt.
Golden girl! 🥇
World No.1 Nelly Korda has completed a golf gold double for the US at the Tokyo Olympics – her third win in her last four starts.
Dominant 💪🏼 pic.twitter.com/Egz0NxJIhC
— bunkered (@BunkeredOnline) August 7, 2021
La joueuse originaire de Taïwan est d’ailleurs la dernière (et la première) vainqueur à Carnoustie du Women’s Open. C’était le 31 juillet 2011 et déjà son 5e trophée du Grand Chelem – dont 4 remportés entre 2010 et 2011.
En juin dernier, Nelly Korda a mis fin à la série de 13 majeurs consécutifs sans victoire d’une joueuse des USA. Deux mois plus tard, elle est en passe de devenir la première Américaine à gagner 2 épreuves du Grand Chelem la même saison depuis Juli Inkster en 1999.
Pour contrecarrer les plans de Nelly Korda, la première rivale est certainement Lydia Ko, la seule double médaillée olympique de l’histoire du golf (argent en 2016 et bronze en 2021). A Tokyo, la Néo-Zélandaise a eu un putt qui lui aurait permis de forcer le playoff pour l’or avant de perdre celui pour l’argent face à la Japonaise Mone Inami.
[Lydia Ko interviewée par Christophe Souday pour LPBB en amont du Amundi Evian Championship 2021]
29e mondiale en début d’année, Ko a fait son retour dans le Top10 (6e à ce jour) grâce à une victoire au Lotte Championship et 7 autres Top10. Quand la Néo-Zélandaise est en confiance, elle est à l’aise sur tous les types de parcours, Links compris. Le week-end dernier lors du Scottish Open (12-15 août), Lydia Ko a fini en trombe avec une carte parfaite de 63 pour terminer 2e ex-aequo à 3 coups de l’Américaine Ryann O’Toole. Et on se souvient que lors de sa meilleure période (n°1 mondiale 2015-2017), Ko avait signé un T3 au British 2015 à Turnberry.
Carnoustie, terre de désillusions
Carnoustie accueille son 10e Open, 8 chez les hommes et le second pour les femmes. Pour nous Français, il a le goût amer d’une victoire qui aurait pu changer la face du golf dans notre pays – si l’on en croit les convictions actuelles du Président Pascal Grizot – mais Jean van de Velde ne fut pas le seul à perdre pied sur ce parcours.
En 1937, l’Anglais Whitcombe a perdu son avance dans le dernier tour notamment à cause de son driver qui lui a glissé des mains par une « belle » journée écossaise. En 1953, le co-leader argentin De Vicenzo s’est écroulé le dimanche après un hors limite à mi-parcours. Puis il y eut Billy Casper en 1968, Bobby Cole en 1975 ou plus récemment Sergio Garcia en 2007 et le trio américain Kisner/Schauffele/Spieth en 2018 qui ont tous raté la dernière marche lors du 4e tour alors qu’ils étaient leaders la veille.
Même mésaventure chez les femmes. En 2011, l’Allemande Caroline Masson était leader à -15 après 54 trous. 3 tours avec 4 bogeys seulement contre 19 birdies. En dernière partie avec Yani Tseng qui est à 2 coups, Masson n’a signé son premier birdie du jour qu’au 17… après 6 bogeys et un double sur les 16 trous précédents ! L’Allemande termine T5 à 7 coups de Tseng.
Dans le champ de ce Women’s Open 2021, on comptera 5 tricolores : Céline Boutier, Perrine Delacour, Céline Hebin, Lucie Malchirand et Agathe Sauzon, qualifiée de dernière minute. On leur souhaite d’être dans la course après le Moving Day, sans pour autant être leader. A Carnoustie, rien ne sert de courir, il faut savoir partir à point.